Certaines "recherches" ne sont-elles pas moins prioritaires que d’autres ?
Par
, le 14 mars 2004Est-il normal que les "Sciences de l’homme et de la société" (en bref la sociologie et l’histoire) représentent le 2nd budget du CNRS, devant la Chimie, la Physique, les Maths...?
J’ai toujours entendu dire -et cela m’apparaissait assez logique- que les études de sociologie ne menaient qu’à une impasse, je découvre qu’en fait c’était faux ? Car je vois et entends avec surprise depuis quelques temps, à chaque débat de société radio ou télédiffusé, s’exprimer une nouvelle sorte de fonctionnaire : le "sociologue au CRNS" !
Payés par les contribuables, ils viennent nous expliquer, sous le couvert de l’autorité que l’on doit aux "scientifiques", par exemple : pourquoi les jeunes au chômage dans les cités sont violents ou bien pourquoi certains musulmans en France affirment si fort leur identité ou encore (cf. article de Mme Dagnaud dans le Figaro du 20/02/2004) que la télévision française n’emploie pas assez de représentants des minorités ethniques. Non seulement tout le monde pourrait faire de telles observations et raisonnements apparentés au sens commun mais en plus ils sont idéologiquement marqués et discutables.
La sociologie est certainement une matière qui suscite le débat mais je concevais le CNRS comme préoccupé de rechercher les faits objectifs qui ne sont pas à la portée du citoyen ordinaire et non de fournir des opinions de style « Café du Commerce », imbibés de surcroît du politiquement correct qui a formé la pensée unique de ces dernières décennies.
Je précise que, comme tout un chacun qui observe et prend plaisir à commenter les phénomènes sociaux qui nous entourent, j’aime beaucoup la sociologie et serait passionné d’en faire mon métier. Hélas je ne suis pas fonctionnaire et je ne peux que m’y consacrer le midi à la cantine ou à mes heures perdues. Je veux bien avoir la liberté d’acheter un livre écrit par ceux qui ont la grande chance de pouvoir vivre de leur simple analyse de ce que font leurs contemporains, mais ne suis absolument pas d’accord pour que mes impôts m’obligent à les rémunérer.
Le rôle de l’Etat n’est pas de donner des débouchés à vie aux étudiants qui ont choisi de faire de longues études pas trop difficiles, certes très intéressantes pour eux mêmes mais assez marginalement pour la société.
Lorsque je constate sur le site du CNRS que le Département des « Sciences de l’homme et de la société » est, avec 15% des effectifs globaux, le 2nd derrière les Sciences de la Vie mais devant la Chimie, la Physique, les Maths, les Sciences de l’Ingénieur, je suis consterné et révolté.
En ces temps de disette où chacun vient se plaindre et faire la manche à son tour et on fini toujours par donner raison à ceux qui crient le plus fort, ne faudrait-il pas fixer des priorités en maintenant un haut niveau de recherche scientifique (fondamentale et appliquée) et en faisant des économies sur ce que j’appellerai des départements « de confort » du CNRS comme les « Sciences » sociales ?
J’espère que les fonds débloqués par le Gouvernement iront prioritairement aux chercheurs qui apportent le plus de valeur ajoutée et ne seront pas saupoudrés sur une base égalitaire sans discernement.
Je vous remercie de votre attention.
Je précise que je suis ingénieur dans le privé et pas chercheur. Je ne connais donc pas très bien la problématique de ce métier et je prie le lecteur de me pardonner s’il s’avérait que mon observation soit erronnée.