Mobilisation du personnel de l’INRA Antilles Guyane le 9 mars 2004
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, le 14 mars 2004Le personnel de l’INRA Antilles Guyane s’est rassemblé en Assemblée Générale à l’occasion de la journée nationale du 9 mars . Elle s’est ouverte par un rapide rappel de l’origine du mouvement et des actions menées par notre comité INRA local. Le sens de cette journée a ensuite été située dans le contexte du mouvement national.
Certains DU ont accepté de participer a l’AG et ont présenté la situation de leurs unités, et leurs inquiétudes sur l’évolution des budgets, et surtout des recrutements et de l’emploi dans leurs équipes. Des discussions de cette journée il ressort que 7 Directeurs d’Unités de Recherche ou d’Unités Expérimentales ont démissionné, ainsi que 7 animateurs d’équipes, solidairement à leur Directeur d’Unités.
Un large débat s’est ensuite ouvert sur les conditions qui seraient nécessaires pour soutenir la Recherche publique. La question de la tenue des Etats Généraux a été discutée. Mais les modalités d’organisation de cette consultation restent encore à définir, afin d’éviter la dispersion des débats (entre les différents forums prévus), et d’assurer une consultation la plus large possible du personnel.
Des collègues du CIRAD et de l’INSERM se sont joints à nous en fin de réunion.
La motion suivante a été adoptée lors de cette AG.
Motion du Comité INRA Antilles Guyane
Le personnel de l’INRA Antilles Guyane, s’est réuni en Assemblée Générale le mardi 9 mars 2004, afin de faire le point sur l’évolution du mouvement « Sauvons la Recherche » et les réponses proposées par le Gouvernement face à cette mobilisation ainsi que sur la situation particulière de la communauté scientifique dans les Antilles et la Guyane.
L’ensemble du personnel
se déclare solidaire du mouvement actuellement en cours au plan national, et soutient l’initiative de leurs directeurs d’unités de recherche démissionnaires de ne pas accepter l’évolution désastreuse subie par leurs équipes, dans leur recrutement et leur fonctionnement ;
constate une nouvelle fois le décalage entre les discours annonçant une politique volontariste de soutien à la Recherche, et la réalité de la situation des laboratoires. Notamment les mesures proposées par le Gouvernement sont notoirement insuffisantes (versement en 2004 des crédits bloqués en 2002 - 2003, renouvellement de 120 postes seulement, sur 550 demandés) ;
s’inquiète de l’évolution du dispositif de recherche publique en France, avec notamment le pilotage centralisé des programmes de recherche par le Ministère et la précarisation de l’emploi scientifique, par une généralisation des contrats de CDD ;
manifeste sa méfiance croissante vis à vis du gouvernement dans sa volonté et sa capacité à définir une politique de recherche cohérente et répondant durablement aux besoins et aux intérêts de la société ;
tient à réaffirmer la nécessité pour les DOM et pour les régions tropicales en général d’un soutien public aux efforts de Recherche, compte tenu des contraintes et problèmes spécifiques de ces régions. L’apport des organismes de Recherche des DOM à la connaissance, leurs contacts directs avec les professionnels, la faiblesse des structures d’encadrement font de ces organismes de recherche des moteurs du développement des régions tropicales, pour la préservation de la biodiversité et l’exploitation optimale des ressources, dans le respect de l’environnement, de la santé et du bien être de la population, à travers des solutions techniques originales.
Cette situation renforce la détermination des équipes de recherche à poursuivre leur mouvement, et en particulier à faire entendre leur voix sur l’évolution nécessaire du dispositif de recherche en France. Un large débat public sur ce thème est plus que jamais nécessaire, et la consultation menée par le gouvernement ne semble pas répondre à cet objectif.
La tenue d’Etats Généraux de la Recherche, suivant la proposition du collectif « Sauvons la Recherche » doit au contraire être menée dans chacun des organismes, en toute transparence, avec la participation de tous les personnels intéressés, toutes catégories confondues. Leurs conclusions doivent être publiques, et remises aux Directions Générales et aux Ministères pour les guider dans la définition et la conduite de la politique de Recherche.
Le personnel de l’INRA demande en outre que soit également prise en compte dans les revendications actuelles la situation de la recherche appliquée au même titre que la recherche fondamentale.
Le personnel de l’INRA Antilles Guyane reste mobilisé.
email : collectifcrag@antilles.inra.fr