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L’organisation des états généraux de la recherche

Les chercheurs sont-ils capables de s’organiser collectivement ?

Par Virasolvy André, le 18 mars 2004

André Virasolvy citoyen chercheur sur les rapports socio-économiques. Retraité de l’industrie électronique

Bonjour,

Organiser démocratiquement les états généraux de la recherche est certainement une des premières tâches à effectuer par les chercheurs. Cette organisation est indispensable, si l’on ne veut pas voir toutes ces bonnes intentions exprimées sur le site « Recherche En Danger » devenir de la matière volatile, comme le dit si bien Denis Bourgeois de l’Université de Poitiers. Dans son texte, il affirme que les moyens techniques de communications électroniques existent et qu’ils ne cesseront d’évoluer en devenant de plus en plus performants. Sur ce point, peu de chercheurs seront en désaccord.

Une fois d’accord sur l’utilisation des techniques les plus avancées, le plus important devient l’organisation, pour faire quoi ? En référence à l’ancien régime, je ne vois pas l’utilité de remplir des cahiers de doléances, puisque pour en avoir connaissance, il suffit de lire, d’écouter et de voir les médias qui nous informent continuellement de tout ce qui ne va pas. Certes, faute de temps et d’espace, les médias ne nous informent pas de la totalité des problèmes qui accablent notre société, mais ce qu’ils nous disent est largement suffisant pour comprendre la gravité de la situation. Sur le site RED ou Sauvons La Recherche, il faut bien remarquer qu’en grande majorité, les contributions constituent déjà un volumineux cahiers de doléances. Les chercheurs n’échappent pas au comportement généralisé qui domine ce monde, et qui consiste à constater et à dénoncer les difficultés, sans jamais exprimer la volonté d’en rechercher la cause, pour, bien évidemment découvrir la solution..

Aujourd’hui, d’éminents chercheurs ont pris conscience qu’ils devaient descendre de leur piédestal, pour exprimer leurs mécontentements sur le fonctionnement de la recherche qui les concerne directement, en interpellant les politiciens. Ils nous informent du manque de moyens, de la régression du nombre de chercheurs, des conditions de travail déplorables des jeunes chercheurs, misérablement rétribués, etc. En réalité, ces difficultés rencontrées par le monde de la recherche se résument à un problème de considération et de respect, certes, mais surtout d’argent. A l’examen des déclarations des chercheurs qui s’expriment, leur attitude de réprobation s’arrête à des constats légitimes, qui, de préférence, consiste à défendre leur secteur d’activité, et en raison de ce comportement égocentriste, il semble qu’il n’y a pas de cause à l’ensemble de cette situation qui se dégrade. Pourtant, il y en à forcément une, et il va bien falloir la chercher si l’on veut la trouver.

Le monde de la recherche est une composante de la société. Il a pour tâche d’effectuer des travaux spécifiques qui conviennent à la diversité des recherches. Il n’y a pas une recherche, mais d’innombrables recherches toutes différentes les unes des autres. Cette diversité est le résultat de l’inégalité dans ses formes naturelles, ce qui normalement, devrait nous obliger à réfléchir. Les recherches sur le sida ne sont pas identiques à celles concernant le cancer. Celles qui se préoccupent de la fusion de l’atome, de l’effet de serre, des manipulations génétiques, de la disparition ou apparition des espèces, de la diversité amplifiée de la violence ou tout simplement de l’accroissement des inégalités, etc. n’ont véritablement en commun que le mot Recherche. Reconnaître qu’il y a inégalité entre les sujets qui exigent un travail de recherche relève du bon sens. Tous les sujets, objets de recherches, n’ont ni la même importance, ni la même nécessité, ni la même valeur éthique et morale, et bien sûr, ni la même valeur marchande. Il est clair que toutes les personnes qui travaillent sur l’une des nombreuses disciplines, objet de recherches, font partie intégrante du monde de la recherche. Ce sont tous des chercheurs travaillant sur des sujets inégaux, mais ce n’est pas pour autant qu’ils doivent continuer de subir les décisions désastreuses des pouvoirs politiques qui exercent des droits inégaux institués sur l’ensemble de la société. A moins bien sûr que les chercheurs se considèrent eux-mêmes inégaux en droit sur les résultats de leurs recherches. Mais cela, c’est à eux de nous le dire clairement.

Le jour où des chercheur chercheront à savoir pourquoi les être humains sont inégaux en droit sur les résultats de leur travail, ils seront dans la bonne direction. Il faut peu de personnes pour parler du manque de connaissance sur l’inégalité des droits, mais l’importance de ce sujet va très vite démontrer que le démarrage de cette recherche exige une organisation appropriée comparable à celle que suggère Denis Bourgeois. Dans ces conditions, il ne s’agira plus d’énumérer les conséquences des droits inégaux institués sous formes de doléances, mais de découvrir et d’expliquer leur cause et de trouver des solutions. A cause des droits inégaux institués, aucun pouvoir qui bénéficie de droits inégaux ne peut accepter ce travail d’organisation, et cela nous ramène à la conclusion de Denis Bourgeois : pourquoi ne pas le faire nous-mêmes ? Pour ceux et celles qui seront d’accord pour mettre cette proposition en pratique, il leur reste à savoir à qui s’adresser ?

André Virasolvy Auto-éditeur de « Comment mettre fin à l’inégalité des droits ? » a-vira@easyconnect.fr