Madame la Députée, Monsieur le Député, Depuis plus de deux mois, le collectif Sauvons la recherche alerte sans relâche les responsables politiques et l’opinion publique sur la gravité de la situation dans laquelle se trouvent la recherche et l’enseignement supérieur dans notre pays. Pour le long terme, nous avons obtenu d’organiser des Etats Généraux, c’est-à-dire un grand et ambitieux débat national qui aboutira cet automne à des recommandations qui devraient inspirer la loi d’orientation et de programmation de la recherche. Ces Etats généraux permettront, nous l’espérons, une refondation de notre système de recherche. Elle ne sera possible que dans la mesure où les moyens mis à la disposition des laboratoires seront accrus de manière sensible. La revalorisation des salaires des personnels de la recherche, en particulier des jeunes, est également un point critique puisqu’ils ne sont plus compétitifs au niveau européen. Ce débat concerne l’ensemble de nos concitoyens, nous avons donc sollicité l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques afin que la représentation nationale y soit associée.
Pour le court terme, nous avons demandé des mesures d’urgence permettant en particulier d’arrêter l’hémorragie des jeunes qui se détournent de la science ou choisissent de s’expatrier. Cette hémorragie, accentuée par le manque actuel de perspectives, constitue la menace la plus grave pour l’avenir. Rappelons que nos demandes (rétablissement des 550 postes de chercheurs et d’ingénieurs dans les organismes de recherche, et la création de quelques centaines de postes dans les universités) ont un coût budgétaire très raisonnable et permettraient de rétablir la confiance en l’avenir chez nos jeunes étudiants.
La réponse qui nous a été faite (120 postes pris sur un contingent déjà gagé dans les organismes de recherche, et aucun à l’Université) a montré l’incapacité du gouvernement à mesurer la gravité de la situation. La réponse du Président de la République qui avait pourtant déclaré en 2002 : \"Il est grand temps de mettre fin au sort lamentable fait à nos jeunes docteurs\", a été tout aussi décevante.
Le soir du 21 mars 2004, le Premier Ministre a déclaré : « Nous prendrons les décisions nécessaires pour notre avenir ». Nous voudrions à cette occasion redire au gouvernement et au premier ministre combien la recherche fondamentale, qui explore l’inconnu, est un outil essentiel pour préparer cet avenir. Les pays qui se privent de cet outil deviennent sourds et aveugles aux évolutions du monde. Ils sont incapables d’anticiper les défis de demain.
Madame la Députée, Monsieur le Député, si vous êtes comme nous concerné(e) par la défense concrète de Biens Publics et par l’avenir de notre pays, nous vous demandons d’user de votre influence pour appuyer notre demande de mesures d’urgence pour l’emploi dans la recherche et l’enseignement supérieur, déjà soutenue par près de 300 000 de nos concitoyens.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de notre haute considération