En quoi la recherche nous concerne TOUS
le 18 mars 2004
tract réalisé par des chercheurs de l’obs de Villefranche
LA RECHERCHE NOUS CONCERNE TOUS !
La recherche d’aujourd’hui c’est l’éducation, l’économie, la médecine, la culture de demain.
L’éducation :
La valeur des diplômes universitaires est directement liée à la qualité de la recherche, car les enseignants de l’université sont aussi des chercheurs. Le système LMD (Licence Master Doctorat) qui se met en place dans toute l’Europe fait une grande part aux stages en laboratoire de recherche : ces laboratoires n’ont reçu aucun moyen supplémentaire pour les accueillir. Or les étudiants d’aujourd’hui sont les enseignants, les ingénieurs, les médecins … de demain.
L’économie :
La recherche est le moteur de l’économie. En effet, les économistes disent qu’un Euro investi dans la recherche, c’est 3 Euros qui reviennent dans l’économie nationale car les avancées technologiques peuvent être appliquées dans l’industrie pharmaceutique, l’aéronautique …
Si nous ne faisons pas de recherche fondamentale digne de ce nom DANS NOTRE PAYS, c’est bien évidemment ailleurs que les applications industrielles se feront, et nous perdrons encore des emplois et de la richesse.
Or, selon le Commissaire Européen pour la recherche, la France est le seul pays de l’Europe des 15 qui a baissé ses crédits de recherche fondamentale depuis 2002. Si cela continue, il faut s’attendre à des délocalisations massives d’entreprises vers les pays à forte recherche (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Japon … et bientôt Chine et Inde).
La médecine :
La recherche d’aujourd’hui apporte des connaissances dans toutes les sciences (des mathématiques à la biologie) dont certaines permetteront de développer de nouveaux médicaments, des vaccins (SIDA, Mucoviscidose …). La recherche d’aujourd’hui est donc la médecine de demain.
La culture :
La recherche fait partie de la Culture de notre pays, c’est un enjeu de société. Nous considérons que les connaissances fondamentales, bases des avancées technologiques et thérapeutiques doivent rester dans le patrimoine public. Développons un modèle Européen de recherche publique forte contrairement au modèle des entreprises américaines qui font tout pour breveter les connaissances sur le génôme humain, par exemple.
POURQUOI LE MOUVEMENT « Sauvons la recherche » ? Nous voulons :
Le versement intégral des crédits promis en 2002 et toujours non versés par le gouvernement
Le rétablissement du recrutement des 550 jeunes chercheurs, des 1000 enseignants-chercheurs et des techniciens indispensables aujourd’hui.
L’organisation d’Etats Généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur pilotés par les chercheurs, les enseignants, les étudiants, des représentants de la société et non par les seuls politiques. Cette dernière revendication est une phase très importante destinée à proposer les réformes de notre système de recherche et la mise en place d’une vraie politique de recherche sur les 10 ans à venir.
C’est pourquoi nous appelons tous les citoyens qui se sentent concernés à participer aux Etats Généraux de la recherche et de l’enseignement supérieur des Alpes Maritimes. 1ere réunion : Jeudi 25 mars à 12h au Parc Valrose, faculté des Sciences, à Nice.
Extraits du Discours de Victor Hugo à l’Assemblé nationale en 1848
« Personne plus que moi, messieurs, n’est pénétré de la nécessité, de l’urgente nécessité d’alléger le budget ; seulement à mon avis, le remède de l’embarras de nos finances n’est pas dans quelques économies chétives et détestables ; ce remède serait ... dans une politique intelligente et rassurante, qui donnerait confiance à la France, qui ferait renaître l’ordre, le travail et le crédit et qui permettrait de diminuer, de supprimer même les énormes dépenses spéciales qui résultent des embarras de la situation.
… J’ai déjà voté et continuerai de voter la plupart des réductions proposées, à l’exception de celles qui me paraîtraient tarir les sources même de la vie publique et de celles qui, à côté d’une amélioration financière douteuse, me présenteraient une faute politique certaine. … Elles sont insignifiantes au point de vue financier et nuisibles à tous les autres points de vue.
… Quel est le grand péril de la situation actuelle ? L’ignorance. L’ignorance encore plus que la misère. L’ignorance qui nous déborde, qui nous assiège, qui nous investit de toutes parts. C’est à la faveur de l’ignorance que certaines doctrines fatales passent de l’esprit impitoyable des théoriciens dans le cerveau des multitudes. Et c’est dans un pareil moment, devant un pareil danger, qu’on songerait à attaquer, à mutiler, à ébranler toutes ces institutions qui ont pour but spécial de poursuivre, de combattre, de détruire l’ignorance !
…Que faudrait-il faire ? Il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies. Il faudrait multiplier ... tous les établissements, tous les asiles où l’on médite, où l’on s’instruit, où l’on se recueille, où l’on apprend quelque chose, où l’on devient meilleur ; en un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l’esprit du peuple ; car c’est par les ténèbres qu’on le perd.
… Je voterai contre toutes les réductions que je viens de vous signaler et qui amoindriraient l’éclat utile des lettres, des arts et des sciences. Vous avez cru faire une économie d’argent, c’est une économie de gloire que vous faites. Je la repousse pour la dignité de la France, et je la repousse pour l’honneur de la République.
