Que doivent faire les directeurs démissionnaires ?
Par , le 27 mars 2004
Les démissions des DUs sont en passe d’être refusées par tous les directeurs d’organismes, sauf quelques tentatives isolées qui ne devraient pas tenir, face à la très forte solidarité qui entourera les directeurs éventuellement menacés. Dans la mesure où les motifs qui nous ont poussés à la démission sont hélas très peu modifiés, nous devons conserver une attitude offensive pour manifester notre refus d’accepter la situation de l’emploi statutaire enseignement/ recherche en 2004. Certains proposent de reprendre leurs fonctions normalement et de rechercher d’autres formes d’action. Un tel choix serait immanquablement interprété par de nombreux collègues comme un lâchage et provoquerait la cassure de SLR. D’autres sont pour des formes d’action dures : grève administrative totale aboutissant rapidement à une fermeture des labos. Là encore, nous pensons qu’un tel mot d’ordre ne serait pas unanimement suivi, et SLR éclaterait.
Dans le "Compte-rendu de la réunion du 23 mars", nous avons proposé une double journée de d’arrêt complet de l’activité des laboratoires + une manifestation européenne qui aurait lieu en mai. D’ici à ce nouveau temps fort (soulignons qu’il ne s’agit pas d’une grève illimitée), nous proposons que les DUs s’engagent dans une grève administrative sélective. Cette grève nous permet d’être fidèles à deux engagements : (1) celui de ne pas mettre en péril le travail des jeunes dans nos laboratoires qui ont souvent des contraintes de temps très fortes (durée limitée des thèses et des séjours post-doctoraux) et (2) celui de considérer que dans les conditions actuelles nous ne pouvons plus assumer les fonctions relevant de la direction adminisrative et de l’animation scientifique.
Pour ceux qui considèrent que les contours d’une telle grève sont flous, précisons :
Ce que nous ferons :
Signer la plupart des documents nécessaires au fonctionnement de base d’un laboratoire pour ne pas bloquer les thèses et les travaux post-doctoraux : les bons de commande, les ordres de mission et les documents relatifs à la sécurité des personnels.
Participer aux réunions de réflexion sur les réformes du système de recherche, lorsqu’elles sont organisées par le CIP ou les comités régionaux.
Siéger dans les jurys de concours de recrutement des ITA et des chercheurs.
Ce que nous ne ferons pas :
Nous ne restituerons pas le résultat de nos évaluations, effectuées à la demande de ministères ou d’organismes. Ici, il importe d’accepter les demandes qui nous sont faites et d’en bloquer l’utilisation par les tutelles en n’en communiquant pas le résultat (un simple refus d’évaluer aboutirait à permettre à d’autres de faire " tourner la machine " en l’absence des démissionnaires). Il convient donc de bloquer les processus des ACI et des comités thématiques qui gèrent les appels d’offre sur différents sujets. Signalons ici qu’une ACI c’est des moyens EN PLUS pour un jeune chercheur mais ça ne détermine pas sa survie à court terme dans le système de recherche.
Nous ne participerons pas à des réunions d’administration de la recherche dans les organismes ou au ministère,
- Nous ne participerons pas à des réunions internes de réflexion sur la recherche, lorsqu’elles sont organisées par les tutelles et non par le CIP ou les comités régionaux des états-généraux.
On remarquera qu’une grande partie de ces dispositions concernent l’attitude à prendre par TOUS les signataires de la pétition " Sauvons la Recherche ! " et pas exclusivement les DUs et les chefs d’équipe.
Pour le Collectif SLR : F-A Wollman et A. Trautmann
