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Communiqué de presse de "Sauvons la Recherche" : du 7 janvier au 7 avril.

Par Cédric Caspar, le 8 avril 2004

Depuis le 7 janvier, le collectif "Sauvons la Recherche " réclame des mesures d’urgence pour la recherche et l’enseignement supérieur. Nous avions déjà obtenu satisfaction pour la mesure portant sur le versement immédiat de crédits affectés en 2002 aux organismes de recherche, qui n’avaient toujours pas été payés. Nous venons d’obtenir que la deuxième demande portant sur l’emploi statutaire en 2004 soit également satisfaite. Plus précisément, les 550 postes statutaires de chercheurs et d’ITA dans les organismes de recherche, supprimés fin 2003 au titre de l’année 2004, vont être rétablis et seront mis au concours cette année. En outre, 1000 postes supplémentaires vont être mis au concours en 2004 dans les Universités : immédiatement, 150 postes de IATOS et 150 postes d’ATER. Les 700 postes de MC mis au concours en 2004 devraient être pourvus pour janvier 2005.

Ces décisions ont été prises grâce à l’engagement des personnels de la recherche et de l’enseignement supérieur après 3 mois d’une lutte exemplaire. Ils ont été puissamment aidés par des dizaines de milliers de leurs concitoyens qui ont signé l’appel "Sauvons la Recherche", par l’opinion publique et de nombreux médias, par des scientifiques de nombreux pays étrangers, par des syndicats, par des associations de patients.

Ces décisions gouvernementales constituent un grand motif de satisfaction pour tous ceux qui ont lutté pour les obtenir. Ce mouvement a démontré qu’il était possible de se battre avec succès pour défendre un Bien Public, un investissement essentiel à l’avenir du pays, en utilisant les armes de l’imagination, de l’explication patiente et de la prise de risque personnelle. Ce faisant, le mouvement a aussi montré la force de la solidarité. Cette solidarité exceptionnelle s’est exprimée entre générations de scientifiques, entre catégories professionnelles (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs, techniciens, administratifs), entre les scientifiques et leurs concitoyens. Ceux qui ont considéré qu’il était de leur responsabilité d’agir collectivement pour alerter la classe politique et le pays tout entier peuvent légitimement éprouver de la fierté en gagnant avec ces armes-là, qui sont à l’opposé du repli identitaire, corporatiste ou national prônés par d’autres.

Dans ces conditions, les démissions des directeurs de laboratoire (qui sont en passe d’être refusées par les différents directeurs d’organisme) ne sont plus à l’ordre du jour. Les mots d’ordre de grève administrative partielle, et de rupture avec les tutelles doivent maintenant être levés. Nous allons pourtant rester vigilants et mobilisés. Vigilants car nous voudrions être convaincus que le Président de la République et le gouvernement, qui viennent de changer de cap si brutalement, sont définitivement acquis à l’importance de ce dossier pour l’avenir du pays. Mobilisés, car nous devons maintenant réussir le plus difficile : faire en sorte qu’en s’appuyant sur ce mouvement historique, la recherche française retouve les moyens d’une nouvelle ambition. Les scientifiques et l’ensemble de la société civile ont une grande responsabilité vis à vis de l’avenir, pour analyser les conditions du développement d’une société de la connaissance qui sera, n’en doutons pas, la marque des pays libres de demain. Les Etats Généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur sont une occasion exceptionnelle de refonder, dans un moment historique particulier, la place de la recherche dans le dispositif national. Il n’y faudra ni frilosité ni repli sur soi, mais beaucoup d’audace au service du plus grand nombre. Nous veillerons à ce que la loi de finances 2005 préparée cet été prenne en compte dans les faits les orientations annoncées. Nous serons encore vigilants et mobilisés pour que la loi d’orientation et de programmation pour la recherche, prévue pour la fin de l’année, prenne en compte les recommandations issues de ces Etats Généraux.

Aujourd’hui heureux et fiers, nous restons vigilants et mobilisés pour demain.