APPEL DE LA COORDINATION INTER-UNIVERSITAIRE
REUNIE A POITIERS LE 5 MAI 2004
Par
, le 10 mai 2004CONTACT : greve86@free.fr
La situation des universités françaises, la réduction des postes aux concours de l’enseignement secondaire et les réformes auxquelles est confronté le service public d’enseignement supérieur et de recherche appellent des réponses d’urgence de la part du gouvernement.
Depuis des mois, la mobilisation se développe sur l’ensemble du territoire, ici en réaction à la diminution drastique des postes mis aux concours, ailleurs contre la mise en œuvre de la réforme LMD. Partout se pose la question des inégalités dans l’accès aux études et aux diplômes, celle des statuts et de la précarisation des personnels, celle plus générale du désengagement de l’Etat. Le travail de division des personnels et des établissements, qu’ont encouragé les transformations structurelles engagées depuis une dizaine d’années, renvoie chacun à son particularisme, sans parvenir à éteindre l’exigence d’égalité et l’aspiration à un renforcement du service public. L’application actuelle de la réforme LMD tend à exacerber les tensions et la concurrence entre filières et établissements.
Cette situation appelle une réponse d’ensemble, solidaire et organisée, de la communauté universitaire.
Etudiants, enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs, ouvriers, techniciens, administratifs, ensemble nous exigeons :
La restitution immédiate des postes mis aux concours de l’enseignement secondaire, conformément à la programmation pluri-annuelle initialement adoptée.
Un moratoire de la réforme LMD, la transparence des expertises et la remise à plat des critères d’évaluation, en vue d’assurer un cadrage national des diplômes et l’égalité d’accès aux formations sur l’ensemble du territoire.
L’ouverture de négociations sur l’ensemble des difficultés auxquelles sont confrontées les universités : conditions sociales des études, précarisation des personnels, insuffisance des conditions d’encadrement des étudiants et des budgets de fonctionnement.
Nous appelons les organisations syndicales des étudiants et des personnels à faire converger leurs démarches et à prendre leurs responsabilités en développant la mobilisation dans l’unité la plus large.
Nous appelons les coordinations et collectifs locaux, les intersyndicales, à réunir des assemblées générales dans les jours qui viennent et à prendre toutes les initiatives de nature à renforcer l’action des étudiants et des personnels. A tous, nous proposons de faire de la journée du 12 mai, un temps d’actions coordonnées, à la hauteur des enjeux posés.
Manifestations en soirée, occupations, initiatives symboliques, toutes les pistes doivent être explorées.
Nous appelons les collectifs et les coordinations locales à se réunir en coordination nationale le 15 mai à Paris, pour envisager les suites de l’action et consolider la structuration de notre réseau national.
Dans la perspective d’un renforcement et d’une extension de la mobilisation dans les semaines qui viennent, la journée de grève de l’éducation du 25 mai pourrait être l’occasion d’une manifestation nationale des universités.
Dans cette période, toutes les propositions doivent être diffusées et discutées : grève, pétition nationale, actions par voie informatique, etc. pour trouver les voies les plus adaptées pour mobiliser les étudiants et les personnels, pour sensibiliser l’opinion publique.
C’est notre avenir et celui du service public qui sont en cause.
Ne laissons pas les marchands de soupe s’en occuper à notre place !