RMA versus EXPATRIATION
mardi 23 mars 2004.
Bonjour de Brest,
je n’ai qu’un diplôme d’ingénieur en calcul scientifique. Mais, peu importe : point d’ingénieurs sans chercheurs. J’ai effectué de très nombreux stages dans des services études-amont industriels (THALES) et des laboratoires de recherche (CNRS). Je ne regrette absolument pas mon excellente formation, loin de là. Je ne serai jamais un consultant intérimaire (SSII) , c’est à dire un "objet", le nez dans le guidon et sans guidon, condamné à une précarité sans rémission.
Je suis ingénieur-RMIste. C’est un alcoolique, malheureusement ABRUTI par l’alcool, qui m’a aidé à négocier mon RMI face à mon assitante sociale préférée. Il a eu une idée lumineuse : "je suis un ingénieur, ABRUTI par le travail, après des études longues et complexes, et j’ai besoin du RMI pendant ma cure de désintoxication. Je suis en phase ultime de clochardisation avancée. Par conséquent, je sollicite, chère Madame, votre bienveillante magnanimité dans le cadre du RMI...........bla, bla, bla..........".
Voilà pour les présentations succinctes, juste histoire de bien cadrer les choses.
Mais quel échappatoire à l’exclusion : le RMA ou l’EXPATRIATION ?
Le RMA ( tout comme le RMI) met tout le monde dans le même sac, quelque soit le degré d’alcool dans le sang, quelque soit le diplôme et quelque soit tout ce qu’on voudra. Ce dispositif indifférencié ne risque-t-il pas d’aggraver un peu plus la fuite des cerveaux ? C’est une question que je me pose concrètement car je suis concerné au premier chef.
L’année dernière, j’ai anticipé le RMA en donnant une vacation de 30 heures. En bref, un RMIste a formé des ingénieurs : un "responsable" l’a rêvé, je l’ai déjà fait. Et, peu importe l’odeur d’un clochard censé ne pas se laver, seule la compétence importe finalement. Personne n’a rien trouvé a y redire. Un ingénieur-RMIste : quoi de plus normal ! Cette lâcheté collective augure bien de l’efficacité redoutable du RMA, et j’en parle en connaissance de cause.
Pourtant soyons sérieux : soit je bois (RMI ou A et peu importe la voyelle), soit je conduis (ingénieur ou chercheur) mais, de grâce, pas les deux simultanément SVP, parce que, en fin de compte, "BOIRE OU CONDUIRE, IL FAUT CHOISIR", surtout dans nos métiers scientifiques et techniques si sensibles sur le plan de la sécurité. L’emploi STABLE, c’est LA norme de sécurité dans un pays de "hautes technologies" submergé de normes de sécurité.
Le RMA couvrira le département localement, tandis que le diplôme républicain couvrait la totalité du territoire français. Accepter une "intégration" via RMA, c’est renier le sens même du diplôme républicain, en se laissant enfermer dans un localisme étroit, c’est à dire étroitement contrôlé de fait, sans échappatoire ni rémission, ainsi qu’un "objet" entre les mains de cotteries locales pas toujours très nets.
Quel chef d’entreprise français aura l’indignité de céder à cette tentation si alléchante : récupérer de si précieuses compétences très apportunément démonétisées via le RMA ?
Finalement, il vaut mieux un diplôme dans une valise (EXPATRIATION) qu’un CV dans un cercueil (RMA).
A la prochaine !