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Quel avenir pour les jeunes enseignants-chercheurs des disciplines artistiques ?

jeudi 29 avril 2004.

Ces dernières semaines, les médias ont trop vite réduit le mouvement des enseignants-chercheurs au noyau des seules sciences dures, occultant par là même la situation de précarité des disciplines issues des sciences humaines. Dans cette situation de quasi monopole détenue par les sciences dures, il faudra attendre quelques semaines après les premières manifestations pour que le mouvement commence à prendre conscience des S.O.S. lancés par les Facultés de Lettres et de Sciences humaines (cf. Nouvel Observateur n°2060 du 29 avril au 5 mai 2004, "Recherche : ne tirez pas sur les sciences humaines !", Véronique Radier, pp.124-125). Une fois de plus, même si l’article de Véronique Radier ravive le débat, les disciplines artistiques (musicologie, théâtre, arts plastiques, audiovisuel, lettres etc.) n’y sont aucunement abordées alors qu’elles se pratiquent actuellement dans des conditions de travail peu réjouissantes (budgets dérisoires, très peu de postes offerts aux concours, locaux vétustes et inadaptés face aux effectifs toujours grandissants du nombre d’étudiants). Certes, nous connaissons la chanson : "Ces disciplines là ne sont pas économiquement rentables !".

Cette attitude n’est cependant pas acceptable puisqu’elle vient nier l’effort considérable mené à chaque instant par ces chercheurs et leurs laboratoires pour survivre intellectuellement et dispenser aux étudiants un savoir à la pointe de la recherche internationale. Tous fonctionnent pourtant de manière aussi efficace que les grands laboratoires de génétique ou de physique dans des perspectives certes très différentes. Tous assistent pourtant à des congrès nationaux et internationaux. Tous publient le fruit de leur labeur dans des revues spécialisées. Malheureusement, contrairement aux sciences dures, la recherche effectuée par les disciplines artistiques n’est pas valorisée, ni financièrement ni politiquement. Elle survit tant bien que mal dans un système universitaire qui lui est peu favorable.

Même si nous ne pouvons que nous réjouir de l’ampleur du collectif "Sauvons La Recherche" - qui a pu ainsi réaliser une pression considérable vis à vis du Ministère et obtenir 1000 postes supplémentaires pour les universités -, se pose néanmoins la question de savoir si, une fois de plus, les disciplines artistiques seront discrétement évincées, ne bénéficiant pas de cette première victoire. Actuellement docteur ès Lettres et Arts, qualifié aux fonctions de maître de conférences, j’arrive à terme des possibilités légales que me propose le système universitaire français. Mon contrat d’A.T.E.R. ne pourra plus être renouvelé et les cinq postes publiés sur le plan national dans ma discipline (la musicologie) ne m’offrent guère de perspectives que celles du chômage.

Mon inquiétude se résume de la manière suivante : comment être sûr que les nombreux chercheurs issus des disciplines artistiques pourront eux aussi, et d’une manière EQUITABLE, bénéficier des futurs postes promis par le gouvernement ? Un débat doit être ouvert par les principaux acteurs de ces disciplines afin de proposer un plan d’actions efficace et légitime. Une fois de plus, nous n’accepterons pas de faire partie du maillon faible...