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Nouvelle brève

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jeudi 17 juillet 2003.

La recherche publique est une volonté de l’État et par conséquent acceptée et subventionnée par les gouvernements en charge dudit État. Il semble vain, tant cela peut paraître évident, de souligner l’importance que revêt l’effort de recherche publique, quel que soit son niveau, fondamental ou appliqué (si tant est que la différence soit évidente) et la discipline considérée.

Sans toucher aux problèmes de fonctionnement de la recherche, son évaluation, la carrière des chercheurs, le point fondamental qui prime dès le départ est qu’il n’y a recherche publique que s’il y a volonté de l’État qu’il en soit ainsi, c’est-à-dire s’il y a un projet de développement général de la Nation. Cela sous-entend par conséquent que les hommes politiques en charge de la Nation aient des desseins politiques pour celle-ci.

A priori, c’est ce qu’il manque le plus actuellement. Les hommes politiques ont abandonné lentement mais sûrement, et ce depuis au moins une dizaine d’années toute ambition nationale. Aujourd’hui, en 2003, la recherche publique s’aperçoit qu’elle est sacrifiée. Son sort a été réglé lors de discussions et d’accords faits en dehors de toute démocratie et elle est laissée au mains de l’Europe, c’est-à-dire d’une structure dont l’opacité est quasiment totale et où les décisions sont prises sous l’influence de groupes de pression. La volonté de Bruxelles est bien le démantèlement des structures de recherche nationales et ce démantèlement a été accepté, monnayé, échangé par nos dirigeants successifs. Ce fait est d’autant plus effarant que les nombreux programmes de recherches précédents avaient eu l’immense avantage de promouvoir des collaboration inter-européennes conduisant à des réflexions communes, des collaborations fructueuses, à une mentalité générale de coopération plutôt que de concurrence. Actuellement, la structure européenne est parvenu à son stade ultime, à savoir un développement de recherche européen et uniquement. Devant cet état de fait, l’État français poursuit son désengagement et, s’il ne touche pas au statut des chercheurs, limite, réduit et supprimera tout fonctionnement. Pour en trouver, ne restent plus que deux solutions. La première est Bruxelles. L’exemple récent du dernier PCRD est éloquent. La priorité, la seule priorité est l’homme et la santé humaine. Si le thème de recherche d’une équipe correspond à cette priorité, le fonctionnement suivra. Dans le cas inverse, l’État français fournira les salaires et c’est tout. Dans les deux cas, restrictions budgétaires aidant, le recrutement des chercheurs est réduit à sa portion congrue. Officiellement, il est de 50%. Dans les faits, il est descendu à 25%. La deuxième est la région. Girondisme aidant, la région devient le socle de décision. C’est la région qui fournira le fonctionnement, qui se chargera ultérieurement des recrutements (définitifs ou précaires, à savoir), qui indiquera ses priorités. Ce dernier point est de loin le plus grave. Les choix seront opérés par des élus dont un des soucis majeurs, sinon uniques, est leur réélection. Par vois de conséquence, ce sont les groupes de pression locaux qui emporteront toute décision et ceci, sans plan à long terme et sans vue d’ensemble.

Le diagnostic posé, y a-t-il une thérapeutique et celle-ci ne serait-elle pas déjà trop tardive ?

La voie syndicale est a priori exclue. La voie politique est la seule restante. Mais il est évident qu’elle ne peut pas passer par le canal des partis existants, quels qu’ils soient. Il y a longtemps que leur seule priorité est leur survie et non pas celle de l’ensemble. Le site créé présentement doit faire l’objet de la plus vaste diffusion. Il doit être connu de tous les chercheurs des EPST sans en oublier aucun et ceci, entre autres pour éviter que des défenses trop particulières et focalisées ne se développent. Ceci étant, il faudra rapidement et en incorporant de représentants des divers EPST et autres (Muséum par exemple) décider de la formation d’un Comité de Défense, qui pourrait être intitulé Comité de Défense et de Réhabilitation de la Recherche Publique Française. Seul un tel Comité pourra être entendu et reconnu des médias, pourra proposer des discussions, choses nouvelles, sur le pourquoi et le comment, enfin avoir une assise suffisamment large pour que les milieux politiques ne puissent l’ignorer.

Et vogue la galère !

Mais il y a urgence.