controverse médicale US sur les propriétés du vaccin antivariolique
vendredi 26 septembre 2003.
A l’heure où les pouvoirs publics poussent leurs labos de recherche à collaborer de plus en plus étroitement avec les industriels - via par exemple les fondations de recherche récemment remises sur le devant de la scène par notre Ministre Mme Haigneré - voici un exemple des dérives contre lesquelles il nous faudra mettre en place un contre-pouvoir. Notez que dans l’article ce sont les chercheurs du George Mason qui portent l’entière responsabilité du trouble causé.
"Controverse autour d’une recherche"
La dernière annonce à la presse de scientifiques de l’Université George Mason (Virginie) n’est pas passée inaperçue. Selon eux, leur étude aurait permis de montrer que les personnes vaccinées contre la variole sont mieux protégées contre le virus du Sida. Une déclaration qui a fait bondir les chercheurs de l’Université Georges Washington (Washington DC) pourtant associés aux travaux. Ceux-ci estiment en effet qu’au jour d’aujourd’hui, le faible nombre d’échantillons sanguins examinés (ceux de 10 Marins récemment vaccinés et de 10 autres non vaccinés) ne permet pas de conclure. Des investigations plus poussées auprès d’un plus grand nombre de personnes restent nécessaires. Ils reprochent ainsi à leurs collègues de l’Université George Mason leur démarche beaucoup trop hâtive, d’autant plus qu’aucune revue scientifique n’a pour l’instant accepté de publier les résultats de l’étude. Le Journal of the American Medical Association a fait connaître son refus de publication et les comités scientifiques des revues britanniques The Lancet et British Medical Journal en sont encore à examiner la question. "En passant outre la procédure de relecture, indique Peter Hotez, professeur de microbiologie à l’Université George Washington, "les chercheurs de George Mason créent délibérément une situation qui encourage les gens exposés aux VIH à se protéger par la vaccination contre la variole. Or le vaccin antivariolique est dangereux et peut créer des situations désastreuses". Les responsables fédéraux de la santé restent quant à eux discrets sur le sujet ; ils attendent la confirmation des données. L’opération médiatique aura en tout cas profiter à la compagnie pharmaceutique anglaise Acambis. En collaboration avec l’Université George Mason, elle a annoncé un contrat de vente exclusif du vaccin contre la variole au gouvernement américain de 428 millions de dollars. Ses titres en bourse se sont envolés. WP 17/09/03 (GMU, GW in patent, ethics dispute).