Allez jusqu’au bout de votre logique Mmes/Mrs les directeurs de laboratoire
mardi 9 mars 2004.
Je suggère aux directeurs de laboratoire et d’unités de recherche qui viennent de démissionner de leur fonctions "administratives" d’avoir le courage d’aller au bout de leur démarche, et de démissionner de leurs emplois publics, ce qui les ramènera peut être à une vision du monde "réel" un peu plus lucide. Lorsque l’on lit le rapport accablant sur le CNRS qui vient d’être porté à la connaissance du public, et lorsque, comme c’est mon cas, on est dirigeant d’une entreprise de conseil qui doit tous les jours faire la preuve de sa capacité à être innovante, on trouve que les pleurs de nos chercheurs sont indécents. Je suis personnellement en train de créer une nouvelle société, avec un programme Eureka à la clé avec un partenaire britannique et un laboratoire de recherche en mathématiques appliquées français. J’ai rencontré pour cela 9 laboratoires français, avec des chercheurs très biens et très respectables, mais j’ai aussi rencontré les interlocuteurs en charge du montage de partenariat au CNRS. J’ai été attéré de ce que j’ai entendu de la part de notre interlocutrice dans cet organisme, comme par exemple, que c’est à l’issue du programme de développement que le CNRS déterminera quelles royalties il demandera pour sa participation, et autres commentaires qui m’ont en une heure convaincu qu’il fallait que nous travaillions avec n’importe qui d’autre que le CNRS ... comment peut on attirer des investisseurs en ne pouvant pas estimer la rentabilité d’une opération avant qu’elle s’achève !? cela démontre une totale incapacité et un total hermétisme à comprendre le monde d’aujourd’hui et des exigences, même sur des sujets innovants, de résultats. Nous avons contacté un labo israélien, puisque Israel est un pays associé dans le cadre des programmes Eureka, et là, nous avons eu un tout autre son de cloche : tout de suite on nous a parlé de la structure de capital-risques liée à l’université et prête à s’associer à notre projet ...
Il y a évidemment d’excellents chercheurs en France, mais à ne pas vouloir prendre de risques en s’installant sous le parasol public, qui est quand même bien confortable que l’on soit excellent ou médiocre, ils ne servent pas leur cause ; si les médiocres ou les planqués étaient éjectés d’un organisme comme le CNRS, il y aurait plus de moyens pour les meilleurs et c’est ce que tout chercheur devrait d’abord exiger en acceptant une évaluation de sa performance ...
Frédéric Martin