Entrer en résistance : injecter quotidiennement des grains de sable dans la machine administrative et communicationnelle
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, le 1er décembre 2007Comme de nombreux chercheurs et enseignants-chercheurs, j’ai signé les pétitions de Sauvons la recherche et Sauvons l’université. Cependant, je suis conscient qu’elles risquent de n’avoir que peu d’impact : les grands médias, tous occupés à célébrer le culte de la personnalité du Président et l’ordre établi, font comme si la contestation de la LRU n’existait que du fait de quelques agités "grognons" et "passéistes", voire de radicaux manipulés par l’extrême gauche. De leur côté, les Présidents d’université et la CPU font de même.
Il y aurait sans doute des dizaines de moyens d’agir en complément des pétitions de Sauvons la recherche et de Sauvons l’université, si seulement on sortait de temps en temps des cadres pré-établis de l’action militante (grève, blocages, pétitions, etc.). J’ai déjà proposé l’un de ces moyens d’action ici même (refuser de signer nos papiers du nom de notre PRES ou de notre établissement : http://tmp.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article1730).
Il y aurait également la possibilité d’entamer des grèves administratives : cette idée commence à faire son chemin, et il serait utile que SLR et SLU s’y intéresse en tant que moyen d’action complémentaire.
Voici une autre idée, simple et rapide à mettre en place, qui pourrait également être relayée et appuyée par SLR et SLU. Je pars du constat, trivial, que la communauté des universitaires et des chercheurs échange quotidiennement des milliers, voire des millions de mails avec divers correspondants : administratifs, direction, ministères, acteurs économiques et culturels, médias, etc. Nombre d’entre nous utilisent une signature de mail automatisée et professionnelle, indiquant nos rattachements, fonctions, grades, etc. Pourquoi ne pas utiliser cette signature autrement, en la remplaçant ou en la complétant, par un message du type :
Enseignant-chercheur en colère contre la LRU : les présidents d’université ne parlent pas en notre nom ! Pour une université collégiale et indépendante des pouvoirs, agissons : http://sauvonslarecherche.fr/ et http://www.sauvonsluniversite.com/
Certes, ça ne changera sans doute pas les rapports de force du jour au lendemain. Mais ça injectera quotidiennement de petits grains de sable dans la machine administrative et communicationnelle de nos établissements. De même, cela diffusera notre mécontentement et nos propositions alternatives dans la société civile.