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et après ? situation à l’INRIA

Par la rédaction, le 5 janvier 2021

Le 16 mars 2020, lorsque le confinement a été décidé, la crise économique était déjà là. L’oligarchie a tout de suite saisi l’opportunité de la crise sanitaire pour faire avancer son agenda politique. Pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche, ça a été d’abord le vote silencieux, tant les enseignants chercheurs avaient été attendris par la fermeture des labos, le distanciel bricolé, de la loi LPR.

Et aussi la nomination de Thierry Coulhon à la présidence du HCÉRES. L’artisan infatigable de la LRU, devenu conseiller du président Macron a donc atteint son but : diriger l’Enseignement Supérieur et la Recherche par l’évaluation qui détermine les allocations des universités (le plan était lisible, grâce aux Macronleaks, sous le clavier de Jean-Pierre Korolitski lors de la campagne présidentielle : « Pour moi, il faut [...] laisser les établissements libres de leur démarche spécifique et faire évaluer la qualité du dispositif et son effectivité par l’agence d’évaluation (HCERES) avec ce qui est dit dans le texte : une incidence sur les moyens. »). L’historique de cette affaire est à lire sur le site Academia, jusqu’à, très récemment, le recours en annulation au Conseil d’État contre la nomination de Thierry Coulhon.

À l’INRIA les choses avancent aussi. L’Institut sera-il le premier à basculer en Agence de moyens (comme on disait en 2007) ?

D’abord le dispositif expérimental « SRP pour l’ERC » de postdocs (Starting Research Position) sur trois ans avec une promesse de pérennisation soumise au chantage de la levée de fonds ERC. Les syndicats sont mis devant le fait accompli et le comprennent comme une précarisation accrue et une déstabilisation profonde des conditions de travail et de vie des chercheurs. Voir ici ou .

Puis, nouvelle expérimentation, ce dispositif pourrait être mis à disposition d’une université qui pourrait recruter ensuite ce chercheur valeureux (comprendre : capable de lever des fonds ERC en moins de trois ans). Il avait été mentionné page 16 du Contrat d’Objectif et de Performance :

Jalon12 : en2020, Inria mettra en place un programme « Inria Starting Faculty Position », sur la base de son dispositif actuel SRP, dans le cadre de sa politique de site, conjointement avec ses grands partenaires universitaires qui sera suivi d’une évaluation des premiers résultats du programme en 2021.

Pour mieux comprendre les conditions de soumission de ces positions, lire la motion votée à ce sujet lors du dernier congrès du SNCS.

Finalement, l’université de Bordeaux saute le pas, et développe, dans un document préparatoire au cadrage des pré-recrutements, un nouveau dispositif : « il est proposé de favoriser un dispositif de pré-recrutement avec comme cible le recrutement sur un poste de Maître de Conférences dans un délai maximum de 5 ans mais pouvant être raccourci à 3 ans. Ce dispositif est construit sur la base d’un recrutement à l’université de Bordeaux qui comme établissement aux responsabilités élargies peut, en l’état de la législation, prendre des engagements dès la phase de pré- recrutement. Ce nouveau dispositif a vocation à s’intégrer dans une politique de gestion des talents partagée avec les établissements partenaires, en particulier les organismes de recherche. Les synergies avec leurs propres dispositifs, que ce soit ATIP avenir ou « Inria Starting Faculty Position » seront recherchées ».

On comprend bien que dans ces conditions, le passage devant le CNU est un peu lourd. N’y a-t-il que les juristes pour voir là le danger du localisme ? Lire à ce sujet les derniers communiqués des sections 1 et 2 du CNU.