L’Association "Sauvons la Recherche" Groupes de travail Comités loc. et transv. Université de printemps 2011 EUROPE
Accès thématique Emploi et précarité Communiqués de SLR Actualités communiqués partenaires
Médiathèque Les archives Documentation revue de presse Tribunes et Contributions
accueil contact plan du site admin
caractères +caractères -
article
réactions
Accueil / Tribunes et Contributions / Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

réactions à l'article «Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République»

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    9 mai 2009

    Cet article représente malheuresement la triste réalité et les conditions de la recherche en France, j’en félicite l’auteur pour sa rédaction et son parlé juste et simple, on est tous dans le même bateau...

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    18 novembre 2008, par Psy

    bravo dommage qu’elle s’adresse à un autiste

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    23 août 2008, par Mr.BrYcE

    trop fort !! n y a t il aucune reaction a ce message ?

    Je suis completement d’ accord sur le fond. Malheureusement meme dans le cas d’ excellentes argumentations comme celle ci, il ya toujours un moyen de les tourner en derision. L’ exemple du gps paraitra sans doute pueril aux refractaires qui argumenteront que ce phenomene de decalage temporel aurait probablement pu etre analyse through "trial and error". je me trompe peut etre, je ne suis pas scientifique (a mon grand malheur, je n ai jamais su repondre aux pre-requis de l’ education nationale, mais je pense en avoir l’ esprit c’ est toujours ca :) En tout cas ca fait plaisir de voir qu’ il existe encore des gens a la naivete bienveillante et l’ eloquence simple comme ce monsieur.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    14 août 2008

    J’ai lu plusieurs articles, rubriques, témoignages de ce jeune astrophysicien. La forme littéraire caractéristique de l’auteur, si pédante et prétentieuse, le style pompé à droite et à gauche, dénué de spontanéité et de fraîcheur, rend le fond désuet. Le message était fondé pourtant.
    Dommage !

    Un autre chercheur de l’Université Joseph Fourier

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    12 janvier 2008

    Bonjour,
    Je suis actuellement doctorante en physique et je me suis sentie très concernée par votre lettre. Je ne suis pas française mais belge. Et à cause de restrictions budgétaires entre autres, j’ai dû quitter mon pays pour faire mon doctorat ailleurs.
    Je crois que malheureusement ce problème concernant la recherche fondamentale existe un peu partout. Mais cela ne signifie pas qu’il faut baisser les bras !

    Je voudrais réagir néanmoins à certaines réactions qui précèdent la mienne. Je n’ai pas vu un quelconque signe de mépris pour les ingénieurs et chercheurs appliqués. Simplement la réalité du monde scientifique est que les ingénieurs sont bien plus reconnus (et osons le dire, mieux payés) que nous autres chercheurs d’université. Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’une tranche de chercheurs est plus susceptible de trouver des idées que d’autres. Mais il faut pouvoir donner les moyens à tous de pouvoir y arriver, et pas seulement à ceux qui ont des résultats applicables immédiatemment.

    De plus, aux personnes qui refusent de nous "donner le moindre centime" de leurs impôts et qui vous conseillent de partir faire vos preuves, je répondrai que si vous êtes actuellement en post-doc avec 8 ans passés à l’étranger, c’est que vous avez fait vos preuves depuis longtemps. La personne qui vous compare à Einstein en vous disant de faire comme lui n’a pas compris la réalité de la recherche aujourd’hui. Einstein était un cas exceptionnel à une époque où la recherche fondamentale pouvait encore être faite sur un tableau, seul et où une idée brillante pouvait vous valoir une énorme reconnaissance. Je ne dénigre pas ce qu’Einstein a apporté à la science qui me passionne depuis longtemps, mais actuellement ça ne se passe plus comme ça. Les recherches se font en équipe, on besoin de plus de matériel qu’une craie et les bonnes idées tombent parfois dans l’oubli si on n’a pas les soutiens nécessaires.

    Alors, Cédric, bravo pour votre lettre. Et merci.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    9 janvier 2008, par Hugo2504

    Salut,

    Eh bé... ;-)

    Je suis arrivé ici car j’ai apporté quelques modestes corrections à ton article sur les BID.

    Juste un petit mot pour te dire que j’ai trouvé ton article vraiment très bien écrit et tellement vrai. J’avais déjà pu toucher du doigt le problème que tu soulèves lors de mon stage de DEA à Verrières le Buisson (il y a 20 ans de ça).

    Juste une petite question : As-tu eu une réponse à cette lettre ?

    Hugo2504

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    5 janvier 2008

    Peut-on donner la réponse à cet article qu’a faite V. Berger (CNRS-Paris VII) dans les mêmes colonnes du Monde quelques jours plus tard ?
    (voir les deux textes en regard sur ce blog)

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par aby

    Bonjour,
    Je n’ai pas votre culture,ni vos connaissances en la matière.Mais je suis de tout coeur avec vous pour défendre cette recherche sans but définie.En effet les premiers hommes sur terre qui ont découvert le moyen d’allumer un feu, puis de s’en servir pour contruire des outils etc.. n’avaient pas de but dans leurs tatonnements et essais divers et variées dans l’environnement de l’époque.Doit on les considérer comme les premiers chercheurs de la planète terre.Ils ont eu en tout cas le temps de découvrir celà et tant d’autres choses depuis ont été tirées
    de ces premiers pas.Peut être qu’à l’époque en ayant l’esprit ouvert, attentif et à l’écoute de la nature et avec la confiance que lui accordaient ces congénères , ils ont eu la possibilité serènement de faire cette découverte.Aujourd’hui les choses n’ont guère changées.Il faut toujours permettre à nos chercheurs de chercher
    mais celà demande de plus en plus de moyens , faute de quoi nos chercheurs selon les derniers à trouver et à présenter à la communauté universelle le fruit de leur travail . Notre pays sera alors de plus en plus dirigé vers le peloton de queue des pays industrialisé devant se contenter des idées de tiers pays qui auront su mener une politique plus ambitieuse que la notre en finançant la recherche fondamentale.
    Cordialement.

    Alain

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par Raymond GOUJON

    cher monsieur,
    je viens de lire avec beaucoup d’intérêt votre lettre au Président.
    Je vous félicite d’avoir eu le courage d’écrire celà car c’est le reflet exact de notre recherche fondamentale en France.
    Celà ne semble pas utile pour le quotidien de nos concitoyens et cependant tout découle de là mais bien peu s’en rendent compte.
    cordialement.
    R. GOUJON

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par Le Dgé

    Beaucoup de choses humaines dites dans cette lettre : recherche, générosité, progrès de l’humanité mais monsieur le président SARKOZI ne s’intéresse qu’à une seule recherche, la recherche du pognon. Il n’y a aucune humanité dans les pratiques et les principes de ce profiteur qui agit et instruit une féodalité qui repose sur les mêmes principes que ceux qui sont à l’origine de la féodalité de notre pays au moyen âge Encore plus de richesses pour les riches et encore plus d’impôts et de taxes pour le peuple.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par Torrel

    Bravo à cette lettre percutante qui s’oppose à tout ce que nous entendons comme poncifs et comme intox de communicants de tout poil sur la façon dont la recherche doit fonctionner en France.
    Faire de la recherche fondamentale une recherche appliquée, dirigée surtout par l’industrie est le plus sûr moyen de la stériliser.
    Cédric, même si ça n’est pas beaucoup, vous avez tout mon soutien moral. Refusons cette marchandisation de la recherche.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par Jean-Jacques MILAN

    Bonjour,

    Voici une lettre remarquable ! J’ai écrit moi-même quelques lignes dans le même esprit (voir l’avertissement en tête de chapitre http://fr.wikibooks.org/wiki/Tribologie/Bibliographie)

    Aujourd’hui je me sens moins seul !

    Amitiés. Jean-Jacques MILAN

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    28 novembre 2007, par Fabienne

    Bonjour,
    Etudiante en Lettres modernes (je viens d’obtenir le Master II de Littérature comparée), je prépare actuellement les concours du Capes et de l’Agrégation. Je suis donc directement concernée par la réforme Pécresse et par le blocage de l’université (du Mirail). Je ne peux pas préparer les concours normalement, donc je devrais être contre le blocage. Néanmoins, si ces barrières sont levées, le métier que je veux exercer a-t-il un avenir ? Si la recherche est orientée en fonction des "besoins économiques" de la France, quel intérêt ont les études de lettres ?et qui financera mon doctorat sur un auteur espagnol encore méconnu ?
    La lettre de Cédric Foellmi est donc un vrai soulagement, car il exprime mieux que moi l’utilité des personnes non rentables, paradoxe seulement apparent.
    Je veux vous raconter une petite histoire : pendant un séminaire aux effectifs extrêmement réduits auquel j’assistais, un professeur a eu l’idée de demander aux quatre étudiants présents de présenter leurs sujets de recherche. Se tournant vers moi, il m’a demandé : "Et vous, Jacqueline, quel est votre sujet ?" Voyant mon visage décomposé, il ajoute : "C’est bien Jacqueline, votre nom ?" Je n’ai su répondre sur le coup que "Presque !".
    J’ai ensuite réfléchi au sentiment violent d’humiliation que j’avais ressenti, et c’est mon sujet de mémoire qui m’y a aidé. Mon mémoire s’intitulait "Identité et oppression" (dans les oeuvres d’Antoine Volodine, Lisbonne dernière marge, 1990 et Felipe Hernandez, Edén, 2000)et explorait les modalités de représentation littéraire d’un système totalitaire, ainsi que la faillite identitaire d’un personnage aux prises avec ce système.
    J’aurais dû répondre : "Je travaille, monsieur, sur les systèmes totalitaires. Et j’ai compris que les nazis, en remplaçant le nom de leurs victimes par un numéro tatoué, avaiant découvert un moyen infaillible de les déshumaniser." Je consacre un chapitre de mon mémoire au nom, en tant que symbole de l’identité, lieu dans lequel s’investit l’identité individuelle.
    Mes recherches, sans intérêt économique, m’ont toutefois permis de comprendre les implications idéologiques qui se cachaient derrière cette insulte. Et de me rendre attentive à quelque atteinte que ce soit, au quotidien, ou au niveau des idées, à la dignité humaine, à toute forme d’autorité qui nie la valeur d’une personne au nom de principes dits "supérieurs". Là aussi réside l’intérêt de recherches sans intérêt.
    Bien cordialement, Fabienne Richomme

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    16 novembre 2007

    Bravo !
    Malheureusement, le passage en force
    évite tout besoin de comprendre.
    C’est ce qui se passe et continuera à se passer.
    Il faut l’arrêter avec ses propres moyens.

  • pas mieux

    8 novembre 2007

    Un rappel(vigoureux) de vérités essentielles et toutes simples, bravo ! On ne fait pas de bonne recherche en se conditionnant à l’avance à trouver un résultat "utile" (ni même un résultat qui ressemble à première vue à un résultat tout propre), la recherche c’est par définition l’innovation, donc aller vers l’inconnu, donc la prise de risque. Lequel risque, s’il peut être chiffré dans certaines limites, ne doit en aucune façon nous conduire à nous comporter en comptables tâtillons (l’œil sur la virgule qui fâche, pétochant pour le moindre imprévu). Nous ne pouvons pas, et ne pourrons jamais, vraiment oser nous dépasser, faire de la "frontier science" comme ils disent dans les appels d’offres, si nous craignons pour nos fins de mois on pour nos chiches crédits de fonctionnement. Aucune découverte n’est possible si la peur de l’inconnu paralyse tout le système.

    Estelle Jaligot,
    chercheuse au CIRAD.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    6 novembre 2007, par Régis

    Bonjour Cédric

    J’ai lu ta lettre avec un grand plaisir. Tu as trouvé les mots. C’est beau. Je suis en ce qui me concerne MC et me consacre à l’étude de la morphogenèse des coquillages, avec un collègue matheux (ça parle de contraction, de courbure dans le temps…). Je ne sais pas si ce sera « utile », mais dans le cas contraire j’espère que ce sera aussi inutile qu’une peinture de Van Gogh. Enfin je te souhaite un poste au plus vite, plein de magnifiques trou noirs et un gros paquet de pognon pour en sonder l’obscure beauté et nous en expliquer au moins quelques bribes. Pour finir une citation que tu connais sans doute d’un type à qui on doit aussi les GPS (et heureusement qu’il n’a pas fait un passage sur terre que pour ça !) :

    « Le savant n’étudie pas la nature parce que c’est utile, il l’étudie parce qu’il y prend plaisir et il y prend plaisir parce qu’elle est belle. Si la nature n’était pas belle elle ne vaudrait pas la peine d’être connue, la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue » (Henri Poincaré, 1908).

    Que la force soit avec toi Cédric dans ta quête intergalactique et prends garde au côté obscur !

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      10 janvier 2008

      Oui, justement, le grand Henri Poincaré était un de ces derniers dinosaures, "savant universel", à faire de la science à l’ancienne, la "connaissance de la nature" (Naturwissenschaft), la "science de la nature" comme on qualifiait la physique encore au XIX°s. Et sa vision de la science était somme toute assez conservatrice, loin de toute application.

      A comparer avec un commentaire ci-dessous (réservé vàv de cette tribune ?) rappelant qu’Einstein, lui, tout en étant aussi fondamental, travaillait dans un office de brevets, déposait lui-même des brevets,...

      Il ne s’agit pas d’opposer ces deux personnages et de renouveler les querelles stériles sur la relativité, mais de montrer que la science a changé depuis 1905 (ou 1908 date de cette citation de Poincaré), et d’en comprendre les conséquences.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    6 novembre 2007, par Philippe Lemoisson

    Merci pour cette lettre juste, intelligente, et de plus tellement bien écrite qu’elle se lit d’un trait.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    6 novembre 2007, par fournier

    Magnifique, grand bravo et merci !

    Dr Jérôme Fournier
    CR1 CNRS
    UMR 5178 BOME
    Biologie des Organismes Marins et Ecosystèmes
    Station Marine
    Muséum National d’Histoire Naturelle
    17, avenue George V
    35801 Dinard cedex

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    6 novembre 2007, par Nono

    Cher Monsieur Foellmi,

    Vous voulez faire mieux qu’Einstein ? Alors peut-être devriez-vous commencer vous inspirer de son ouverture d’esprit. Voilà un homme qui ne faisait aucune difference entre recherche fondamentale et appliquée. Cet homme n’était pas seulement physicien, il pensait la physique. Lui avait une vision veritablement universelle de cette superbe discipline. A tel point qu’il ne lui répugna pas de déposer de nombreux brevets, dont l’un, le refrigerateur à absorption, qui racheté par electrolux servit à financer la thèse de son élève Léo Szilard. Voici un homme qui ne pleurnichait pas sa subsistance auprès des puissants. Voici un homme qui ne vivait pas du racket organisé par l’intermédiaire de l’Etat. Mieux encore, ses trois articles fondateurs : l’effet photoélectrique, le mouvement brownien, la relativité restreinte et l’équivalence masse-énergie sont publiés alors qu’il était ingénieur des brevets à Berne. Après vinrent la reconnaissance et les généreuses subventions. Eh oui mon jeune ami le monde est ainsi fait : pour être pris au sérieux il faut faire ses preuves. Partez à l’étranger, publiez des articles remarquables et remarqués, revenez, posez des brevets, repartez, revenez, créez votre réseau, et vous verrez que les portes des financements s’ouvriront devant vous. Soyez quelqu’un avant de songer à mieux... Alors non, je refuse de vous donner un seul centime des mes impôts. Je préfèrerais encore les donner à un chercheur américain dont la mentalité est bien plus proche de celle d’Einstein...

  • Réponse à la "Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République"

    5 novembre 2007, par CL

    Un message a priori juste (besoin de moyen, de temps, d’une certaine liberté) et auquel j’aurai plutôt eu tendance à adhérer mais vraiment gaché à mes yeux par pas mal de raccourcis et de mépris pour les ingénieurs, techniciens et autres bidouilleurs qui "élargissent lentement le terrain de jeu" des chercheurs, ce qui aussi vrai que l’inverse quoi qu’en dise M Foellmi !
    Sans relativité pas de GPS certes mais la recherche fondamentale ne précède pas toujours les applications pratiques loin de la (heureusement pour nous d’ailleurs). Parmi d’autres, les inventions de la roue, du levier etc. ont précédé de beaucoup la mise en équation de la mécanique ; la synthèse des 1ers polymères et leur applications ont précédé l’existence même du concept de polymère sans parler des théories expliquant leur comportements, telle la reptation... on pourrait continuer longtemps...
    Sans instrumentation et mise aux points de multiples spectomètres, photomètres, téléscopes, sondes spatiales etc.. pas de découvertes majeures en astronomie ou en astrophysique. Pourquoi chercher à tout prix à opposer technique et sciences "dures" ("pures" ?) ? Elles sont complémentaires et se nourissent l’une de l’autre.
    Un dernier mot pour finir : ayant travailé dans les 2 secteurs publics (lors de ma thèse) et privé (depuis) j’ai pu constaté que les chercheurs les moins inventifs/ouverts/curieux ne sont pas forcément les chercheurs du privé : lors de mises en place de collaborations, j’ai parfois l’impression de devoir pousser les universitaires à sortir de leur pré carré et à aller voir ce qui se passe dans le labo d’à coté...

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    5 novembre 2007, par Michel

    Monsieur Foellmi,

    J’ai lu votre lettre sur le site du monde et vu que vous interveniez sur ce site.
    je suis artisan maçon, metier que je pratique avec passion comme vous semblez faire le votre. Par contre, moi je ne viens pas quémander l’argent du contribuable. Pourriez vous m’expliquer pourquoi je devrais travailler 10% de mon temps (dans des conditions qui ne doivent pasêtre les mêmes que les votres) en plus pour financer votre salaire. Vous ne financez pas le mien, à ce que je sache.
    Vous avez conseillé à un autre intervenant de regarder autour de lui, ce qu’il doit à la recherche fondamentale ; je viens de le faire.
    Pas de GPS, TV (tube cathodique), telephone (pas portable)..... Ces inventions ont été dues à des techniciens et non des chercheurs fondamentaux. Je ne suis pas contre la recherche fondamentale, mais contre son financement public (mes impots...) Si vous voulez étudier les trous noirs (ce qui est votre droit) allez-y, mais si en plus vous voulez être payé pour ça, alors démarchez des mécenes pour votre financement. Je ne veux pas en être un.

    Michel

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      12 novembre 2007, par Julien Girard, astronome/physicien en postdoc à Mexico

      Et le tube cathodique fût... sans recherche fondamentale ! Hmmm...
      Beaucoup de gens comme Michel semblent croire que la recherche fondamentale n’intervient pas dans leur vie de tous les jours. Monsieur, portez vous des peaux de bêtes pour aller construire nos maisons ? La chimie organique est partout, la physique aussi, il faut arrêter de croire que les ingénieurs/techniciens, certes très bons et utiles, sont les uniques responsables des avancés technologiques et des objets qui nous entourrent !

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    4 novembre 2007, par Timar Pierre

    je viens de lire cette excellente plaidoirie dans le Monde.
    allez lire ceci ; en matière de défense de la liberté du chercheur, vous pourriez trouver un bon interlocuteur.
    "La crise du système d’évaluation scientifique". L. Nottale, Commentaire N° 109, Printemps 2005, pp. 111-116.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    31 octobre 2007, par mhd

    Mon Dieu que vous avez raison. Avec 22 ans de CNRS derrière moi j’ai vu cette évolution inexorable de la conception de la recherche. Je suis entrée au CNRS pour faire de la recherche fondamentale (et c’est vrai que cela prend du temps). J’en suis réduite pour survivre à faire de la recherche appliquée pour les industriels (qui ont tous peu à peu fermé leurs centres de RetD) ! Est-ce là le rôle réservé au CNRS par notre Président de la république.
    J’espère de tout coeur qu’Il daignera lire cette lettre .... mais je doute un peu. Que pèse l’avis des petites mains ????

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    26 octobre 2007, par Marcel DRULHE

    Enseignant-chercheur en sociologie à quelques jours de la retraite, j’ai pleuré de joie en lisant votre texte. Bravo pour cette conviction inébranlable en la libre capacité de penser de tout chercheur, en cette conviction inébranlable que la recherche fondamentale est une "ligne d’erre" (vous employez le mot "délire", je préfère la poétique du vagabondage intensément curieux : affaire de goût et de culture différentes).
    Bravo pour ce rappel d’une grande simplicité que la théorie de la relativité a été produite avant le GPS, et donc qu’une découverte "folle" et apparemment sans intérêt immédiat précède très largement son ou ses opérationalisations techniques. Cette manie de gagner le plus possible d’argent en un minimum de temps à travers les jeux boursiers nous fait oublier qu’au fondement du symbolique qui est le propre de l’humain, il y a le différé, l’écart, le déplacement, l’abolition de l’immédiateté et de l’urgence auxquels inclinent les pulsions : se mettre debout pour commencer à réfléchir, c’est du temps perdu pour les boursicoteurs, c’est le temps long et lent pour prendre de l’élan afin de commencer la quête ou de continuer à chercher.
    Oui, joie ! La jeune génération à laquelle vous appartenez est déjà sur les épaules de celle qui la précède pour faire reculer l’horizon de l’ignorance avec fougue, entrain, enthousiasme et conviction en dépit de ces tentatives d’étranglement par la mise sous caisson ANR. Si je dois passer ma retraite à manifester pour vous soutenir dans cette formidable aventure, j’y suis prêt... avec enthousiasme !

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    26 octobre 2007

    Bravo, et encore bravo.

    Pour que Sarkozy le lise, c’est très simple : il faut convaincre un journal national (Le monde, libé...) de le publier.
    ça n’est pas si impossible, le texte est bien argumenté, à la portée de n’importe quel journaliste.

    A partir de là, il sera lu, commenté, il fera débat.
    Malheureusement, hors des médias, point de salut.

    Longue vie aux chercheurs de l’inutile, partis dans des contrées encore inexplorées, qui en rapporteront
    mille joyaux scintillants, à partager entre nous tous : le monde est encore plus extraordinaire que nous ne pouvions l’imaginer.

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      27 octobre 2007, par Cédric Foellmi

      Merci pour votre soutien. Libération m’a dit il y a quelques jours qu’ils allaient publier une version courte de ma lettre. Je n’ai malheureusement encore rien venu venir.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    26 octobre 2007, par Dr Didier Zerbib, Ph.D., HDR, CR1 CNRS

    Malheureusement, cette lettre aurait pu être écrite par beaucoup de chercheurs, c’est celui-ci qui l’a fait car il souffre sans doutes encore plus que les autres. Je suis généticien, chargé de recherche au CNRS, je suis aussi désolé et consterné que lui que l’on essaye de vider de leur substance tous les chercheurs fondamentalistes que nous sommes. Nous savons que nous travaillons pour des applications, et le fruit de mon travail servira j’espère à soigner la maladie que j’étudie (la tuberculose) mais nous n’avons que faire du développement des applications, nous voulons laisser cela à l’industrie sans en retirer un seul euro, sans être asujettis à leurs conseils d’administation. Nous voulons être libres. Nous avons tous "sacrifié" notre jeunesse pour la recherche, nous avons tous travaillé 70, 80 heures par semaine, nous avons accumulé les diplomes et ceci dans un seul but accroitre notre connaissance, la faire partager aux autres et donc accroitre la connaissance universelle. C’est un acte gratuit qui coute cher mais qui rapporte énorméméent.
    La politique de ces dernières années décourage de plus en plus les cherchuers. La "fuite des cerveaux" dont nous parle les média n’est pas le vrai problème. La recherche est planétaire. Le vrai problème c’est la destruction des cerveaux. Les chercheurs se démotivent de plus en plus jeunes. Un jour, il n’en restera plus un seul. Ce jour là sera le début du retour à l’êge de pierre.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    26 octobre 2007

    L’argent que ce jeune chercheur demande n’appartient pas au Président. Une petite partie m’appartient à moi et je refuse de la donner à ce jeune. Pourquoi pense-t-il qu’il mérite plus qu`un autre mon centime d’euro ? Parce qu’il trouve qu’il travail aussi bien qu’un prix Nobel mais que l’injustice fondamental du monde l’empeche d’être recompensé et donc c’est à moi de le faire ? Parce qu’il pense qu’il travail pour le bien public, même si ses resultats ne sont pas visibles, et donc que c’est au public de le payer ? Parce qu’il pense qu’il est né supérieur ou rendu supérieur par son éducation aux gens de Total, aux militaires, aux travailleurs comme moi, que produisent en ce moment tout ce qu’il en a besoin en ce moment. Moi aussi j’aimerais avoir le liberté de depenser l’argent ou je veux ...
    Bonne vie et prospérité.

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      27 octobre 2007, par Cédric Foellmi

      Enfin un contradicteur !... Monsieur, vous confondez ambition et prétention. Je ne mérite pas plus que les autres. Je ne cherche pas être récompensé, mais à pratiquer mon métier. Je ne suis pas né supérieur, ni rendu comme tel par mon éducation. Mais votre prosperité dépends intimement de la recherche fondamentale, et donc de moi. Observez bien tout autour de vous, la recherche fondamentale est partout. Je vous souhaite autant de liberté que celle que je réclame.

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      28 octobre 2007, par Didier

      Vous n’avez visiblement pas compris que le jeune astronome réclame un liberté
      d’action ( qui a un prix), pour que lui ou d’autres fassent progresser
      la recherche fondamentale, qui ensuite permet de faire progresser
      la technique . Le nombre de fautes d’orthographe dans votre intervention
      laisse supposer que vous ne possédez peut-être pas les outils intellectuels
      pour cette compréhension : faites confiance aux chercheurs !

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      8 novembre 2007

      Je voudrais tout d’abord remercier Cédric pour cette lettre où tout chercheur se retrouvera forcément. Nous sommes tous confrontés en tant que chercheur a justifié tous les jours notre utilité... (et je vous promets que j’y connais quelque chose vu que je suis en psychologie cognitive, branche reconnue comme inutile et dérisoire par un trop grand nombre ! Je pense que c’est la méconnaissance de ce domaine mais ce n’est pas le moment de débattre là-dessus !)

      Par contre, (mon esprit curieux me pousse toujours à aller voir plus loin !)la nature humaine m’étonnera toujours (pour une psychologue cognitiviste heureusement !). Vous estimez, monsieur, que nous autres chercheurs, ne méritons pas de gagner notre croûte de pain comme tous les autres et donc de réclamer ce qui nous est dû alors que sans la recherche, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui ! Tant d’inventions, tant de progrès technologiques ont vu le jour dans ce pays et aujourd’hui, vous nous traitez comme des "pique-assiettes" ! Vous dites que vous n’êtes pas d’accord de nous donner le moindre centime d’euro (et croyez moi un centime de votre poche ne changera rien pour nous !!!) mais vous rendez-vous compte que certains s’octroient le privilège de demander une augmentation de 140% sur leur salaire (ou devrais-je dire argent de poche) ? Vous allez me dire que lui le mérite peut-être ?

      Nous payons tous des impôts monsieur mais apparemment vous n’en comprenez pas le principe-même ! Payer des impôts doit normalement servir aux biens du peuple et ce bien passe entre autre par la recherche (et bien d’autres évidemmment, n’y voyez aucune prétention), par l’amélioration de votre petit confort personnel ! (et ne venez pas me dire que l’ergonomie du travail ne vous a jamais rendu de services utiles et agréables !!!) Je tiens également à préciser que la recherche publique n’arrangera pas forcément les choses : il faut parfois pouvoir distinguer l’envie de pognon et notre sens éthique et moral !!! Alors oui Monsieur, aujourd’hui nous osons demander à notre Président de comprendre les difficultés qui sont les nôtres (comme il en a écouté bien d’autres !) et de ne pas oublier qu’à un moment donné dans l’histoire, la France a été une des pionnières dans la recherche !

      Bien à vous

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    26 octobre 2007, par angela Biancofiore MCF HDR Montpellier III

    Marci pour cette lettre qui rend compte de la situation catastrophique de la recherche en France. Je suis tout à fait d’accord sur l’ANR car nous voulons pas devenir des "gestionnaires" de la recherche. Quant aux chiffres des financements, la description qu’en fait Cédric Foellmi est très réaliste.

    Angela Biancofiore

    Université Montpellier III

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    25 octobre 2007, par M

    Merci pour les quelques minutes de plaisir à lire votre lettre. Peut-être faudrait-il aussi l’envoyer à Johny Halliday, souvent cité lors de la campagne présidentielle comme emblème de la fuite des cerveaux à l’étranger (les chefs d’entreprises, les artistes, les créateurs, les chercheurs (parfois)....).
    Pour apporter de l’eau à votre joli moulin, je suis chargé de recherche, lié par contrat à une grosse entreprise internationale (pour qui, en taux horaire de R&D, nous devons être plus compétitifs que la Chine), avec en plus une ANR en cours. A priori pas à plaindre donc. Seulement ces projets ne sont là que pour le peu de liberté qu’ils m’apportent, c’est à dire les fonds nécessaires pour effectuer une recherche plus fondamentale (sans doute inutile), celle pour laquelle je suis entré au CNRS, 100 fois plus passionnante et censée (si, si, les deux sont possibles) que ces projets à court terme. Mais ils engloutissent 90% de mon temps.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    25 octobre 2007, par Mlayah

    Exellent, à diffuser le plus largement possible

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    23 octobre 2007

    génial !!!!!!!!!

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    22 octobre 2007

    Merci Cédric pour mettre au centre de notre révolte la liberté. Il s’agit bien de cela aussi dans l’université .

    L’histoire montre que l’indépendance d’esprit, la liberté à l’égard de tous les pouvoirs est au fondement de la construction des savoirs, du développement des sciences, de la constitution des universités. Indépendance à l’égard de l’étât, des religions, des idéologies, mais aussi des instances universitaires elles mêmes. C’est pourquoi dans les universités les décisions sont collégiales, notamment lors des recrutements.
    Ces deux principes, indépendance et collégialité, aux fondements de l’université, sont gravement menacés par les pouvoirs qu’accorde la loi Pécresse au président. Dépendance et soumission à l’égard du président-manager (et de ses bailleurs de fond) vont devenir la norme.

    Et tous ensemble " Demandons de vrais moyens. En retour, on ne vous promet absolument rien. Nos pairs, et eux seulement, jugeront de la qualité de notre travail, et de notre motivation."

    Gérard Amy , MCF , Université de Provence

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    22 octobre 2007, par remy

    Vous pensez vraiment que cette lettre a été lue à l’Elysée ?! Elle manque un peu de concision pour rentrer dans l’emploi du temps "lecture du courrier" de M. le Président....

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    21 octobre 2007, par Danièle Ghesquier-Pourcin CR1 INSERM, REHSEIS CNRS/Paris 7

    Bravo pour cette lettre qui a le ton juste pour dire une nouvelle fois avec des accents personnels ce que l’on clame depuis des dizaines d’années. On hésite d’ailleurs à répéter ce que l’on croit présent dans la tête de tout le monde et particulièrement dans celle de nos dirigeants mais je crois que des raisonnements du type : "quand on est en période de crise économique, la recherche fondamentale est un luxe" auront encore une longue vie. Je voudrais apporter un autre témoignage, et non des moindres, puisqu’il s’agit d’un prix Nobel, donc quelqu’un de dégagé des contraintes intellectuelles et financières auxquelles un chercheur se trouve régulièrement confronté dans son travail. Il s’agit de Christian De Duve, prix Nobel de médecine 1974 avec son compatriote (Belge) Albert Claude et l’Américain Georges Palade. Ils reçurent ce prix pour leurs travaux sur le fractionnement et les organites cellulaires. Quels rapports avec la médecine, n’est-ce pas ? De Duve, pour sa part, travaillait dans les années 40 jusqu’à 1955 sur le métabolisme du glucose et plus particulièrement sur la Glucose 6 phosphatase du foie, enzyme-clef de ce métabolisme, quand il mit en évidence une phosphatase inconnue sur laquelle il décida de travailler malgré le programme qu’il s’était fixé. C’est ainsi qu’il découvrit les lysosomes puis les peroxysomes et leur rôle dans le métabolisme cellulaire, inconnu à cette époque. Les lysosomes sont les éboueurs de la cellule ; ils la débarrassent des produits devenus inutiles et sont sujets à des dysfonctionnements et De Duve travaillera plus tard sur les maladies lysosomales ; mais lorsqu’il découvrit le lysosome, il était bien incapable de dire quelles en seraient les applications. Dans un article de 1974 : Les lysosomes,(La Recherche, 1974, n° 5, 815-826), il écrit cette phrase qui dû en étonner beaucoup : "Heureusement nous n’étions pas contrôlés par une administration technocratique croyant aux vertus suprêmes de la programmation". Son Co-Nobel, Albert Claude, travaillait depuis les années 40 sur le virus du sarcome de Rous et cherchait à le purifier. En utilisant une nouvelle méthode, la centrifugation à grande vitesse, il découvrit une autre partie de la machinerie cellulaire : le réticulum endoplasmique ; rien de bien extraordinaire : juste la structure qui synthétise les protéines ! S’Il ne s’était pas détourné de sa recherche pour travailler sur cette nouvelle entité, nous ne saurions peut-être pas comment sont fabriquées les protéines aujourd’hui ! Quelques années après le Nobel, De Duve publia un article : "La science et le monde de demain" dans Prospective et santé(1981), n° 20, p 37-42, où il donne ce conseil judicieux à ceux qui nous gouvernent "plus de science et non moins de science : tel est le remède que je préconise pour venir à bout de nos problèmes économiques, écologiques, énergétiques, sanitaires, médicaux et même sociaux" . Il y défend de façon réaliste et argumentée, la recherche fondamentale et la liberté du chercheur... et même la science qui en a fort besoin en ces temps difficiles où les hommes et les femmes qui nous dirigent n’ont pour horizon que des billets de banque en pensant qu’il suffit de soutenir la recherche finalisée pour les obtenir. Mais quand on n’a plus rien à finaliser, que fait-on ? La réflexion de De Duve sur l’orientation autoritaire de la recherche date de 1974, son article sur l’avenir de la science de 1981. Il y a donc plus de 30 ans que nous répétons la même chose ! est-ce si difficile à comprendre ? ou chaque génération de nouveaux dirigeants a-t-elle besoin d’être éduquée pour ne pas en faire la mauvaise expérience ?

    J’ai envoyé par mail à SLR (SLR.contact@gmail.com) l’article de Prospective et santé de 1981. C’est une excellente défense de la recherche par un prix Nobel. Ne la mettez pas au panier.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    21 octobre 2007

    Monsieur le jeune astronome, vous n’avez fait que proférer un tissu d’évidences.
    Vous vous placez donc d’emblée hors de la haute portée intellectuelle des penseurs finance et marketinque qui nous gouvernent.
    Ce qui vous arrive est donc bien fait pour vous.
    Croyez-vous donc que chez L’Oréal, on choisisse à la légère le bouchon d’un flacon de shampooing ? Voilà des gens qui participent de la réalisation du Destin de l’Humanité, Monsieur !

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    20 octobre 2007, par Alex

    Tout ceci est évidemment tellement vrai qu’il me paraît difficile de le remettre en question. Je partage pleinement vos préoccupations.

    Le problème, c’est que Sarkozy n’a absolument rien à foutre de la raison et de l’avenir. Son truc c’est son pouvoir et celui de la classe dont il est issu et qui l’entoure, point. Le reste, c’est du pipeau.

    On pourrait aussi lui écrire une lettre ouverte à propos de l’environnement (cela a peut-être déjà été fait ?), le résultat serait le même. On peut tout au plus espérer quelques formules lapidaires et publicitaires jetées en pâture à la populasse. La recherche fondamentale et l’environnement, c’est kifkif bourricot, ça sert pas maitenant tout de suite à faire du pognon pour les pontes du Medef ; donc : circulez, y’a rien à voir.

    Je me demande néamoins si la "lettre ouverte" au président lui est vraiment adressée, ou s’il s’agit simplement de donner plus d’impact à un texte écrit au public en général. Comme je l’ai dit, parlez à Sarko de ce genre de problèmes est vain. Mais informer les autres, pour préparer l’après-sarkozy, ça ça vaut la peine, et c’est je crois l’utilité de ce texte.

    • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

      22 octobre 2007, par Cédric Foellmi

      Merci pour votre message de soutien. Sachez que cette lettre a été envoyée par courrier au Président de la République, au Premier Ministre et à la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Une version raccourcie (le formatage de pensée passe aussi par là : le nombre maximum de caractères autorisés...), a été envoyée aux journaux nationaux, à quelques radios et journaux spécialisés.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    18 octobre 2007

    Bonjour,

    tres bonne initiative. Ceci dit, je doute que Mr Sarkozy n’en lise un seul mot. Mais, qui sait ? D’ailleurs, comme cela va a l’encontre de son ideologie, je ne sais meme pas s’il comprendrait vraiment votre propos s’il se donnait la peine de cette saine lecture. Votre lettre et la diffusion sur la plateforme de SLR reste neanmoins extremement utile a tous. Merci.

    Cordialement,

    H.

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    18 octobre 2007, par Guillaume van Niel

    Tout simplement merci d’avoir transcrit dans ce texte le malaise que je ressens et la liberté de chercher que je défends.

    Cette lettre devrait être adressée d’une façon générale à toutes ces personnes qui vous demandent "oui c’est bien mais ça sert quoi ?" quand vous leur expliquez votre sujet de recherche. Mais on ne va pas demander de la lire dans les écoles...

    En espérant que cette lettre sera lue, comprise et prise en considération.

    Guillaume van Niel
    Post doc en biologie

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    18 octobre 2007, par BEN SIMON

    Merci, collègue, de votre lettre si lucide.... J’ose espérer que votre article en fera réagir plus d’un... Non pas d’autres collègues en particulier, mais des personnes au niveau du gouvernement actuel. Dr E. Ben Simon-IR-CNRS

  • Lettre ouverte d’un jeune astronome au Président de la République

    18 octobre 2007, par Michel Bessière

    Rien à ajouter sue le fond, le pb est très bien posé.
    Donc ne mélangeons pas recherche fondamentale avec recherche appliquée et innovation, qui eux peuvent être gérées par une structure projet majoritaire, mais pas la recherche fondamentale pour laquelle on doit laisser des espaces de liberté financière et donc un équilibre entre crédits propres et projets. Cela existait au CNRS depuis des lustres (GDR, ATP, ...), l’ANR n’apporte rien à ce niveau si ce n’est une structure supplémentaire. Son utilité est ailleurs en aval.
    Un mot aussi sur le système des post-docs : c’est de l’exploitation organisée dont nous les anciens sommes complices. Combien sommes-nous à être rentrés dans la recherche directement après notre thèse ? Regardons les CV de certains de nos dirigeants d’organismes pour s’en convaincre !
    Félicitations à ce jeune astronome.

  • je pourrais écrire la même chose

    18 octobre 2007, par Julie

    voilà enfin une lettre qui me fait plaisir, sourire, pleurer aussi, une lettre qui m’émeut !! elle est écrite avec sensibilité et je n’aurais su exprimer mieux ce que tant de jeunes chercheurs ressentent !!! je viens de commencer ma thèse après une année en stage volontaire (c’est-à-dire non rémunéré !) dans un laboratoire de recherche et une autre année en tant qu’assistant de terrain volontaire à l’étranger. je ne regrette pas du tout ! ces expériences m’ont donné un savoir-faire et une autonomie incroyable. et devinez avec qui et où je fais ma thèse ? Avec un laboratoire allemand en Allemagne et en Indonésie. Il faut dire que j’étudie les singes. Y en a assez peu en France mais la recherche en primatologie elle existe en France aussi. je le sais je suis membre de la société francophone de primatologie. j’ai participé aux 4 derniers colloques. je sais qu’il y a des primatologues en France... Mais le refrain que j’ai toujours entendu depuis que je me suis orientée vers l’écologie, l’environnement, l’étude du comportement animal à la fac de Biologie, c’est "y a pas d’argent ma p’tite ! bon.. tu le fais ce stage quand même ou bien ?!"...j’aimerai pouvoir revenir exercer mon métier de chercheur en France un jour... Malheureusement, je crains que les Allemands s’occupent beaucoup mieux de moi. C’est pas facile de "justifier" sa recherche dans certains domaines et très facile dans d’autres. Moi je peux difficilement expliquer à quelqu’un qui me demande toutes les 5 min "oui mais à quoi ça sert ? et ça va coûter combien ?" pourquoi je cherche à savoir ce qui différencie Macaca nigra et Macaca fascicularis. Enfin, j’ai bien une réponse mais pas pour ces gens apparemment...Messieurs les Présidents (parce que ça fait longtemps que ça traine) et Messieurs/Mesdames des gouvernements qui vont avec, arrêter votre mascarade. la fuite des cerveaux, ça vous dit quelque chose ? Allez, salut !

    • merci...

      19 octobre 2007, par JL

      Je ne suis pas chercheur (et même loin de là) et pourtant je me sens si proche de ce constat...
      Monsieur votre article est une merveille, une référence, un exemple....
      Merci, continuez
      (Ah si je pouvais être Sarkosy ... bien que je n’aime ni ses idées ni son ex-femmme ... :))