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réactions à l'article «Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur»

  • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

    31 octobre 2007

    "la recherche de qualité - c’est à dire la recherche qui se développe dans des temporalités et en fonction d’objectifs non uniquement utilitaristes, techniques ou mercantiles -"

    Donc si demain des scientifiques mettent au point un vaccin contre le SIDA ou apprennent a maitriser la fusion nucleaire, ils n’auront pas fait de recherche "de qualite". J’ai rarement vu s’exprimer de facon aussi directe et assumee un tel mepris pour la recherche appliquee.

    Au dela de ce que l’on peut en penser, je ne crois pas que le site de SLR soit le meilleur endroit pour publier ce type de commentaire. C’est en tout cas en contradiction totale avec le discours sur la complementarite entre la recherche fondamentale et la recherche appliquee que SLR essaye tant bien que mal de faire passer.

    • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

      5 novembre 2007, par Igor Babou

      Je pense que si vous lisez mon texte, vous vous appercevrez que vous me faites dire ce que je n’ai jamais dit, ni même sous-entendu. Ou voyez vous la moindre référence à la recherche appliquée ? Je ne parlais que de l’accompagnement des SHS à l’innovation technologique. D’autre part, quand on commente un texte, et qu’on prétend donner des leçons de correction épistémologique à un collègue, il faut faire très attention aux formes de l’expression des idées. Dans la ligne (courte et extraite de son contexte) que vous citez, j’ai écrit très exactement ceci :

      "De toute évidence, au rythme où avancent les réformes, la recherche de qualité - c’est à dire la recherche qui se développe dans des temporalités et en fonction d’objectifs non uniquement utilitaristes, techniques ou mercantiles - va disparaître."

      Il me semble que la modalisation "non uniquement utilitariste" introduit clairement un sens qui aurait du m’épargner le type de critique que vous m’adressez. Mais j’en profite pour enfoncer le clou : la recherche appliquée (auquelle j’ai aussi participé, car elle existe également dans les sciences sociales) peut être de qualité pour autant qu’elle reste de la recherche, c’est à dire l’occasion d’une production de questionnements, et qu’elle ne se résume pas à des études finalisées (dont on connait à l’avance le résultat, car on suit un cahier des charges de développement technique, par exemple) et bouclées à la va-vite (en suivant les rétro-plannings des gestionnaires de la recherche).

      J’assume cependant ici l’idée que des études uniquement finalisées à partir d’une demande instrumentale et obéissant uniquement aux temporalités de la demande sociale n’ont pas leur place dans ce qu’on entend par le mot "science". On a affaire là à des études pouvant être menées par des cabinets de consultants, mais qu’un chercheur digne de ce nom se devrait de refuser.

      Enfin, je suis bien moins sur que vous du caractère "appliqué" de la recherche appliqué, qui entre tellement en interaction avec la recherche fondamentale, qu’il serait vain de les séparer en pointant d’un côté une recherche supposée "efficace et socialement utile" (la recherche de nouveaux médicaments ou de sources d’énergies) et de l’autre une recherche spéculative et qui n’intéresserait pas le citoyen (la recherche dite "fondamentale"). C’est sans doute aux historiens et sociologues des sciences, plus qu’au sens commuun des chercheurs, de bien montrer les interactions entre ces domaines de pratique, et ils ne s’en sont pas privé...

      Cordialement.

  • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

    31 octobre 2007, par Ghislaine Coulon

    Je voudrais juste apporter une précision. Suite à l’article dans le Monde sur X.Denezat et à un précédent article intitulé « les profs en première ligne » (13 octobre), le Monde a reçu de nombreuses protestations. Le Monde a tenu compte des protestations et on peut consulter la réponse dans le Monde des 28/29 octobre écrit par la médiatrice intitulée« l’ire des profs ».

  • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

    31 octobre 2007, par ingénieurProduction453234

    C’est tout le problème : "les gouvernements confondent recherche et innovation..."

    Dans mon école d’ingénieur, on a des cours d’innovation obligatoire. On y étudie plein d’exemples d’innovation (transistor macintosh, voiture électrique, etc). C’est extrêment ennuyeux, parce qu’on ne crée rien, ne s’intéresse juste à comment on produit le truc pour que ça se vende. Et on nous fait lire des articles d’économie, parfois extraits de la Harvard Buisness school. Je n’en reviens pas qu’on m’oblige à aller là-dedans pour qu’on m’explique tout de ce qu’est le marché, la concurrence, un brevet, un secteur d’activité, le commerce. Ca me sert à rien, en plus c’est plein d’absurdités. J’aurais mieux à faire de mon temps, à m’intéresser aux sciences. Pourtant j’ai tout fait pour fuir ce type de cours dans mon cursus, et je me retrouve en plein dedans. C’est pourri l’école d’ingé j’aurais du faire une fac, je serais plus libre d’étudier ce qui me plaît. Enfin, je suis bien content de ne pas avoir de stage de vente comme dans certaines écoles pour moutons bien élevés dans les cadres. Snif... Je suis en tout cas ravi que des chercheurs intelligents (cf la citation de Kant) luttent pour qu’il y ait un peu de piquant dans la Science et que vive la recherche. Tennez bon.

    Comme dirat Heniri Laborit : "le but de l’humanité n’était peut-être pas uniquement de produire des marchandises, mais pouvait être la connaisssance." Ou encore, voici qui s’imbolise bien le mouvement sauvons la recherche : "Tous les politiciens n’ont rien à faire des gens, derière un soi-disant humanisme, ils sont là juste pour surveiller la production, ce ne sont pas des sémanticiens généraux."

    Et je me désole qu’on se ramène de plus en plus au "tout marché, tout industrie"...

    "The only way that has ever been discovered to have a lot of people cooperate together voluntarily is through the free market. And that’s why it’s so essential to preserving individual freedom. "
    Milton Friedman

    "The government solution to a problem is usually as bad as the problem. "
    Milton Friedman

  • comment j’ai perdu mon allocation

    29 octobre 2007, par Sarah

    je découvre à peine la lettre de Xavier Dunezat et je souhaite apporter mon témoignage pour continuer de rendre compte d’une université qui décourage.

    j’étais étudiante en Master 2 recherche à l’université de Lille 3 et je m’orientais naturellement vers une thèse pour les années suivantes.
    je postule, sur les conseils de mon laboratoire à l’allocation ministérielle afin de financer les années d’études qu’il me reste. je passe une première audition auprès de mon laboratoire qui me classe première égalité avec une autre étudiante.Je remets ensuite un dossier écrit et je passe enfin une audition en juin devant l’école doctorale de Lille 3. Nous sommes 18 à passer, il y a 7 bourses d’accordées.

    à l’issue de l’audition, on m’apprend qu’il y a 8 personnes de classées et que je sui la 8ème, seule sur la liste d’attente donc.
    la semaine suivante, je reçois coup de téléphone et mail m’indiquant que l’un des "classés" prend la bourse régionale, ce qui libère une place pour moi. On me félécite, j’ai l’allocation, le temps de la fêter !

    car les choses se compliquent, quelques jours plus tard, alors que j’avais rempli le dossier demandé pour les démarches administratives, mon directeur de recherche m’appelle (on notera à ce moment qu’à aucun moment une personne de l’école doctorale ne m’a contacté directement suite au mail de félicitation) et me dit que je n’ai pas soutenu mon mémoire en juin et que c’était une condition obligatoire. Il ajoute ne jamais avoir entendu parler de cette condition, moi non plus évidemment. Apparemment, cela pose problème et on pourrait peut-êtreme retirer l’allocation. là, plus de nouvelles. le lendemain, l’étudiante classée première avec moi qui passait l’audition devant l’ED et qui N’A PAS ETE RETENUE, me téléphone pour me dire qu’on lui propose une bourse. à ce moment là, on ne m’a pas dit qu’on me la retirait, on ne me l’a d’ailleurs jamais dit. mais c’est bien de ma bourse dont il s’agit. il faut savoir que l’étudiante en question n’a pas soutenu son mémoire en juin et fait partie des 10 personnes indifférenciés par le classement parce qu’éliminées. mon étonnement et mon accablement sont énormes. j’apprends ensuite qu’une soutenance est organisée pour elle à la hate, en plein mois de juillet le lendemain matin.
    voilà, il s’en suit pour moi des questions et des démarches interminables et seule qui ne mèneront nullepart. Tout d’abord, me procurer le texte qui indique que la soutenance devait être faite en juin...rien, au niveau de ministère, aucune précision, il seulement précisé "année 2007", je me renseigne et apprends que ni mon directeur de recherche, ni l’étudiante ni son directeur de recherche ne connaissaient cette condition, en revanche, la directrice du Labo semblait être au courant. bref dans une grande confusion, je demande alors, pourquoi nous étions 4 à ne pas le savoir et pourquoi quand j’en parle aux autres universités on me dit que cette condition n’existe pas...pas de réponse, je finis par me dire que c’est de ma faute...mais dans ce cas, comment ai-je pu passer l’audition devant l’ED ? et si on m’a classé puis attribué la bourse, les tors doivent être partagés et je demande à ce qu’on me laisse la bourse sous réserve de l’o^tention de mon mémoire en septembre...rien...aucune réponse....seule, je ne peux pas directement traiter avec l Ed et dois passer par mon labo qui ne me donne que des informations vagues...je ne comprends plus rien...jusqu’aux professeurs qui me félicitaient et qui commence à remettre mon honnêteté en doute, à me dire que "je monte sur mes grands chevaux..."je dis que je ne laisserai pas passer cette histoire...on finit par retirer l’allocation à l’étudiance qui s’était vue promue...et puis plus rien...on ne m’a jamais dit officiellement qu’on me retirait la bourse...l’université à fermé et mon dévouragement, la blessure, la désillusion l’ont emporté.
    cette histoire aura au moins eu le mérite de m’avertir. je me faisais des illusions sur le monde de la recherche, je voyais là des hommes et des femmes que j’admirais et j’apirais à faire ce métier...mais j’ai pu trouver du "chacun pour soi", de la lâcheté et du mépris là où les gens se croient au-dessus des autres, ils sont en fait aussi minables et cela est pire encore dans ce milieu qui est composé d’intellectuels.
    aujourd’hui je suis amèren écoeurée et je cherche une autre vocation...

    • comment j’ai perdu mon allocation

      30 novembre 2007

      Effectivement, à mon époque, il y a 5 ou 6 ans, l’attribution des bourses de thèses pour les étudiants de DEA ou master 2 étaient déjà pipeau. Trafic de notes et magouilles en tout genre sont monnaie courante pour choisir un étudiant si possible formé dans le labo d’origine. C’était vrai dans toutes les disciplines et malheureusement ce genre de pratiques dictées par des mandarins se poursuit au cours des recrutements de maîtres de conférences et même pour des emplois pourris tel que les post-docs et autres ATER ou demi-ATER devrais-je dire.

      Même si je suis entièrement d’accord avec les débats actuels concernant l’erreur que représente la loi LRU, l’Université doit être un endroit où l’on crée de la connaissance de manière rigoureuse et désintéressée, mais elle doit aussi être responsable devant l’insertion professionnelle des jeunes qu’elle forme car c’est la responsabilité de chacun. Or, on l’oubli souvent, le chômage des jeunes est très importants en France et les diplômes des Universités françaises sont considérés comme de la merde en France, même le doctorat ! Apparemment, beaucoup s’en satisfont, mais il faudrait qu’ils se bougent le cul pour que ça change, ça n’est pas normal de briser des vocations surtout lorsqu’il s’agit de personnes douées pour leur discipline. Sans travail et surtout personne pour les embaucher ou leur proposer quelque chose, écoeuré car c’est un mot juste, ils se détournent de leurs rêves pour emprunter un chemin bien fade et surtout frustrant.

      C’est pourquoi je vous demande de bien regarder les étudiants en master ou en doctorat qui travaillent dans vos labos et de penser que si vous ne faîtes rien, il est fort probable qu’ils connaissent demain une galère insupportable en allant pointer à l’ANPE, en vivant du RMI pendant des années, en errant tout simplement dans la desespérance.

      MC.

  • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

    23 octobre 2007

    Bonjour,

    c’est un article tres interessant dote d’une analyse pertinente. Il devrait etre mis
    plus en valeur sur ce site pour une plus large diffusion. Ceci dit, cela fait quelques
    temps aussi qe je reflechis aux moyens d’action efficaces, car si la "grogne" de 2004
    a eu le merite de remettre la recherche dans le debat public, son efficacite est je
    crois tres (trop !) limitee. La perception qu’a le public du chercheur et de l’enseignant-
    chercheur, de leur travail et des enjeux, est au mieux naive et deformee.

    Le premier public concerne est a mon avis celui des etudiants : certains sont etonnes d’apprendre
    que leurs enseignants sont pour la plupart titulaires d’un doctorat et que ces memes
    personnes ont une activite de recherche (si minime soit-elle dans certains cas... mais
    tel n’est pas mon propos ici) et de gestion de la vie universitaire dans divers conseils.
    Concernant la recherche, ils n’ont pour la plupart absolument aucune idee concrete de ce metier.
    Un probleme reside donc dans la communication avec nos propres etudiants. La fete de la science
    quoiqu’interessante comme activite demeure tres insuffisante : il s’agit avant tout de montrer
    que les sciences c’est "fun". Je connais des thesards qui ont eu des instructions tres strictes
    quant a ce qu’ils devaient dire aux visiteurs : surtout ne pas faire de vagues ! ne pas parler de
    sa misere au quotidien : entre exploitation et manque de ressources et de materiel.
    Il faut vendre du reve pour attirer d’eventuels etudiants plus tard.

    Hors de ces manifestations de promotion, qui passe assez de temps avec ses etudiants hors des
    amphis et des salles de TD/TP ? D’ailleurs quel est vraiment l’impact de telles discussions avec
    un groupe de TD dont on a la charge ? Quelques constations : 1/ le "taux d’evaporation" qui fait
    que l’on a rarement 100% des etudiants face a soi 2/ l’interet proche de 0 des etudiants a discuter
    un peu de la recherche en tant qu’activite intellectuelle et creatrice, et de son epistemologie - c’est du
    vecu : on m’a deja reproche de prendre quelques minutes (pas plus !) pour replacer une theorie ou un
    concept dans son contexte historique car ces quelques minutes peuvent servir a traiter une n-ieme fois
    une variante d’un exercice qui pourrait tomber a l’examen ! 3/ il existe des etudiants qui
    ont le "feu sacre" et ceux-ci qui cherchent a s’interesser a la realite du metier de checheur
    qu’ils revent d’exercer sont souvent decourages quand ils savent qu’apres de longues et difficiles
    etudes a bac+8 non reconnues sur le marche du travail francais (cela doit etre le seul pays !!!)
    ils iront d’ater en postdocs payes une misere tout en etant exploites a 300% et sans aucune perspective.
    4/ les etudiants qui refusent les conditions d’etudes a la fac et que l’on voit en 1ere ligne aux AG
    et aux manifs, ne sont jamais presents en cours ! On les voit bloquer des batiments et les squatter
    pendant des jours ; une fois le retour a la "normale", on ne les voit plus qu’une heure en salle
    d’examen, le temps de rendre une copie blanche.

    Une conception eclairee de l’enseignement dans le superieur necessite une telle conception de
    l’enseignement des le plus jeune age ! Beaucoup trop d’etudiants (en sciences en tout cas) sont
    consommateurs de "recettes de cuisine" a appliquer le jour de l’examen ; pour eux, le reste, i.e.
    l’histoire des sciences, l’epistemologie etc... n’est que litterature !

    Il y a un travail de resistance vis a vis de nos tutelles a la philosophie productiviste, il y a
    un enorme travail de fond a faire vis a vis de l’etudiant. Personnellement, je suis pour une
    responsabilisation de l’etudiant en parallele d’un accompagnement necessaire en 1ere annee.

  • Entrer en résistance : désobéir pour que survive une conception éclairée de la recherche et de l’enseignement supérieur

    19 octobre 2007, par Le Marec Joëlle

    La proposition est très pertinente : puisque nous sommes transformés en agents de production aux ordres, autant au moins en profiter dans nos modes d’action.
    C’est triste certes.
    Mais puisque les arguments ne servent strictement à rien (on le voit avec la transformation du parlement en machine à voter ce qui est proposé par le gouvernement, on le voit avec l’indifférence absolue pour les avis du comité d’éthique, pour la démission des historiens de la cité de l’immigration, on voit pour le mépris du référendum sur le traité constitutionnel qui va repasser devant le parlement, machine à voter donc), puisque les manifestations se servent à rien non plus,
    et puisque l’enjeu n’est certes pas de passer le temps à débattre et manifester,
    alors il faut en effet comme tu le fais réfléchir aux manières de toucher là où ça fait mal : l’appareil de production, les publications qui sont désormais celles de nos financeurs avant d’être les nôtres, celles qui sont comptées et mesurées, qui servent à classer les universités et à mettre en avant les financeurs, processus dont nous devenons les agents soumis et parfaitement méprisés.
    Mais comment faire à massivement, est-ce qu’on va arriver à faire quelque chose tous ensemble ?
    C’est le principe de la désobéissance civile : il faut être quand même nombreux. Comment arriver à sortir des logiques qui visent à rajouter une couche d’activisme à l’activité, plutôt que d’organiser le retrait et la soustraction ?
    Je propose que tu soumettes ton idée ailleurs que dans "tribune et contributions" où elle va disparaître dans l’invisibilité automatique des choses dites par les uns et les autres, toutes intéressantes et toutes vouées à ne pas recevoir de réponse. Propose que ce soit une rubrique à part entière : les modes d’action.