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Enquête sur la diversité : le savoir que refuse SOS Racisme
27 octobre 2009, par sissi
Un proverbe dit "si ma mère ne ment pas je suis le fils d’un tel", alors depuis la nuit des temps et dans cette société d’enfants adultérins qui peut prétendre être le fils ou la fille d’un tel ? en France ou dans une autre partie du globe. Nous sommes tous des émmigrés, depuis l’origine du monde...Et comme les frontières sont de pures inventions faites par l’être humain au cours de ses déplacements, guerres, etc. Personnellement je me sens simplement appartenir du Monde. C’est quoi être françaisou russe ou autres ? Il y a certes des fois de quoi être satisfait quand la France est généreuse, respectueuse de l’environnement et qu’elle montre reéllement ses soit disant valeurs d’égalité et de fraternité,(souvent une utopie car médecine à deux vitesses, emploi à deux vitesses, nourriture à deux vitesses, logement à deux vitesses, éducation à deux vitesses, etc.Mais aussi plus souvent j’ai honte de cette France facho et raciste qui mal gérée par des personnes plus soucieuses de leur pouvoir (toutes étiquettes politiques confondues )s’en prend aux "étrangers" qui sont alors responsables de tous ses maux. Bref Il est temps de Regarder les autres comme des êtres humains comme nous, avec leur droit à la différence et ayant les mêmes besoins à la dignité humaine .Car c’est souvent l’ignorance de l’autre qui pousse à la xenophobie.Nous sommes tous les descendants d’Adam Alors avant de juger l’autre, jugeons nous d’abord et nous nous apercevrons que nous ne sommes pas meilleur, et souvent pire...car si on se réfère aux médias il y a plus "de blancs" avec des comportements bestiaux (assassins, viols, pornographie, alcoolisme, vandalisme,adorateurs de l’argent,adorateurs du pouvoir,adorateurs d’idoles,politiques malhonnêtes, trafics en tous genres...j’en passe et des pires )....
De plus je me rappelle d’une France dans les années cinquantes ou un breton et un normand étaient comme deux étrangers, chauvins bornés avec dans la capitale des quartiers bretons , d’autres auvergnats, d’autres normands....pas foutus de s’entrendre et soit disant français !
J’espère qu’un jour l’être humain sera assez intélligent car instruit pour dépasser toutes ses idées préconçues relatives à l’appartenances ethniques, couleurs de peau, etc pour ne considérer uniquement que l’AUTRE en temps qu’ ETRE HUMAIN VICAIRE DANS CE MONDE et APPARTENANT A CE MONDE, DONC AYANT DES DROITS ET DES DEVOIRS IDENTIQUES DANS CE MONDEune "française de souche", (d’après mes ancètres), balancée par le destin en France, mais qui aurait pu naître ailleurs, avec d’autres coûtumes, un autre style de vie... une "française" aimant tous les êtres humains qu’ils soient black, blancs, jaunes, rouges , verts ou bleus mais qui déteste par dessus tout "la race des salopards de racistes en tous genres"
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Quelles statistiques pour quelle lutte contre les discriminations ? texte de De Rudder et Vourc’h
5 décembre 2007, par pour alimenter le débat sur "l’ethnique"
par Véronique De Rudder et François Vourc’h [1]
Depuis déjà une dizaine d’années, des chercheurs en sciences sociales (démographes, sociologues, historiens, ...) débattent, souvent de façon fort polémique, sur l’opportunité de disposer, en France de « statistiques ethniques », mettant ainsi en question les effets de la loi du 6 janvier 1978 qui « interdit de collecter des données à caractère personnel qui font apparaître directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques » . Ce qui est nouveau, aujourd’hui, c’est que des organisations militantes, voire des lobbies, prennent parti sur le sujet. Le CRAN a ainsi fait réaliser un sondage auprès d’un échantillon « noir » par la SOFRES, alors que SOS-Racisme s’est investi de longue date contre tout catalogage de ce type et intente régulièrement des procès. A nouveau, des pétitions circulent...
Notons que cette loi semble ne pas s’imposer dans les études épidémiologiques où les origines, et même la « race », telle qu’elle est répertoriée dans les statistiques officielles états-uniennes, est régulièrement enregistrée en France. Un médicament pour les « noirs » est même apparu avec un vif succès commercial dans les pharmacies américaines. cf. La recherche, n° 401 Octobre 2006, Dossier intitulé « La science et les races ».]]. Ce qui est nouveau, aujourd’hui, c’est que des organisations militantes, voire des lobbies, prennent parti sur le sujet. Le CRAN a ainsi fait réaliser un sondage auprès d’un échantillon « noir » par la SOFRES, alors que SOS-Racisme s’est investi de longue date contre tout catalogage de ce type et intente régulièrement des procès. A nouveau, des pétitions circulent...
En faveur de la levée du « tabou », les argumentations sont d’abord pragmatiques et secondairement de principe. Du côté du pragmatisme, on trouve un argument massue : la nécessité de connaître la réalité, c’est à dire la consistance et l’ampleur des discriminations à raison des origines (dites ethniques ou « raciales ») en France aujourd’hui, pour pouvoir s’y opposer. Du côté des principes, ce sont les effets de la méconnaissance qui sont dénoncés : les victimes desdites discrimination sont niées jusque dans leur expérience même, par l’absence d’objectivation par les chiffres.
Contre la collecte de telles données, les raisonnements sont d’abord de principe et secondairement pragmatiques. Le maître argument est que cet enregistrement est attentatoire aux principes républicains qui interdisent de considérer les individus-citoyens (et même les individus non citoyens) en fonction de caractéristiques ascriptives, liées à la naissance (ou à des affiliations personnelles, réputées comme relevant de la vie privée). Le risque d’établissement de « fichiers scélérats » comme ceux du régime de Vichy, le risque d’encouragement au « communautarisme », voire l’inanité de telles statistiques viennent en renfort de cette position.
Ces thèses, et leur opposition termes à termes, reposent sur des prémisses qui distraient du débat de fond nécessaire et contribuent parfois à l’obscurcir plutôt qu’à l’éclairer.
Il faut d’abord admettre que compter les victimes réelles ou potentielles, c’est automatiquement les consigner dans cette définition d’elles-mêmes qui leur imposée par le racisme et les discriminations ; définition qui les prive à la fois de leur droit à l’égalité et de leur liberté d’affiliation personnelle. Cette consignation est généralement admise, en dépit de contestations marginales, pour les éléments qui entrent conventionnellement dans l’état civil, (chacun, dès la naissance, et au cours de sa vie est classé comme homme ou femme, célibataire ou marié, selon sa nationalité, etc...). Le statut d’esclave a fait partie de telles nomenclatures institutionnelles dans les Amérique, tout comme le classement « racial » dans le régime d’apartheid sud-africain. Qu’on le veuille ou non, l’entrée de la « race » ou de l’ « origine » dans les statistiques officielles consolide leur effectivité.
D’un autre côté, le « communautarisme » fonctionne aujourd’hui en France comme un épouvantail brandi à tout propos et même hors de propos. Car ce sont précisément les discriminations qui en sont l’origine principale. C’est dans une tentative de s’ériger en unique communauté légitime que les xénophobes et les racistes repoussent ceux qui n’exhibent pas une origine française, chrétienne et un phénotype « blanc ». Et c’est cette relégation dans l’illégitimité et l’inégalité qui favorise les replis au sein des groupes de pairs qui, eux, assurent parfois quelque sécurité et solidarité.
Quant à l’organisation collective pour lutter contre la situation minoritaire, privative d’universalité, elle témoigne d’une mobilisation citoyenne conforme au « pacte républicain », visant à prendre la République aux mots de sa devise, ce qui est rien moins que communautaire !
La dénonciation (très tardive) des discriminations racistes dans le débat public français ne doit strictement rien à des enregistrements statistiques. C’est l’accumulation des exaspérations liées aux refus de prise considération, par les instances juridiques, des traitements différentiels (blocages de carrière, licenciements prioritaires, refus de stages, interdictions d’accès à des lieux de loisirs,...) qui a fini par percer le mur du silence. Et c’est parce qu’il devenait évident que les victimes de ces discriminations disposaient, pour la plupart, de la nationalité française, et qu’aucune autre raison de rejet que leur apparence ou leur « origine » supposée ne pouvait être convoquée, que l’opinion publique a fini par relayer des dénonciations éparses et jusque là négligées.
Du côté de la recherche, c’est par une analyse renouvelée du racisme et la prise en considération, à côté et en plus de l’idéologie raciste telle qu’elle s’exprime discursivement, du racisme en acte (lequel peut se passer de toute justification, voire de toute conscience) que la mise en lumière des discriminations, directes et indirectes, a été rendue pensable.
Quoiqu’il en soit, la question dite des « statistiques ethniques » se heurte à de multiples difficultés dont les principales ne résident pas seulement dans des choix politiques, mais au cœur même des modes de collecte, de traitement, d’usage et d’interprétation des données.
D’abord, qu’appelle-t-on « statistiques ethniques » ? S’agit-il de fichiers ou de données ? Parle-t-on de statistiques établies par et pour l’État, à des fins de gouvernement (comme le recensement de la population, par exemple) ou par et pour la recherche, en fonction d’hypothèses précises et circonstanciées, dont la validité cessera lorsque leur exploitation sera terminée, et qui pourront donc être rapidement détruites ? On ne répond pas à ces questions par des affirmations approximatives ou des interdictions normatives, quand c’est l’examen de l’adéquation des moyens aux buts poursuivis, à savoir la lutte contre les discriminations racistes, qui doit seule guider la réflexion.
Le sociologue Peter Ratcliff - qui fut un des promoteurs de l’auto-définition ethnique dans les recensements britanniques - relève lui-même le paradoxe qu’il y a à demander aux personnes d’indiquer leur « identité ethnique » alors qu’en matière de discrimination, seule compte la façon dont elles sont perçues. Or il est strictement impossible de mener une enquête quantitative demandant aux « autres » (employeurs, agents de police, logeurs, collègues, voisins,...) comment ils perçoivent telle ou telle personne [2].
Ce problème est insoluble. Pour le « résoudre » quand même, tous les pays qui recensent « l’identité ethnique » recourent à une ingénierie statistique sophistiquée destinée à reconstruire les réponses des enquêtés pour les faire coïncider avec les catégorisations « raciales » ou ethniques considérées comme pertinentes pour l’action publique. Les identifications souvent instables, circonstancielles et fluides - dont témoignent toutes les analyses en termes de « saillance » de l’ethnicité - sont modifiées, agrégées ou désagrégées pour les transformer en « données fiables » ! Ces manipulations font partie de la « boîte noire » de tous les instituts publics ou privés chargés d’élaborer des statistiques « de référence ». Peu importe donc, que les répondants aient le loisir de fournir la ou les « identités » de leur choix, ou de ne pas en fournir, puisqu’à la fin du compte, au sens propre, ils seront « casés » dans une catégorie plus ou moins artificielle. Par exemple aux USA, l’ethnicité retenue sera celle du groupe de moindre poids statistique : si vous vous déclarez de « races blanche et noire » ce sera la seconde qui vous sera imputée. Il en résulte une « épuration » ethnico-raciale artificielle du groupe dominant : les « blancs » sont ceux-là seuls qui se déclarent « blancs » et rien d’autre. Ce n’est plus la « goutte de sang » qui déclasse, comme au siècle dernier, c’est l’auto-désignation comme « métis ». Comme le fait remarquer Melissa Nobles, les recensements états-uniens ont ainsi participé de la diffusion du racisme anti-noir et répandu l’idée que le « métissage » posait problème [3]. En outre, lorsque trop de ménages se déclarent « blancs » dans un quartier réputé « noir », certains seront arbitrairement réaffectés dans la catégorie censée leur correspondre (opération dite de réallocation). L’auto-déclaration, réputée garantir la liberté des répondants et la démocratie est une chimère. D’ailleurs, on dispose, aux Etats-unis, de statistiques évaluant la proportion de « noirs » qui se déclarent « blancs »...
En matière de lutte contre les discriminations, les recensements officiels ne paraissent pas à même d’aider réellement à la décision et n’apportent finalement que de faibles connaissances. Des gens sont « comptés », certes, et agrégés en « groupes » réels ou virtuels. Certains y verront une reconnaissance à laquelle ils aspirent par ailleurs. Mais les faits et les processus discriminatoires ne seront pas mieux connus, et moins encore les groupes et les instances qui les perpétuent.
Cela ne signifie pas que toute enquête soit impossible, dès lors que ses méthodes excluent la conservation de fichiers permettant d’imputer une « race » ou une « ethnicité » à des personnes, et qu’on y reste au plus près des catégories « spontanées », soit celles qui s’imposent dans les rapports de forces d’une conjoncture sociale, économique et politique elle-même changeante.
On ne doit cependant oublier que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Qu’on nous pardonne cette incursion dans l’immédiate actualité : Monsieur Sarkozy se déclare favorable à l’établissement de statistiques ethniques, voire à la « discrimination positive » [4] : “Le fait qu’on ne puisse pas, en France, connaître la diversité de la population parce que l’origine ethnique est interdite, participe à la panne de notre système d’intégration” [5]. Logiquement, interrogé sur l’opportunité de “faire apparaître l’origine ethnique des délinquants dans les statistiques de la police ?”, il répond qu’il faut “faire de la transparence” et qu’il n’y a “aucune raison de dissimuler un certain nombre d’éléments qui peuvent être utiles à la compréhension de certains phénomènes” [6]. Pour faire apparaître les attitudes discriminatoires de la police et de la justice ?
La lutte contre les discriminations nécessite d’autres mobilisations et d’autres engagements que l’établissement de statistiques incertaines dans leurs contenus comme dans leurs effets.
[1] Sociologues, CNRS.
[2] P. Ratcliff “‘Ethnic Group’ and the Population Census in Great Britain : mission impossible ?” Intervention au colloque INED/CERI Mesure et malmesure des populations, Paris, 17-18 décembre 2001 (cité avec l’autorisation de l’auteur).
[3] M. Nobles, « Racial Categorization and Censuses », in I. Kertzer et D. Arel (Eds), Census and Identity : The Politics of Race, Ethnicity and Language in National Censuses, Cambridge University Press, 2002.
[4] N. Sarkozy, Témoignage, Paris XO, 2006
[5] Interview dans Le Progrès, 23 février 2006
[6] Déclaration sur RMC-Info du 13 février 2006.
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Enquête sur la diversité : le savoir que refuse SOS Racisme
28 novembre 2007, par perplexe et curieuse
Bonjour,
sans adhérer aux postures de SOS Racisme, dont l’antiracisme est connu pour sa sélectivité, je dois néanmoins dire que les projets de recherche portant sur le sujet dit "ethnique" me pose d’énormes questions auxquelles j’ai du mal à répondre seule.
La première phrase de votre appel est en elle même largement empreinte de ce qui selon moi consacre la figure des "étranges étrangers", ou supposés tels, dans une république qui brandit sa laïcité comme l’étendard de la modernité blanche, et le principe d’égalité pour mieux légitimer toutes les discriminations qu’elle autorise et qu’elle a intériosée depuis longtemps (voir le statut des femmes). Peut être que pour poser clairement le débat il faudrait organiser une réunion d’échanges consacrée à la fameuse enquête TEO, avec une lecture précise de son questionnaire. En effet, pour en avoir lu des extraits, j’ai du mal à la considérer comme "sérieusement scientifique", et je m’étonne que l’on y établisse un lien aussi fort entre "étranger" et "religion" : que pourrait répondre un réfugié politique (et ses descendants : voir des interviews récentes dans le journal Le monde), par exemple un anarchiste ayant fui l’espagne, un Irakien ayant fui les bombardements américains, un Rom ? Certes, ces "cas" peuvent répondre aux questions posées, s’ils en ont envie, mais les enquêteurs ne sauront rien, ou pas grand’ chose, des déterminants principaux de leurs choix, comportements ni, en conséquence, de leurs visions des "gens" (drôle de langage dans une enquête, qui, consciemment ou inconsciemment, impose le fait du racisme et la discrimination comme étant de source "évidemment populaire").
Pour finir, toutes les enquêtes testing ne sont pas polarisées sur la supposée origine ethnique : même si elles ont des faiblesses, mais quelle enquête n’en a pas, certaines d’entre elles veillent à balayer plus large. Les testings de recrutement cherchent par exemple à repérer le rôle de l’âge, du genre, et parfois de la formation.
La question reste donc le lien entre les éléments constitutifs de l’identité d’un individu (de son point de vue) et comment les différentes composantes d’une société l’identifient et le catégorisent(plutôt que les "gens"). -
Enquête sur la diversité : le savoir que refuse SOS Racisme
24 novembre 2007, par BOUMAZA, Nadir
Tout à fait d’accord avec ce texte et avec le recours au testing, moyen parmi d’autres de mesurer et montrer en permamence la discrimination ethnique qui fait partie des travers universels de l’homme.
Nadir BOUMAZA, Professeur des universités, Géographe et sociologue -
Enquête sur la diversité : le savoir que refuse SOS Racisme
20 novembre 2007, par Vincent Bourdin
Bonjour,
je fais partie des personnes ayant signé un peu trop vite l’appel de SOS racismes. Il manquait un certain nombre de précisions sur l’enquête en question qui sont données ici. Mea culpa, les choses vont très vite en ce moment, et nous ne prenons pas toujours assez de recul avant de nous engager.
Vincent Bourdin.