réactions à l'article «Pour une véritable autonomie de l’enseignement supérieur et de la recherche.»
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Pour une véritable autonomie de l’enseignement supérieur et de la recherche.
18 décembre 2007, par francois L
Je vous remercie pour cet article remarquable qui expose de façon très pertinente la nécessaire autonomie de la recherche pour permettre la créativité et donc l’innovation et malheureusement la direction totalement opposée que prend le gouvernement. Mais comme vous le soulignez vous-même, n’y a-t-il pas eu de tout temps une opposition fondamentale entre les hommes de pouvoir et les scientifiques ? Beaucoup de pédagogie et beaucoup de patience seront sans doute nécessaires pour convaincre les politiques qu’ils font fausse route pour rehausser l’innovation dans notre pays ! En attendant, les conditions d’enseignement et de recherche à l’université se dégradent de jour en jour et je constate parmi mes collègues une démotivation fortement contagieuse.
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dans tous les pays du monde on défend l’existence d’un service public d’enseignement supérieur et de recherche
13 décembre 2007, par jouan
bravo pour cet exposé lumineux de l’entourloupe intellectuelle visant en fin de compte à faire passer le marché comme la modernité ultime. Un autre exemple ? l’intensité des flux financiers dans le marché de l’art qui tel le classement de shangai serait la référence de l’activité des artistes, et donc l’art lui meme. les modes de gestion de la sphere productive appliqués a tout, conduisant au phénomene des "boys band" dans la musique populaire, et a terme a un appauvrissement de la créativité. Car il est probable que les méthodes visant a des bénéfices quantitatifs maximaux ne sont pas les bonnes si on recherche le qualitatif, l’originalité, la création (mais évidemment, vu du point de vue des services de développement financiers qui se sont beaucoup développés ces deux dernieres décénnies, on ne regarde que le rendement de l’année en cours).
pour en revenir a la recherche et l’enseignement supérieur, il faut souligner que contrairement a ce que l’on cherche souvent a nous faire croire, la défense d’un systeme public, non commercial, n’est pas qu’une inquiétude franco francaise mais au contraire un probleme bien actuel (moderne ?=), dans tous les pays du monde, y compris aux US. Meme si le role de l’état est diversement apprécié, c’est toujours la collégialité, la liberté académique, et en fin de compte la liberté intellectuelle, qui sont grignottés.
Avec un certain retard par rapport aux multinationales, un regroupement des structures syndicales au niveau mondial s’est développé depuis les années 90, notamment dans le champ de l’enseignement avec l’internationale de l’éducation. Ceci permet de constater qu’il y a effectivement un consensus mondial sur la nécessité de défendre un véritable service public : voir la résolution "pour un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche" votée en juillet dernier au congres mondial :
http://www.ei-ie.org/congress5/fr/d...
Education International - 5th triennial World Congress - Berlin - 22nd to 26th July 2007L’utilisation systématique d’indicateurs quantitatifs est universellement critiquée, voir par exemple au royaume uni :
http://www.ucu.org.uk/index.cfm?art...
voir aussi la conférence dédiée a l’enseignement supérieur et a la recherche :
http://www.ei-ie.org/highereducatio...
Notons que les conditions concernant la transition entre la these et un poste de chercheur ou d’enseignant chercheur permanent n’ont jamais été aussi mauvaises : les contrats (de semi longue durée, 5 ans typiquement) sans lendemain se multiplient, remplacant les emplois permanents ou les emplois menant a l’emploi permanent en principe (tenure tracks).
Un exemple intéressant des risques d’autonomie dans le cadre de partenariats public-privé : l’université UCAM de Montreal qui apres quelque montage immobilier et financier de sa présidence sous les conseils avisés d’experts extérieurs, se retrouve avec 300 millions de dollars de dette, et donc un avenir tres compromis.
un rapport anglais sur la stratégie cachée de privatisation dans le secteur public d’éducation est particulierement intéressant pour remettre la problématique de la loi LRU dans son contexte mondial :
http://data.ei-ie.org/Common/GetFil...par exemple concernant les boites a outils de l’OMC, bonnes pratiques permettant d’affaiblir les "résistances au changement".