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Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
5 mars 2008, par F. Perez
Vos questions à V. Pécresse sont forts bonnes et éclairantes. Je note toutefois deux points,
(1) l’embauche des docteurs et post-doctorants sur des emplois publics : Le taux de chercheurs du public/actif est supérieur en France à nos homologues européens : UK et allemands ( voir PIST statistiques OCDE 2007) , on comprend qu’il n’y ait pas de motivation pour créer plus de postes publics permanents...De plus, je ne crois pas qu’il faille défendre l’idée d’un état providentiel qui devrait assurer le recrutement de tous ses diplômés ! Cette idée est ancienne et ne correspond plus à la société d’aujourd’hui. Il est normal qu’une sélection des docteurs et post-doctorants s’opèrent sur les postes publics comme sur n’importe quelle embauche...c’est je pense une concurrence loyale acceptée. Par contre la faiblesse du système français est bel et bien l’embauche des docteurs dans le privé qui est en France comme nulle part ailleurs catastrophique. Ce positionnement culturel des entreprises qui recrutent préférentiellement des Bac+5 dans les secteurs de recherche est un point à combattre sans limite ! Il a une incidence en amont sur la désaffection des bons étudiants pour la formation doctorale et donc sur l’activité des labos qui peinent à recruter de bons étudiants en thèse. Arrêtons de revendiquer plus de postes dans le public et réclamons plutôt des mesures incitatives pour développer l’embauche des docteurs dans le privé, c’est tout d’abord logique du point de vue de l’innovation : le transfert de connaissances recherche-> R&D pourra s’opérer, donc les entreprises devraient y trouver leur intérêt et nous aussi avons tout à y gagner : il y aura plus de bourses de thèses, les diplômés des grandes écoles reviendront à la formation doctorale etc...
(2) Si je lis bien la réponse de V. Pécresse concernant le taux d’encadrement : il faut diminuer le taux d’échec, ce qui permettra une diminution du nombre d’inscrits et donc un meilleur taux d’encadrement : pourquoi ne pas faire une sélection des inscrits alors dès l’année prochaine, les deux effets attendus seront au rdv : diminution du taux d’echec, diminution du nombre d’inscrits donc meilleur taux d’encadrement !...si, en conséquence, la dotation en poste de l’université considérée diminue parcequ’elle a moins d’étudiants, argument que le ministère pourrait utiliser ?...utilise sans doute déja.... alors on est revenu à la case départ ! Cette réponse me parait ridicule !
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Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
25 février 2008, par Paul Berthiaud
Une piste de reflexion peut etre :
defonctionnariser les futurs (enseignants)-chercheurs. Emploi de type CDI. Si il y a une trop forte baisse d’etudiants dans un domaine ou dans une universite, on peut licencier un ou plusieurs enseignants chercheur. Si il y a une hausse, permet d’embaucher sans avoir pieds et poings lies pour 40 ans.
Paul
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Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
3 mars 2008
Bonjour,
desole de vous le dire de la sorte, mais votre piste ne mene a rien de satisfaisant.
Je vous cite :
"Si il y a une trop forte baisse d’etudiants dans un domaine ou dans une universite, on peut licencier un ou plusieurs enseignants chercheur."
Ces memes personnes, actives en recherche, sont souvent impliquees dans des programmes nationaux et
internationaux ; que deviennent leur projet de recherche ? Comment se reorganisent leurs partenaires ? Ces
chercheurs au chomage technique doivent-ils rediger leurs publis en etant payes par les assedic et finir
leurs experiences au labo au black ? En outre, pourquoi ne pas BAISSER la charge monstrueuse de 192
heures eq. TD ? S’il y a moins d’etudiants, c’est "autant" de temps et d’energie pour la recherche.Enfin, une fois la carriere de ces enseignants-chercheurs brisee, que proposez-vous pour les aider a
la reconstruire ? Ce ne sont pas les entreprises francaises, friandes d’ingenieurs a bac+5, qui vont
absorber cette categorie de nouveaux chomeurs. Deja que les salaires sont minables, si maintenant vous
proposez aux docteurs de faire de l’interim au gre des fluctuations du nombre d’etudiants inscrits dans
une filiere, vous tuez completement ce secteur d’activite en France.Votre proposition de recrutement d’enseignant-CHERCHEURS basee sur une simple gestion comptable des flux etudiants, fluctuants d’une annee sur l’autre, est d’une naivete revoltante. D’autant que ce que vous
suggerez existe deja dans les faits : les ATER, vacataires et autre "benevoles" galeriens sont legion et
constituent LA variable d’ajustement en fonction des effectifs.Cordialement,
Henni
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Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
21 février 2008, par Cétoucui
Quoi d’étonnant dans les réponses ou non-réponses de la ministre ???
Toutes les évolutions actuelles du système Recherche-Université étaient inscrites dans la LRU. Relisez bien... A lyon, en juin 2007, nous étions au moins 60 (des quelques milliers personnels des 3 universités lyonnaises) pour manifester contre un projet de loi qui menaçait l’enseignement supérieur et la recherche dans toutes les largeurs que l’on peut y trouver. Aujourd’hui, un des premiers présidents d’université élu sous le régime LRU est un ancien "membre actif" de SLR, si je ne m’abuse.
SLR a oublié un facteur essentiel, elle était soutenue par les enseignants-chercheurs, mais elle a oublié de défendre les enseignants pour ne voir que le côté recherche. Ainsi la LRU fut votée sans tambour ni trompette, mais a effet immédiat. La prochaine étape : tous les chercheurs seront au moins un peu enseignant... mais là, n’attendez plus que les enseignants-chercheurs se mobilisent pour défendre la recherche. Les derniers que j’ai croisés : "je prends une dispo et j’ai trouvé un contrat deux ans aux states ", "j’ai 15 ans de service, je cherche un boulot dans le privé, au moins je serai décemment payé...", "tu crois que je peux candidater sur un CDD comme post-doc ANR : je pourrai faire de la recherche et je serai mieux payé qu’un MdC "... -
Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
21 février 2008, par bratisla
Au vu des prochaines années qui s’annoncent catastrophiques pour le recrutement académique des doctorants, ne serait-il pas temps pour les permanents et responsables de laboratoire de prendre enfin leurs responsabilités et de ne plus créer de thèses qui n’assurent pas d’embauche immédiate en entreprise par derrière ?
Des précaires vont être réinjectés en masse dans le circuit de recherche d’emploi avec la fin des premières ANR, plusieurs promotions de postdoctorants sont en train de moisir dans des placards partout dans le monde, et les vannes du doctorat restent ouvertes à fond en France ; connaissant la tiédeur des entreprises à recruter des bac+8, une crise du doctorat se profile dès l’année prochaine, qui risque de faire énormément de dégâts. Malgré le fait que les responsables de laboratoire rechignent à se priver de doctorants qui depuis quelques années en France portent l’essentiel des avancées de recherche sur leurs épaules (voir les effectifs comparés des permanents et des chercheurs doctorants : dans beaucoup de laboratoires les effectifs sont devenus majoritairement doctorants/master 2), il est temps que ces derniers prennent en considération les problèmes d’insertion au sortir de la thèse ...
C’est une solution sanglante, moche, stupide que de fermer les vannes de la thèse, mais, puisque le diplôme de doctorat ne sert furieusement à rien voire dessert les diplômés, et puisque rien n’est fait pour valoriser ce diplôme, pourquoi persister dans cette voie sans espoir que de recruter des jeunes talentueux pour leur gâcher l’avenir ? -
Compte-rendu de l’entrevue avec Valérie Pécresse, le 19 février 2008
20 février 2008
Bonjour,
pourquoi ne pas publier ce compte-rendu dans un quotidien national pour lui assurer
la plus large diffusion possible ? Il est imperatif que l’opinion publique dont les
preoccupations sont eloignees de celles des chercheurs et enseignants-chercheurs
sous certains aspects, soit sensibilisee et qu’elle saisisse les enjeux de votre action.Une fois que la reunion du 4 mars aura eu lieu, vous devrez aussi en communiquer les conclusions.
Il vous faut vous accaparer mieux les media, i.e. faire l’actualite tres regulierement.
Si Mme Pecresse perd son poste apres le remaniement ministeriel, il vous faudra faire de nouveau
un grand travail de lobbying aupres de son successeur ; ce travail ne portera ses fruits qu’avec
une reelle adhesion de l’opinion publique.Vous avez pose de bonnes questions a en lire le rapport ; en particulier : quid des docteurs
actuellement en fin de contrat postdoctoral ? Ces questions, il faut que le public les fasse
siennes. Or, ce n’est absolument pas le cas.Cordialement,
H.