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réactions à l'article «Au sujet du malaise des jeunes chercheurs»

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    9 octobre 2013

    La triste réalité est que le CV d’un docteur "quelconque" (par exemple, docteur de l’université de Châteauvieux-les-Fossés-dans-les-Bains-qui-Puent) n’équivaut même pas celui du dernier de la promo de la pire école d’ingénieur qui soit.

    Alors qu’à la fin d’une thèse et muni de votre "qualif", vous êtes potentiellement capable d’enseigner dans une école d’ingénieur...d’où le paradoxe cité plus haut où, dans le monde de l’entreprise et -a priori-, l’élève est en fait plus compétent que le maître.

    Il ne faut certainement pas systématiser la relation "bac+5 < bac+8", cependant l’expérience montre que "bac+5 >> bac+8" (ici, ">>" veut dire "très supérieur à, et vu par un RH lambda"). Et ceci empêche toute reconversion après une thèse.

    Je n’ose même pas parler de trucs politiques qui se passent dans les labos où le mérite d’un thésard n’est qu’inférieure ou égale (au mieux) à la réputation du directeur de thèse (choisissez bien votre directeur de thèse, et votre université).

    Vous voyez également des chercheurs qui ne publient rien depuis des années rester tranquillement à leurs postes, sans oublier les postes publiés sur-mesure qui correspondent parfaitement au profil d’un candidat qui par miracle est le fils du copain du doyen.

    J’écris cela, non pas pour critiquer (puisque les chercheurs ne sont que des humains après tout), mais pour informer les futurs thésards des règles du jeu. Il ne faut pas croire que tout est beau, et tout-le-monde-il-est-gentil. Si vous vous lancez dans ce milieu, au moins, connaissez les règles du jeu, et que le meilleur gagne car au final, votre copain thésard pourrait très bien vous "piquer" votre post-doc, simplement parce qu’il s’entend mieux avec son directeur de thèse.

    Mais rien ne va changer, car je sais bien que la plupart des gens font une thèse pour avoir le privilège de faire...de la recherche, et que le système profite bien de cette main d’oeuvre bon marché et prête à tous les sacrifices.

    Donc, "sauvons la recherche"...ouais, je veux bien, mais non, en fait. Tout ce qu’ils veulent, c’est sauver leurs postes, leurs salaires, leurs vacances (séminaire de travail dans une station balnéaire) et avoir plus d’argent pour avoir plus de thésard (i.e. plus de main d’oeuvre bon marché).
    En aucun cas, ils voudront changer le système qui leur a si bien réussi.

    • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

      9 octobre 2013, par Emmanuel Saint-James

      Votre propos, consciemment ou non, vise à monter les jeunes chercheurs privés aujourd’hui de débouchés, contre leur aînés qui ont bénéficié d’une conjecture économique plus favorable leur permettant de finir leur carrière avec un salaire décent. Qu’est-ce que vous souhaitez avec ce genre de discours ? Que tout le monde se retrouve dans la précarité ?

      Qu’il existe des mandarins aux méthodes détestables, c’est certain. Mais prétendre que c’est le cas de tous, c’est reprendre le discours populiste sur les fonctionnaires qui seraient tous des planqués. Vous faites le jeu des princes qui nous gouvernent au lieu de chercher à créer de la solidarité. A ce titre, votre posture politique n’est pas meilleure que celle des mandarins que vous dénoncez.

    • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

      12 février 2014, par Ernest

      C’est quelqu’un qui connait qui à écrit ça.

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    9 juin 2011, par Henry

    Bonjour,

    Un récent site fait écho à cet article déjà ancien. Finalement rien n’a changé...
    http://sites.google.com/site/antido...

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    14 mars 2010, par docteurT

    Tout à fait d’accord avec cet article. La situation d’un jeune docteur est précaire et même inadmissible.
    Je suis tout fraîchement diplômée d’un doctorat en chimie et je cherche un post-doc au Japon. Et malheureusement, je n’ai encore rien trouvé car j’ai très peu publié au cours de ma thèse, et sans ça, toutes les portes me sont fermées et pourtant, je ne demande qu’un post-doc, je n’imagine même pas les difficultés que je vais rencontrer lorsque je chercherai un poste en CDI dans un laboratoire français. Je trouve incroyable que l’on se base uniquement sur le nombre de publications pour embaucher car je peux le garantir, je me suis démenée au cours de ma thèse avec un sujet qui m’a passionné, j’ai eu des résultats plutôt intéressants et encourageants et malgré ça, tout un tas d’autres facteurs rentrent en compte avant d’aboutir à la publication des travaux. Il est impératif de recruter sur d’autres critères avec d’avantage d’entretiens. Il est quand même inacceptable qu’après huit années d’étude, on nous demande encore de faire nos preuves via des post-docs et qu’il soit si difficile de trouver du travail dans le milieu de la recherche et pour couronner le tout, les chercheurs en France sont payés une misère. Il faut vraiment être passionné pour faire ce job. Par ailleurs, nous sommes vraiment pas aidés avec un ministère de la recherche aussi inefficace. En effet, je l’ai contacté afin d’avoir des renseignements concernant les moyens de financer un jeune docteur pour un post-doc à l’étranger et la personne que j’ai eu au téléphone m’a répondu qu’elle ne savait même pas ce qu’était un post-doctorat. On est vraiment mal barré !!!

    Je tiens à rebondir sur les doctorants étrangés non payés car là aussi c’est un véritable scandale et je peux témoigner car dans le labo où j’ai effectué ma thèse, la plupart des thésards étaient étrangés et bien entendus non financés, ainsi le directeur du labo peut cumuler le nombre de thésards qu’il encadre et ça lui fait de la main d’œuvre gratuite car il faut savoir que ce sont essentiellement les doctorants et les post-docs qui effectuent la recherche, les chercheurs passant la plupart de leur temps à trouver des fonds et à partir en congrès !!!!

    La recherche va mal, très mal et de nombreux jeunes docteurs diplômés se trouvent contraints de se réorienter faute de poste dans les laboratoires français. Vives les longues études sans débouchés. Il faut absolument filtrer davantage les thésards et en limiter le nombre car ensuite le nombre de postes ne permet pas de donner du travail à tous les docteurs. Et ceci n’est pas étonnant, car les diplômes universitaires sont quasiment donnés et ainsi dévalorisés. En effet, dans les petites universités on remonte les notes des candidats et on on fait des examens de rattrapage bien plus faciles que les examens semestriels, ainsi un maximum d’étudiants ont leur diplôme afin que les filières scientifiques ne ferment pas. Tous les étudiants de ma promo de Master ont trouvé une bourse de thèse exceptés deux qui ne souhaitaient pas continuer et il faut voir le niveau de certains étudiants quand ils commencent leur thèse. Le problème étant qu’ensuite bon ou mauvais étudiants, on se retrouve tous au même niveau lorsqu’on cherche du boulot, à quoi ça sert de se démener lors de ses études puisque de toute manière même en ayant à peine 10 de moyenne et ayant été chaque année au rattrapage, tout le monde aura une thèse mais pas pour autant du travail par la suite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    25 avril 2009, par Parménide

    je suis doctorant en histoire pour la dernière année. Je suis aussi enseignant dans le secondaire et salarié à temps plein, donc non précaire. La vie de "chercheur" n’est pas aisée pour autant, car le temps manque pour mon étude. Et les nouvelles directives des délais pour soutenir tiennent du scandale. Enfin, j’arrive au bout. Au bout de quoi au fait ? L’un de mes professeurs (agrégé normalien) m’a dit un jour : -vous savez, même si vous avez du talent, sans agrégation vous ne trouverez pas de poste à l’Université. Il se trouve que je ne suis qu’un simple certifié. L’aide des mandarins n’est donc pas pour tous au pays de l’égalité. Si l’agrégation vaut davantage que le doctorat en histoire, à quoi sert la recherche ? Ne faudrait-il pas changer les règles ? Il me semblait que l’agrégation était un concours instauré pour le secondaire et non le supérieur, au reste plus difficile à acquérir en province qu’à Paris (Cf. les statistiques officielles), sans compter le nombre de postes qui fondent comme neige au soleil. Ne pourrait-on pas envisager des partenariats public/privé, à l’instar de ce que fait le groupe Wellcome en Grande-Bretagne ?
    Je publie assez régulièrement (un article par an environ), je suis membre "associé" au sein d’un labo CNRS, mais cela ne m’offre aucune véritable perspective. Quant à demander un financement (modeste) au dit labo pour aller communiquer à telle table-ronde ou à tel congrès à l’autre bout du pays, voire à l’étranger, on me regarde avec des yeux ronds, pourtant je le représente bien quand je signe mes travaux. Alors je pense, comme l’un des auteurs de ce forum, à partir de ce pays dont le contribuable a financé l’intégralité de mes études (je détenais une bourse) jusqu’au terme (raté) de l’agrégation...

    • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

      2 octobre 2012, par fabrice

      Bonjour, votre article me surprend joliment. Je tiens à vous remercier d’avoir bien voulu donner toutes ces actualités. Amical.

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  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    9 février 2009, par EITO

    VIVE LA FRANCE DE LA DEVALORISATION BARREZ-VOUSSSS

    OUI BARREZ-VOUS LES CHERCHEURS, et au plus vite, ne restez pas en France, pas de vie de famille, des travaux jamais valorisés, des ambiances de travail complètement dévalorisantes, bref, il faut se barrer et au plus vite, ne valorisez pas votre capital humain dans ce pays, partez en Amérique du Sud, en Asie, en Chine, aux Etats-Unis avec Obama, assurément, mais ne faites plus d’efforts dans ce pays en développement qu’est la France, cela ne sert à rien, le président Sarkozy vous l’a dit, si vous vous emmerdez ici, barrez-vousssssss et au plus vite, en même temps changez de nationalité, il est encore temps... il en va de votre vie de famille, de votre santé, de votre bien-être et surtout du regard de vos enfants qui risquent de vous regarder comme des chercheurs vieux et déclinant...
    Partez dans un pays valorisant comme la Suède, la Norvège, bref des pays où l’on peut vivre de sa passion de chercheur mais surtout évitez de rester dans un pays déclinant comme la France................
    Bonne chance et bon voyage.
    EROITO

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    2 février 2009, par Precaire

    "Pour la plupart d’entre eux, ils ne sont coupables que de vouloir que leurs projets avancent, quitte à embaucher les seuls personnels qu’on leur offre. Là-dessus d’ailleurs, nous les précaires, post-docs et doctorants, sommes autant coupables que les statutaires de vouloir faire de la recherche, et donc d’accepter d’être utilisés, évalués, déplacés, testés, calibrés, examinés, re-déplacés... puis jetés."

    Je ne suis pas du tout d’accord avec ca : un chercheur precaire n’est pas "coupable d’accepter d’etre jete" car lui n’a pas le choix, en revanche un chercheur n’a moralement pas le droit de sacrifier la vie de quelqu’un d’autre "pour que son projet avance". S’il a besoin d’esclaves pour les realiser, qu’il reduise plutot ses ambitions et qu’il se retrousse les manches. Avaliser ca c’est la porte ouverte a toutes les exploitations : le patron ne serait coupable que de vouloir faire avancer son projet sur le dos des precaires, ils seraient aussi coupables que lui d’accepter ces contrats alors qu’ils pourraient refuser et vivre au RMI !?! La situation n’est pas du tout symetrique ! Particulierement symptomatique est la reaction de ce statutaire :

    "je comprends tout ce que vous dites.... mais.... à chaque fois que je me suis trouvé dans la situation concrète de tenter d’expliquer à un jeune étudiant qui voulait faire une thèse, ou un jeune docteur qui voulait faire un post-doc chez moi que non, je ne le prendrais pas car c’était contraire à mon éthique que de faire travailler les gens pour des clopinettes.. c’est le "précaire" qui a insisté pour avoir le contrat. pas moi. et c’est encore pire dans le cas de gens qui enchainent les post-docs. à chaque fois qu’on leur dit qu’il faut arreter... ils demandent que l’on leur en trouve encore un. parfois ils exigent, parfois ils menacent. Alors, sans doute, des "titulaires" abusent. mais nous ne sommes pas responsables de la pénurie de postes. je trouve un peu dur de se faire parfois cracher dessus par des gens à qui on a "sauvé la mise" pendant des années, et à leur demande, en écrivant des projets, en pleurant auprès des tutelles, en les recommandants auprès de collègues étranger, etc etc etc pour leur trouver encore un an de financement."

    Et donc vous n’etes pas capable de refuser a un etudiant pre-these innocent et ignorant de ce qui l’attend de l’embaucher en these alors que vous vous savez incapable de lui assurer un avenir quelle que soit sa performance, mais par contre ca ne vous gene pas qu’il soit vire comme un malpropre a 35 ans apres l’avoir utilise pendant des annees ? Evidemment qu’apres avoir passe 10 ans de parcours du combattant a travailler essentiellement pour le benefice des statutaires ils sont mecontents de se voir ecarter abusivement, comment peut-on oser le leur reprocher ! Et encore vous exagerez : il y en a si peu qui osent se plaindre de peur d’en etre immediatement disqualifies ! Vous n’etes pas (tous) responsables de la penurie de postes mais en acceptant des etudiants, meme suppliants, que vous savez ne pas pouvoir caser, vous etes responsables de leur absence d’embauche. A force d’etre temoins de la frustration des docteurs et post-doctorants non embauches, vous etes en position de savoir mieux que l’etudiant pre-these qu’il ne sera realite pas du tout satisfait d’etre recrute en these pour etre vire a la fin, contrairement a l’etudiant qui l’ignore encore. Donc vos efforts pour leur soutirer encore un an de financement sont franchement la moindre des choses compte tenu de votre responsabilite et il est abusif de vous poser en heros. Quant aux menaces : qui a pendant des annees l’epee de Damocles du recrutement statutaire suspendue au-dessus de leur tete par vos soins ? Ce sont les precaires. Ce sont les statutaires qui menacent implicitement, et parfois explicitement, les precaires s’ils ne se plient pas a leurs quatre volontes. Je suis ecoeure de la facon dont vous essayez de retourner la situation, ou meme d’essayer de la faire paraitre symetrique.

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    2 février 2009, par Un(e) jeune chercheur(se) qui préfère également rester anonyme

    "Pour que ces pratiques cessent, il faudra soit que l’on continue de faire condamner les employeurs"

    Travail gratuit, salaires non versés, absence de couverture sociale, menaces... et la loi du silence si tu veux un poste...
    Existe-t-il des actions collectives de chercheurs précaires contre les violations graves du droit du travail par les employeurs ?
    Qui peut-on contacter ?

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    11 décembre 2008

    Moi je dis que les jeunes devraient envoyer massivement leur CV au ministère en exigeant qu’on leur trouve un boulot ! Après tout, ce n’est pas qu’aux enseignants de supporter les problèmes d’insertion des jeunes c’est aussi des choix politiques et donc le ministère doit également en répondre.

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    11 décembre 2008, par Sabine, post-doc aussi, 2500 brut (CNRS)

    Il y a plusieurs points sur lesquels je voudrais réagir.

    Concernant la responsabilité des statutaires dans le recrutement des précaires pour commencer, bien sûr il y a des abus, et il est clair que certains exploitent des précaires pour faire tourner leurs labos. Il y aura toujours ce genre de personnes, je le crains, il faut donc mettre en place des règles que les écoles doctorales doivent faire respecter : des quotas de doctorants/directeur stricts, des systèmes de contrôle du bon déroulement des thèses, des financements identifiés et décents, au moins égaux à ceux du Ministère. Entres autres choses dont celles proposées par la CJC. Certaines situations sont effectivement intolérables.

    Par contre, je crois quand même que si la possibilité de recruter un statutaire à la place des précaires était offerte, le problème se poserait beaucoup moins. Les statutaires ne sont pas responsables du fait que le nombre de financements de thèses et surtout de post-docs a explosé, tandis que les emplois statutaires, chercheurs et ITA diminuent. Pour la plupart d’entre eux, ils ne sont coupables que de vouloir que leurs projets avancent, quitte à embaucher les seuls personnels qu’on leur offre. Là-dessus d’ailleurs, nous les précaires, post-docs et doctorants, sommes autant coupables que les statutaires de vouloir faire de la recherche, et donc d’accepter d’être utilisés, évalués, déplacés, testés, calibrés, examinés, re-déplacés... puis jetés.

    L’argument qui consiste à dire que pour évaluer quelqu’un, il faut qu’il ait fait deux ou trois post-docs (et pourquoi pas 20 ou 30, jusqu’à la retraite ?) ne tient pas. Il arrive même que ce discours vienne de la bouche de gens qui ont été eux-mêmes recrutés avant la fin de leur propre thèse, et qui se considèrent pourtant comme compétents. Je suis désolée, mais c’est ridicule. Le problème est qu’avec la pénurie d’emplois pour les docteurs, les commissions de recrutement ont vu arriver des gens avec de plus en plus de post-docs, de plus en plus d’articles etc... Donc, évidemment, comme pour chaque recrutement dans n’importe quel emploi, on a recruté des profils de plus en plus étoffés.

    Ceci dit, la mobilité est assurément une expérience primordiale pour un chercheur, mais elle ne doit pas forcément rimer avec précarité. On pourrait tout à fait recruter les chercheurs sur concours immédiatement après la thèse, et conditionner la titularisation à une mobilité réussie par exemple. Il me semble que ça se passe comme ça dans la plupart des autres professions : les gens cherchent un emploi à la fin de leurs études/formation professionnelle, pourquoi pas chez les chercheurs ? En cas d’échec au concours, le docteur aurait encore la possibilité de chercher du travail dans la recherche privée, ou de se réorienter, il ne serait pas encore trop vieux la plupart du temps. C’est après 30 ans, après plusieurs post-docs et plusieurs échecs aux concours que le problème devient insoluble.

    Actuellement, on fait miroiter aux précaires la possibilité d’avoir un poste statutaire dans le but de les mettre en concurrence. Nos dirigeants, dans leur grande bêtise, s’imaginent qu’en précarisant les chercheurs ils trouveront mieux (je plains leurs enfants : ils doivent sans doute dormir dehors s’ils ont raté leur exercice de maths). Dans le même style, ils pensent qu’en noyant sous les primes quelques élus, ils feront croître l’émulation. Rien que ça. Ils ouvrent surtout la porte aux tricheries et manigances qui ne manqueront pas de pimenter nos futures vies scientifiques. Ils détruisent un système efficace grâce à l’évaluation par les pairs, suffisamment stimulante il me semble, pour de grossières raisons idéologiques de comptoir. Je ne crois donc pas que les précaires et/ou les statutaires aient grand intérêt à se tirer dans les pattes en ce moment, parce-que ça ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de ces nuisibles.

    Quant au fait que les relations Université/entreprises ne sont pas au beau fixe... Peut-être faut-il regarder qui compose en grande majorité les classes dirigeantes des entreprises. Le double cursus français fait très mal aux universitaires dans le privé, c’est indéniable. Si les filières scientifiques universitaires se vident, c’est sans doute par un mécanisme très humain qui veut que pour arriver quelque part, on prend le chemin le plus facile. Et comme les réseaux développés par les Ecoles et les moyens qui leur sont attribués sont bien supérieurs... C’est clair, il y a de quoi faire pour que le diplôme de docteur soit reconnu, le rapport d’Henri Audier (une véritable bible !) indique que "les docteurs ne représentent que 13 % des chercheurs recrutés par les entreprises" (http://www.sauvonslarecherche.fr/IM... , Figure 15, page 33). 13% des chercheurs ?! Moi qui croyais que le doctorat était la seule formation à la recherche, mais alors qui sont les autres ?

    Bon courage...

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    30 novembre 2008, par ch

    je comprends tout ce que vous dites.... mais.... à chaque fois que je me suis trouvé dans la situation concrète de tenter d’expliquer à un jeune étudiant qui voulait faire une thèse, ou un jeune docteur qui voulait faire un post-doc chez moi que non, je ne le prendrais pas car c’était contraire à mon éthique que de faire travailler les gens pour des clopinettes.. c’est le "précaire" qui a insisté pour avoir le contrat. pas moi. et c’est encore pire dans le cas de gens qui enchainent les post-docs. à chaque fois qu’on leur dit qu’il faut arreter... ils demandent que l’on leur en trouve encore un. parfois ils exigent, parfois ils menacent. Alors, sans doute, des "titulaires" abusent. mais nous ne sommes pas responsables de la pénurie de postes. je trouve un peu dur de se faire parfois cracher dessus par des gens à qui on a "sauvé la mise" pendant des années, et à leur demande, en écrivant des projets, en pleurant auprès des tutelles, en les recommandants auprès de collègues étranger, etc etc etc pour leur trouver encore un an de financement.

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    26 novembre 2008

    Toute la clé de ce que tu dénonces à juste titre dans ton texte est là : la précarité croissante est au moins autant à mettre au crédit des statutaires en place qu’à celui des politiques. Quand on aura compris ça, on aura fait un grand pas.

    Un chômeur-ex-allocataire-moniteur-avec-une-liste-de-publications/communications-longue-comme-le-bras-qui-a-bien-fait-marrer-sa-conseillère-ANPE (ouf, c’est long).

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    3 octobre 2008, par bratisla

    Je voudrais corriger quelques inexactitudes du texte, qui font que si je suis d’accord à la base je suis quand même énervé par certains raccourcis.

    1) le "mépris envers l’entreprise", actuellement c’est dans les têtes de certains chefs d’entreprise bien contents par ailleurs d’embaucher pas cher du CIFRE pour faire les travaux d’études à prix cassé et dans la tête de vieux chercheurs sur le départ. Jamais l’université n’a été autant ouverte aux entreprises : doctoriales, ateliers "savoir vendre son CV", doctorat-conseil, journées de l’emploi, j’en passe.
    Donc c’est actuellement faux.

    2) par contre, le mépris de l’ingénieur en entreprise envers le docteur qui cherche à se caser dans le privé, c’est une spécificité française bien réelle. Je vais éviter pour une fois de parler de mon expérience personnelle riche en anecdotes gerbantes, Je rappelle juste le chiffre qui fait mal : aux dernières journées de rencontre doctorants-entreprise organisées par le MEDEF, il y a eu plus de 700 docteurs qui se sont rués face à 40 entreprises à peine, à un point tel que Laurence Parisot elle-même l’avait un peu mauvaise

    3) la CJC ne sert à rien. Qui a vu cette association monter au créneau, défendre bec et ongles les doctorants dans les universités et ailleurs ? Personne. Les seuls à tenter d’aller au front sont des doctorants locaux, inexpérimentés. Je n’ai jamais vu de pub de la CJC pour les élections locales, je ne les ai jamais vu se bouger pour faire respecter les droits du travail pour les doctorants, je ne les ai jamais vu tenter de convaincre les entreprises qu’un docteur a 3 ans d’expérience professionnelle, je n’ai jamais voté pour eux ni jamais rencontré l’un d’entre eux. Ils ne représentent qu’eux-même.

    Ceci étant, je suis à 100% pour que les statutaires cessent de prendre des doctorants. Un bac+8, par la grâce de l’effet ingénieur, pèse moins qu’un bac+5 ; la conclusion logique est de chercher un emploi à bac+5, et merde à la recherche.

    • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

      23 octobre 2008

      bonjour,

      puisque vous vous permettez de corriger le texte, je me permets de corriger votre commentaire !

      vos remarques sur la CJC sont tres dures et surtout tres fausses ! Il suffit de se rendre sur son site web, pour infirmer vos propos.
      Par exemple, sur l’absence de representativité de la CJC, elle regroupe actuellement près d’une quarantaine d’associations réparties sur toute la France et représentant toutes les disciplines.

      La CJC lutte depuis sa création en 1996 contre le travail au noir imposé à de nombreux jeunes chercheurs. (http://cjc.jeunes-chercheurs.org/do...)

      Et sinon, a propos de la reconnaissance du doctorat comme experience professionnelle, il suffit de lire la page d’accueil (http://cjc.jeunes-chercheurs.org/pr...) pour y trouver les buts de la confederation parmi lesquels on trouve : "la formation doctorale comme véritable réalisation d’un projet personnel et professionnel"

      ou dans les prises de position http://cjc.jeunes-chercheurs.org/po...
      "La confédération défend ainsi l’idée que le doctorant est un chercheur à part entière et que la préparation d’un doctorat est avant tout un travail."

      Bref, votre agressivité a l’egard de la CJC s’explique certainement par une grande méconnaissance de celle-ci !

      Cordialement.

      Une postdoc expatriée, ex membre de la CJC.

      • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

        3 novembre 2008, par bratisla

        En effet, je ne les connais que très peu ... cela fait 5 ans que je suis dans le circuit du troisième cycle/postdoc, et jamais je n’en ai rencontré en personne. J’aurais bien aimé discuter avec eux, notez, histoire de me défaire de cette image négative, mais il n’y a jamais eu aucune information sur des réunions de ce groupe dans les trois universités (Chambéry, Montpellier et Brest) que j’ai fréquenté ; et ils n’apparaissaient nulle part dans les conseils doctoraux auxquels j’assistais en tant qu’élu doctorant.
        Je veux bien qu’ils prennent position, c’est sympa, mais concrètement ils font quoi ? Ils sont qui ? Ils représentent qui ? Pas moi en tout cas, ni tous les doctorants que j’ai rencontré et qui pour leur large majorité ignorent jusqu’à l’existence de ce groupe.
        S’ils veulent faire think tank, grand bien leur fasse, mais sur le terrain ils ne couvrent qu’une portion très restreinte des doctorants, et je n’ai jamais eu l’impression qu’ils désiraient faire des efforts pour étendre leur réseau. Le poids des élus doctorants locaux, relayée par les présidents d’université, doit au minimum peser autant (et à mon avis bien plus) que leurs propositions. Heureusement, les diagnostics sont les mêmes, sinon ça serait bien triste.

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    29 septembre 2008

    Bonjour

    Votre article fait plaisir à lire !

    En effet, j’ai été un pur produit du CNRS, de ce temps où jadis, nos profs de fac’ nous incitaient à nous engager, nous rengager...qui disaient !
    Et oui, le tapis roulant des générations a bien fonctionné. Les vieux sont bien partis à la retraite....mais n’ont jamais été remplacés par des jeunes.
    On nous vendait les centres de recherches comme le St Graal et l’entreprise comme le diable à combattre, c’était la guerre sainte du public contre le privé.

    Et dans les faits ? Et bien, ceux qui sont partis du CNRS (ou autre) comme moi pour aller à l’étranger se valoriser (2 articles en moins de 6 mois, ça vous la coupe ?) et qui ont depuis intégré le privé ne se plaindront pas. Au contraire ! Dernièrement, j’étais effaré lors d’un séminaire en France d’entendre des doctorants ou des post-doctorants me parler du mirage d’un emploi au sein d’un centre public de recherche. De même, les chercheurs titulaires me regardaient comme si j’étais un pilleur de leurs inventions.

    POURQUOI UN TEL MEPRIS EN FRANCE CONTRE LES SOCIETES ? Nous ne sommes pas des voleurs, des monstres ! Nous cherchons même à valoriser vos recherches par des partenariats, à offrir d’autres horizons pour les postulants et même, à vous faire gagner de l’argent.
    D’autres états européens ou dans le monde ont franchi ce cap. Pourquoi les instituts français ou les universités rechignent-ils à parler du monde de l’entreprise aux étudiants alors qu’ils ne constituent plus une finalité ?

    Etudiants, doctorants et post-doctorants, réveillez-vous ! Vous êtes la chenille ouvrière de la recherche française. Faites-y vos armes et gardez à l’esprit qu’il existe des alternatives pour votre vie professionnelle. Le privé n’est pas un monde impitoyable. La recherche publique est tout aussi impitoyable et mesquine dans ce registre.

    Alors, râlez, gueulez, vous, les forces vives de la recherche qui incarnez son futur. Vous avez toutes les armes pour vous faire entendre et diminuer l’hypocrisie du système de la recherche publique française.

    Un consultant en bioinformatique dans le privé

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    29 septembre 2008, par Olivier Gandrillon

    Trois commentaires sur ce texte :

    1. en ce qui concerne l’engagement des équipes à ne plus utilsier de doctorants ni de post-doc : vous en avez révé, le gouvernement l’a fait : 225 allosc de thèse en moins, 225 post doc en moins.

    2. Sur "la faute (du peu d’embauche des doctorants dans les boites) tient à la vision (qu’ont les C et EC) de la mauvaise entreprise capitaliste". Cet argeument a facile 10 ans d’âge. Et surtout il néglige totalement la réalité du monde de l’entreprise, dont les emplois sont trustés par des ingénieurs qui se méfient des docteurs. Mettre fin à cette césure est sûrement très difficile mais me semble infiniment plus prometteuse que le discours sur "réhabilitons l’esprit d’entreprise" (ce que notre petit journal patronal du CNRS fait à longueur de colonnes).

    3. Sur le fond (que ce sont des statutaires bien au chaud qui aggravent la précarité POUR LES AUTRES) : je suis par contre totalement d’accord. C’est tout le sens de mon engagement au sein de SLR que de tenter de renverser cette tendance. Par exemple la proposition de SLR de conditionner l’octroi du crédit impots recherche à l’embauche de docteurs me semble toujours un combat qu’il FAUT mener.

    • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

      3 octobre 2008, par un ancien

      Bonsoir

      Je suis d’accord que la priorité de l’enseignement et de la recherche doit être la création et la diffusion de la connaissance. De plus, c’est vrai que la thèse est une excellente expérience et vaut le coût de certains sacrifices.

      Oui mais, c’est aussi vrai que le monde de la recherche et de l’enseignement utilise des emploies précaires pour fructifier ses intérêts (nobles ou pas) de la même manière que dans d’autre milieu professionnel.

      De plus, vous exprimez des généralités à côté de la plaque concernant le monde de l’entreprise. Le milieu de l’entreprise (vaste et hétérogène), c’est comme dans la recherche, vous ne pourrez pas accéder à un poste dans lequel vous n’avez pas de qualification : avec une thèse en histoire, il est extrêmement difficile (impossible) d’accéder à un poste de chercheur en mathématiques (spécialité géométrie algébrique ...). Sur les modalités de recrutement, je trouve le milieu de la recherche bien plus fermé que celui de l’entreprise.

      Il faut savoir adapter son profil aux besoins de l’entreprise et pour cela il faut les connaître. Sinon, vous pouvez aussi créer votre entreprise, votre emploie, ... Après une expérience dans le monde de la recherche et de l’enseignement, il faut comprendre et assumer son parcours. Il faut décoder le monde de l’entreprise (discuter avec des personnes (des amis) qui travaillent dans le milieu qui vous intéresse) afin de traduire votre expérience dans le bon langage, audible par votre interlocuteur.

      Par expérience, je trouve qu’il n’y pas de milieu humain meilleur qu’un autre ...

  • Au sujet du malaise des jeunes chercheurs

    27 septembre 2008, par Alain Wazner

    Pour avoir été un jeune chercheur il y a environ 25 ans, je retrouve dans ce texte des thèmes qui étaient partagés par une partie au moins de ceux-ci, et qui de mon point de vue auraient dû l’être pas tous. Je n’ai pas de référence ou d’études qui fassent généralité à donner pour illustrer ces observations. J’ai cependant une expérience personnelle : quelques discussions ou rencontres à faire valoir sur certains points. Pour ce qui est des jeunes chercheurs étrangers, les difficultés financières dûes aux cours variables des monnaies entre Europe et Asie ou Europe et Amériques ou Europe et Afrique, avaient déjà lieu vers la fin des années 80, la nouveauté est la difficulté pour nombre de docteurs ou doctorants étrangers à rester en France : cette difficulté s’inscrit dans la question plus large du mauvais traitement que l’on fait aux salariés non Européens en France et semble-t-il dans d’autres pays de l’Union Européenne. Pour ce qui est des enseignants-chercheurs à durée déterminée (les ATER), leurs sorts sont variables suivant les disciplines. Vu de mes rencontres, j’ai connu des "demi-ATER" dans les sciences dites dures (1100 Euros par mois à BAC+7 pour un travail la plupart du à temps plein), et une professionnelle du recrutement, docteur en psychologie, m’a témoigné du fait que dans sa discipline les quart de postes étaient courants. Pour ce qui est des entreprises : les périodes de chômage des docteurs en titre avant un recrutement sont plus ou moins longues selon leur discipline et l "activité économique", j’ai connu au moins deux docteurs ayant "bénéficié" du RMI dans les années 90 et, dans la France de 2008, un non-statut nouveau, et connexe au « travailleur pauvre » semble apparaître : « le stagiaire longue durée ». Il s’agit en général d’un jeune diplômé à qui on confie un véritable emploi : celui-ci s’inscrit dans le temps et son contenu est « signifiant » mais il ne s’agit pas d’un salarié avec un contrat de travail mais d’un stagiaire avec des indemnités de stage. Enfin, pour ce qui est des femmes, dans une université et une disciplnes où j’ai travaillé, que je ne cite pas pour la raison simple que cette situation semble partagée par toutes il y a 34% de femmes maîtres de conférence pour 12% de femmes professeurs.