réactions à l'article «Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique»
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
27 janvier 2011, par Marilyne
Bonjour
Qu’est-ce qui est écrit en vertical dans le n ?
Même en agrandissant le logo, je n’arrive pas à le lire ?Cordialement
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
27 janvier 2011, par Emmanuel Saint-James
"Dépasser les frontières"
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
26 janvier 2011, par M
Globalement, pour le dernier logo, c’est : "Blanc comme neige, muet comme des carpes (pour le bleu), rentrer dans le moule (rien qui ne dépasse), rester dans votre bulle (forme générale)".
Bon en fait on y voit ce qu’on veut bien y voir, il est vrai que les marques "commerciales" payent bien plus cher pour un arc-en-ciel, une étoile ou un oeil stylisé, censé vouloir exprimer la qualité, la renommée et la force d’un produit... -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
20 mars 2009, par NN
Très bon article,
je ne suis pas graphiste mais je me suis régalé à lire les commentaires.
Concernant la couleur de la typographie, peut-on penser que le groupement des lettres C et R d’un côté et N et S de l’autre laisse présager la recomposition du CNRS en Centre de Recherche Nicolas Sarkozy ? -
Le nouveau logo du CNRS : du déjà vu ?
12 mars 2009, par Dirk Hoffmann
Quand j’ai vu le "nouveau" logo du CNRS pour la premìère fois, j’ai pensé à un plagiat (voir lien web ci-dessous). La ressemblance est surprenante ; est-ce le même cabinet qui a vendu son "invention" deux fois en l’espace de cinq ans ?
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Le nouveau logo du CNRS : du déjà vu ?
13 mars 2009, par Emmanuel Saint-James
En effet il y a une ressemblance assez forte. Il ne semble pas que ce soit la même agence qui l’ait conçu (mais la réutilisation n’est pas à exclure pour autant, ce ne serait pas le premier cas de plagiat d’un logo, l’ANPE en a fait l’expérience il y a peu). Ce qui est intéressant c’est la rhétorique avancée pour ce frère jumeau, qu’on peut lire dans le lien que vous indiqué :
Le choix du galet est très symbolique. Il met en avant des formes douces, arrondies, qui rassurent, et rappelle la Méditerranée, ses plages...
La même forme évoque tantôt la dureté d’un galet, tantôt la malléabilité de la pâte à modeler. On dessine le logo d’abord, on trouve un pseudo argumentaire ensuite ...
Merci pour ce lien.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 janvier 2009, par Dr Y.C.
Excellente analyse que voici ! Quelques collègues et moi même devisions justement à propos de ce nouveau logo qui, à titre tout à fait personnel, ne m’inspire rien du tout. Je dirais même qu’il est tout simplement laid...
A croire qu’on veuille du mal au CNRS...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
18 décembre 2008, par lol
Quel ignominie ce misérable logo !
Une vraie tache, qui peut signer des choses pareilles ? -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
3 décembre 2008, par Yannick Maignien
Merci à Jacques ANDRé (dont on ne soulignera jamais assez la finesse d’analyse) d’attirer notre attention sur ces fondements de la communication inverse... Un lecteur inverti en vaut deux ! On ne se méfie jamais assez des images ( ni des miroirs...) et nous devrions relire les iconoclastes. Bravo. Yannick
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
18 novembre 2008
Lorsque vous allez consulter le site du cabinet chargé de ce nouveau logo, on peut trouver sur la page présentant leurs clients (http://vae-solis.com/clients/index.htm)... l’ancien logo du CNRS. No Comment.
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Quelques documents graphiques supplémentaires
19 novembre 2008, par Emmanuel Saint-James
Merci d’indiquer cette page du site du cabinet de conseil qui montre que celui-ci n’a pas beaucoup de considération pour le travail de son sous-traitant.
Je signale la page où les auteurs du logo défendent leur choix.
Voir aussi un historique des logos du CNRS, dont celui de 1957, peu connu, et les différentes versions de celui de 1970.
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Le nouveau logo du CNRS sur les bulletins de paie
11 novembre 2008, par Julien Cassaigne
Les bulletins de paie du CNRS du mois d’octobre utilisent le nouveau logo... en enfreignant pas moins de trois des injonctions du "cahier de normes graphiques" :
"L’explication de l’acronyme ne peut et ne doit plus être associée au logotype d’aucune manière" : il y a écrit "Centre national de la recherche scientifique" juste à côté.
"Le logotype en monochrome ne peut pas être utilisé en bleu clair CNRS sur fond blanc" : et pourtant le logo est en bleu sur blanc (bleu qui n’est d’ailleurs pas exactement le bleu CNRS, mais qui est pourtant différent - et moins joli à mon goût - de celui des précédents bulletins).
La "version filaire" du logo doit être utilisée "si X est inférieur à 22 mm", et la "version française" (avec "signature") "si X est supérieur à 22 mm" : ici X (la largeur du logo) fait précisément 22 mm, mais il n’y a pas de signature.
Si les services administratifs du CNRS sont incapables de respecter ces normes, qui le fera ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 novembre 2008, par Christophe
Bonjour,
Ce logo est ridicule, minuscule et rabaissant. Notre communuaté de chercheurs a déjà montré par le passé qu’elle était capable de parler d’une seule voix, y compris dans la rue, et que le grand public lui accordait confiance.
Nul ne peut donc nous obliger à signer nos présentations en congrès, nos posters et autres communications, en utilisant ce logo humiliant. Je continuerai pour ma part à signer mon activité de chercheur en utilisant l’ancien logo qui porte l’image d’un CNRS dont nous pouvons être fiers. -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
2 novembre 2008, par Lévy Pierre Oscar
Je voulais juste signaler que j’avais trouvé la vraie vérité sur le logo : En effet si le CNRS s’ouvre vers de nouvelles frontières c’est que le N est à supprimer. Donc si je retiens N, il ne reste que CRS, d’où la couleur bleue, nécessaire et suffisante, les bosses sur la planète et un peu plus d’ordre au C.N.R.S. C.Q.F.D.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
11 novembre 2008, par une chercheuse
RETOURNEZ-LE
REGARDEZ-LE DANS UN MIROIR !!!Pauvres chercheurs
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
11 novembre 2008, par Emmanuel Saint-James
Retourner surtout à l’article. C’est Sauvons La Recherche qui a publié le logo à l’envers, dû à Jacques André. Cette image a depuis largement fait le tour du Web, souvent sans mention de sources.
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Excellente analyse
24 octobre 2008, par un futur ex-chargé de recherche CNRS qui en a plus que marre !
y’a pas à dire la recherche avance
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
24 octobre 2008, par Armel Le Bail
Ce nouveau logo permet d’illustrer une éventuelle "liquidation" du CNRS beaucoup plus facilement que l’ancien : une épine insérée dans le n pointe vers le bas et perce la patate bleue qui se vide de toute substance...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
23 octobre 2008, par Yannick Patois
Bonjour,
Il me semble qu’un logo correct aurait pu être trouvé pour bien moins cher en organisant simplement un concours interne alimenté par les propositions des agents eux-mêmes.
D’autre part, si ce logo est peu apprécié, allons-nous l’utiliser ? Puisqu’il qu’il semble y avoir ici des graphistes de talents, personne ne pourrait proposer un logo alternatif, meilleurs, autorisant naturellement le développé "Centre National de la Recherche Scientifique", et cependant suffisamment proche de l’officiel pour permettre l’identification ?
Si cela existais, je l’utiliserais.
Yannick
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
24 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Excellente suggestion.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
24 octobre 2008, par Thétis
Oui Yannick, on aurait pu trouver moins cher et sans aucun doute beaucoup mieux. Allez sur : www.creation-de-logo.net, Ils proposent 3 logos pour 199 euros, 6 pour 299 et 9 pour399. Le modèle a l’air pas mal du tout. Quant-à demander aux agents du CNRS de proposer des logos, c’est une idée mais à une période où on réapprend ce que veut dire le mot "oukase" on peut s’attendre à tout. J’ai participé à un concours de logos pour un projet scientifique, donc si ça ne doit pas déclencher un cyclone, ça peut se faire. Mais maintenant que le CNRS a allongé 40 000 euros ça m’étonnerait qu’il se désavoue. Il nous faudra avaler la patate jusqu’à la peau.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
24 octobre 2008, par Yannick Patois
"Mais maintenant que le CNRS a allongé 40 000 euros ça m’étonnerait qu’il se désavoue. Il nous faudra avaler la patate jusqu’à la peau."
Certes, mais qui rédige les articles, les posters, les communications, les sites webs, les présentations ? Pas "le CNRS", mais toi ou moi. Si nous élisons entre-nous un logo (par exemple à partir du site slr), il ne tiens qu’à moi de l’utiliser là où je le souhaite.
Je n’ai malheureusement pas les compétences pour en proposer un, mais il semble y avoir ici des gens capable.
Le cahier des charges que j’ai donné dans le message précédent doit aussi être affiné. Il part du constat effectué dans l’article que nous commentons. Je proposerais pour commencer :
-* autorisant naturellement le développé "Centre National de la Recherche Scientifique"
-* suffisamment proche de l’officiel pour permettre l’identification
-* haut de casse ?
-* sans canne blanche (pour ne pas dire pire)
-* moins mou ?
-* restant présentable dans un miroir ;)
-* de qualité (passant correctement en N&B, occupant intelligemment son espace, etc.)
Il faudra donc sans doute rester dans le choix de couleur et les formes arrondies de l’officiel (afin de rester identifiable), ce qui ne me semble pas rédhibitoire à un travail correct.
Qu’en pensez-vous ?
Yannick
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
23 octobre 2008, par Thétis
Bonjour,
A noter que sur la première adresse internet "centre national de la recherche scientifique" figure tout de même en haut à droite de la page, timidement certes (en caractères light)et pas complètement à droite non plus, en fait pas si loin que ça du logo. Certains feraient-ils de la résistance ? Il y a quand même quelque chose de plus ridicule que ce logo, c’est le cahier des normes graphiques qui va avec. Ceux qui ne l’on pas devraient se le procurer.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
22 octobre 2008, par stephane
Merci pour cette interessante analyse. Je souhaite y ajouter une remarque plus prosaique : ce logo me semble peu pratique. Pour comprendre ce que je veux dire, essayez d’appliquer ce logo sur autre chose qu’un fond blanc. Resultat : un enorme carre blanc avec un dessin dedans... Le probleme est criant sur la page web du cnrs ou pour eviter l’envahissant carre blanc le logo a du etre séparé en plusieurs morceaux, et reconstitué a posteriori. La preuve sur les trois pages suivantes :
http://www.cnrs.fr/fr/z-tools/image...
http://www.cnrs.fr/fr/z-tools/image...
Qui voudra utiliser ce logo devra donc se livrer à la meme gymnastique ? C’est bien pensé...
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Cohabitation des logos
23 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Votre remarque est tout à fait juste et nullement prosaïque. La qualité d’un logo se mesure aussi à sa capacité à s’insérer dans les environnements visuels prévus pour son usage. L’injonction répétée de ne pas faire figurer Centre National de la Recherche Scientifique à ses côtés témoigne aussi d’un refus de prendre cette problématique en considération.
Ce refus est particuilèrement grave pour une institution qui fonctionne énormément sur le partenariat :
les unités mixtes du CNRS, très majoritaires, vont être confrontées à la cohabitation du nouveau logo avec celui (voire ceux) des autres tutelles.
J’ai déjà vu un exemple d’application désolant. La zone blanche du nouveau logo a été abandonnée car excessivement grande, avec pour résultat que le sigle CNRS dans la pastille bleue paraît ridiculement petit à côté de celui de l’université hébergeant le laboratoire. A nouveau tout un symbole.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
22 octobre 2008
Bonjour et merci pour cette analyse un peu effrayante. Mais loin de toutes ces subtiles considérations, suis-je donc le seul à voir dans ce logo un geste obscène que l’on fait parfois avec un doigt dressé ? (encore plus visible dans la version renversée)
Si c’est voulu, le message est on ne peut plus clair...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
21 octobre 2008, par direCteUr de recherche au centre nationaL de la recherche Scientifique
Effectivement avec un tel logo on peut dire que le cnrs est rentré vraiment dans l’actualité... il se met au niveau des médias les plus raccoleurs... il a toute chance d’être prisé et compris, enfin ... puisqu’il est devenu une histoire de c.... La recherche est ainsi sauvée grâce à son nouveau logo....Depuis quelques temps il est vrai que pour avoir un minimum d’argent pour faire un peu de recherche il fallait faire le trottoir des ANR et autres pêches au contrats... nous étions de pauvres pêcheurs sans le savoir... Maintenant on le sait !!! C’est ça la Com...
Merci et bravo à la CNRS-Com...de nous avoir clairement indiqué la voie... l’étendard de la recherche français est ainsi porté très haut... Et si l’on ne dépasse pas les frontières... on a vraiment dépassé les bornes de la stupidité et de l’argent gaspillé...
A la Caisse d’Epargne, on a remercié la direction pour ses actions douteuses... à quand le départ de la direction CNRS.Com ???? Il me semble que la Recherche mérite au moins intellectuellement, plus de considération que la simple vidange de coffres-fortsCe logo ne veut rien dire, il n’a pas plus de prétention que celui de la Vache qui Rit, Amora moutarde et mayonnaise, Y-a Bon Banania... sauf que de faire vraiment rigoler de la recherche...
Quand on allait à l’étranger, le logo CNRS (ancien) était connu et respecté... il nous amenait considération... Ah ! c’est un chercheur appartenant à un grand organisme...!!!! Très très bien, peut on collaborer...????
Je propose que pour faire rapidement connaître le nouveau logo et dépasser effectivement les frontières... le fameux cabinet de logotterie nationale payé à 40 000 euros, nous construise une petite animation (gratuitement)... je propose un globe terrestre et le petit drapeau logo tournant "recto et verso" autour de la terre... déjà les Universitaires Californiens vont pouffer, les Chinois et les Japonais vont franchement rigoler, les Indiens vont sourire... brefs les trois quarts de la Planète, vont re-dire Ah ! La France... La France, il y a la bouffe, il y a le vin, il y a les parfums, BB et les histoires de c... c’est bien connu...
Et sa recherche ?... bientôt y’aura plus...-
Résultat médiocre : qui jeter la pierre !
2 novembre 2008, par Anne D.
Modérons nos expressions : ne tapons ni sur la Vache-qui-rit, ni sur Banania, car la Vache-qui-Rit rit depuis bien longtemps et le tirailleur fait parler de lui en soulevant des problèmes fondamentaux.
Le nouveau mollusque du CNRS ne nous fait pas retourner à l’ère primaire (même pas celui de la communication). C’est un excellent exemple d’uniformisation, certainement le résultat de nombreux aller-retour entre les créatifs et les institutionnelles frileux, peureux de prendre une décision et de mettre une touche de parti pris (un sourire qui durerait de longues années comme celui de la Vache-qui-Rit par exemple).
Je ne suis pas certaine qu’il faille jeter la pierre à l’agence de création graphique... je ne peux croire que les projets initiaux furent aussi "neutres" ! J’aimerais avoir les premiers croquis sous les yeux.
A toutes choses malheur est bon : me voici avec un excellent dossier d’analyses en tous sens pour mes étudiants en design graphique !
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Résultat médiocre : qui jeter la pierre !
2 novembre 2008, par Emmanuel Saint-James
Pour l’agence graphique, voir ce message.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
21 octobre 2008, par RilaX
Bonjour, très bon article selon moi.
Pour en rajouter un peu plus, je trouve que le "dépasser les frontières" est assez phallique surtout lorsqu’il rejoint son préservatif de n.Et alors quand on le voit dans le mirroir ... ce n’est plus "dépasser les frontières" mais les enfoncer dans le C.... NRS !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
20 octobre 2008
Bonjour,
Ce logo particulièrement débile, moins cependant que le texte l’accompagnant, m’est d’emblée apparu comme particulièrement obscène, sans doute en raison d’une mauvaise tournure d’esprit. Mais je n’avais pas pensé à l’image en miroir, de surcroit inversée, si j’ose dire "cul par dessus tête".André Toulmond,
Professeur émérite à l’UPMC
toulmond@sb-roscoff.fr -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
20 octobre 2008, par Béatrice Collignon, U. Paris 1-UMR Géographie-Cités
Merci de cette analyse détaillée, qui explicite le malaise ressenti par beaucoup d’entre nous face à cette "innovation".
On pourrait y ajouter, en sortant de la sémiologie pure, une analyse de la couleur : quel est le sens de ce bleu layette ? Et en matière de communication scientifique s’interroger sur la pauvreté du modèle "pauvre point" qui nous est proposé.
Et pour terminer, que sait-on de la procédure à l’issue de laquelle le nouveau slogan ("dépasser les frontières") s’est trouvé traduit en anglais en une formule on ne peut plus maladroite et improbable ? Comme marque du rayonnement international du CNRS, et comme exemple de la capacité de ses membres à publier en anglais, c’est fort réussi.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
21 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Pour la couleur bleue, l’article propose une explication.
Pour l’origine de la formule dépasser le frontière, ce message et celui qu’il réfère proposent une même interprétation.
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mmpliquée à la transgression des frontères,
16 octobre 2008, par Jean-Pierre Garnier (ingénieur de rechereche CNRS. sociologie urbaine)
Plutôt qu’à la forme graphique du logo, on peut s’intéresser aussi à la nouvelle devise — à l’allure de mot d’ordre — qui ne contredit d’ailleurs pas la signification attribuée à la première.
Appliquée à la transgression des frontières, cette thématique idéologique du « dépassement », directement importée du monde « entrepreneurial »(pour ne pas dire des affaires) peut s’interpréter de 3 manières complémentaires pour faire sens :
1. géographique : à l’heure de la « mondialisation » tous azimuts, c’est à dire de la « transnationalisation du capital » comme rapport social, il est logique que la recherche se plie aux injonctions de ce dernier en prenant modèle sur lui. Via les bien nommés « directives » européennes, en particulier.
2. économique : à l’heure du PPP triomphant (partenariat public-privé), il est non moins logique que la frontière entre la recherche désintéressée des savants et les intérêts financiers de ses utilisateurs et/ou commanditaires s’efface pour laisser place à une osmose (« synergie » en novlangue entrepreneuriale) profitable pour les uns et les autres.
3. disciplinaire, dans les deux sens du terme : de même, le clivage entre recherche fondamentale et recherche opérationnelle doit il — et peut-il — être surmonté, dès lors que les opérations de recherche ne seront plus conçues et mises en œuvre que pour « rationaliser », dans la double acception du terme également, l’exploitation et la domination. Autrement dit, pour en renforcer les mécanismes grâce à l’innovation et les légitimer en les masquant, grâce aux sciences sociales, notamment. -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
15 octobre 2008
Rajoutons-en... en petit, le sigle CNRS apparaît comme empalé sur un piquet dont on ne distingue plus le texte, ce qui n’est pas très engageant. La vocation "dépasser les frontières" se termine en effet dans l’impasse du n minuscule (de National, est-ce un hasard ?). La forme "molle" dans laquelle le sigle est inclus comporte une brisure assez visible à gauche du c de CNRS, qui la rend finalement assez désagréable à l’oeil. Au final le nouveau sigle est mou, englué dans des contours flous et mal travaillés, et affiche une ambition qu’il contredit immédiatement. 40 keuros pour ça me semble cher payé...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
16 octobre 2008
Pour ceux qui n’ont pas vu le "cahier des normes graphiques" Voila ce qui figure au bas de chacune des 30 pages d’icelui.
Conception identité CNRS :
copyright. Vae Solis (pilotage stratégique et signature)
" Moswo et Olivier Lapidus (logotype et normes identitaires)Impressionnant... Je suis contente d’apprendre que grâce à eux nous avons une identité.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
15 octobre 2008, par Pierre Billoir
Je me disais depuis quelque temps : le laïus prétentieux qui explique le nouveau logo
du CNRS avec la "forme" et la "matière" me rappelle quelque chose - j’entends, d’un
point de vue littéraire. Bong sang, mais c’est bien sûr :"Mon Dieu, ma chère, que ton père a la forme enfoncée dans la matière ! Que son
intelligence est épaisse, et qu’il fait sombre dans son âme !"
(Les Précieuses Ridicules, scène VI)Pour ceux qui se sont demandé depuis 350 ans quelle allusion Molière cachait dans
cette formule absconse, nous savons maintenant : il pensait au logo du CNRS...Merci au talentueux concepteur de ce logo génial !
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Le nouveau logo du CNRS, une analyse proto-sémantique...
15 octobre 2008, par Fernand Farioli
Demandons nous simplement ce que les mots veulent dire dans "dépasser les frontières".
Passons rapidement sur le fait que frontières est le plus généralement utilisé pour désigner une délimitation administrative, largement arbitraire, prenons le au simple sens de limites.
Dépasser les limites , entre quoi et quoi ? le savoir et l’inconnu ? que je sache, nos travaux ne naviguent pas dans la non connaissance et l’irrationnel au delà du réel, dans le pur spéculatif. Nous n’allons pas nous aventurer dans un au delà du réel de science fiction. Ancrés solidement dans la réalité, dans le rationnel, nous pouvons à la rigueur considérer que nous gagnons du terrain, autrement dit que nous déplaçons (et non pas dépassons)les limites, en rendant mieux connu ce qui ne l’était pas... mais cette formulation là est même insatisfaisante. Notre rapport à la vérité et au réel est plus complexe : une avancée dans la recherche, c’est la plupart du temps obtenir une représentation plus complète et plus satisfaisante d’un corps d’observables, avoir accepté de tenir pour vraies, à titre provisoire, en attendant de dire plus et autrement, un corps d’hypothèses, une théorie, compatibles avec l’observé, et qui permettent, dans le meilleur des cas, de prévoir des observables à venir grâce à l’expérimentation.
Le slogan proposé par le jus de cerveau des créatifs est donc en parfaite imbécilité et totale incompréhension de notre activité.
ce n’est pas entièrement de leur faute : ce qu’est la réalité de la recherche est très mal connue, non seulement des citoyens en général, mais même de nos élites, généralement issues des grandes écoles, où la recherche ne tient pas une position centrale dans l’enseignement, qui présente des savoirs considérés comme acquis et, plus rarement, un état de la question en cours. Les thèses d’ingénieur docteur, peu nombreuses relativement à l’issue de la formation des ingénieurs sont plutôt choisies par ceux qui se destinent à la recherche, alors qu’on pourrait souhaiter qu’une véritable formation à la recherche soit la nécessaire conclusion de toute formation d’ingénieur.
La recherche est assez généralement confondue avec la seule recherche appliquée, l’invention, le brevetable, le technologique, ce qui fait bien l’affaire de ceux qui cherchent à en tirer des profits immédiats et se soucient peu qu’augmente le corpus des savoirs de l’humanité. Pourquoi et comment ne sait-on pas mieux ce qu’est la recherche, c’est probablement là la bonne question, et le logo new look du CNRS ne contribuera pas, au contraire, à la résoudre. -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
14 octobre 2008, par STREICHER
Lorsque la SNCF a modifié son logo, le cabinet qui avait réalisé ce nouveau dessin avait rendu une exégèse dans laquelle ils mettaient en avant ce modèle, avec "une interruption des lignes".
On peut donc s’attendre à tout.....
Pierre STREICHER
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
14 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
En ce qui concerne les lignes budgétaires, on sait déjà à quoi s’en tenir.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
14 octobre 2008, par Thétis
Bonjour,
Etant moi-même graphiste, ce n’est pas sans surprise que j’ai découvert notre nouveau logo. Avant même d’avoir lu cette analyse l’idée que le personnel du labo devrait peut-être raser les murs, m’est tout de suite venue à l’esprit quand j’ai lu que "Centre National de la Recherche Scientifique" ne devait en aucun cas figurer à côté de cette oeuvre d’art. En ce qui concerne ces caractères bas de casse, deux graphistes sont venus en stage dans notre labo, et les deux utilisaient cette police ou quelque chose d’approchant. Ce doit être la mode... Et ça donne une impression de "nivellement par la base" assez peu flatteuse. Quant-au cahier des normes graphiques, ils ont dû passer plus de temps à écrire cette chose qu’à dessiner le logo. 40 000 euros pour une forme qui évoque la tête des petits hommes de la zone 51 de Roswell, un acronyme des plus discrets pour ne pas se faire repérer à la frontière en question, et un texte qui va se fourvoyer entre les jambes du "n" où il donne l’impression d’être coincé à ladite frontière, si ce n’est pas de l’argent facile ça ? la seule chose qui ne me gêne pas ,c’est la couleur. Je l’utilise moi-même volontiers sans aucune arrière-pensée politique. Bref, beaucoup de bruit pour rien, et de l’argent mal placé. Au fait, le nom de l’agence ne figure nulle part, son patron aurait-il demandé l’anonymat ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
14 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Si si, le nom de l’agence graphique figure en page 2 de la charte graphique indiquée en début d’article. Il s’agit de Moswo et Olivier Lapidus. Voir aussi ce message à leur propos.
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Dépasser les frontières ?
14 octobre 2008, par Gabriel Nève
N’est-il pas paradoxal que le slogan du CNRS "dépasser les frontières" ressemble fort à la première partie du titre d’un article d’Alan Sokal, qui n’est qu’une parodie ?
A savoir son article intitulé "Transgressing the Boundaries : Towards a Transformative Hermeneutics of Quantum Gravity" (Social Text 46/47, pp. 217-252, spring/summer 1996), article que vous pouvez trouver en ligne sur le site d’Alan Sokal (avec beaucoup de liens concernant le langage pseudo-scientifique de certains "intellectuels" et leur utilisation abusive des métaphores).A noter que le livre d’Alan Sokal (écrit avec le belge Jean Bricmont), "Impostures intellectuelles", a été publié en français (d’abord par Odile Jacob, puis par le Livre de Poche en 1999).
Bonne lecture à tous !-
Dépasser les frontières ?
14 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Oui, cela avait déjà été remarqué dans ce message.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
13 octobre 2008, par FLT
Très belle analyse : je n’avais pas pensé à toutes ces significations. Ma première impression avait été que le nouveau logo évoquait un organisme primitif ou un embryon, ce qui n’est pas mieux !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
10 octobre 2008, par philippe DR CNRS
Bravo pour cette analyse stimulante et partagée. Mais il faut pousser un peu plus loin. Pourquoi une organisation a-t-elle besoin de se créeer une nouvelle identité visuelle (ou de marque) ?
Ce phénomène est bien connu pour les grands groupes en restructuration dont les métiers et les frontières changent ou pour ceux qui ont du faire face à une crise et qui souhaitent l’effacer. Il y a des cabinets spécialisés dans la création de sigles et de logos, censés accompagner cette mutation (cf l’émergence de Vivendi, Véolia, et autres). Il s’agit en général de se créer ue double identité. Une identité "client" (ou marchés) et une identité "d’appartenance" pour des salariés déboussolés par le changement. Cette identité n’a bien évidemment de sens que si le signal qu’elle porte est à la fois fort, pertinent et pérenne. Les entreprises qui se sont essayées à changer au gré de leurs reconfigurations ont en général échoué sur les deux dimensions. Le client ne s’y retrouve pas, et les personnels n’ont plus de sentiment d’appartenance. Il s’agit donc d’opérations d’importance, muries, débattues...consensuelles ou conflictuelles, là n’est pas la question... Mais qui sait aujourd’hui où va le CNRS ? Personne. Choisir et imposer un nouveau logo dans ces conditions est à la fois une erreur (que votre ananlyse révèle) et aussi le signe d’une direction déboussolée, qui se raccroche aux branches de la communication, comme le fontt d’autres sociétés après un épisode douloureux qu’il fallait effacer (par exemple tel ou tel scandale environemental). Nous sommes dans la même logique... et il ne faut pas faire totalement porter le chapeau à une direction de la communication "incapable". Coincée entre l’exigence du "marché ou du monde irréel" (ici en fait le président de la République et ses conseillers) et celle du monde réel (les producteurs de recherche que nous sommes) la direction du CNRS, qui n’a manifestement aucune boussole ni aucun cap, se tourne vers le sésame qu’est la communication...Parions que ce logo, qui n’a sens ni pour les "clients" ni pour les personnels, aura une durée de vie très limitée...-
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
10 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Merci de vos remarques.
Dans cet article, j’ai seulement essayé de juger ce logo d’un point de vue technique, et d’essayer de comprendre ce qu’il veut dire. Il est clair que je trouve irrecevable le travail du graphiste, (comme d’ailleurs tous les professionnels dont on trouve les avis sur le Web), pourtant je ne juge pas la personne (dont j’ignore tout) :
je sais trop bien à quelles cadences infernales les graphistes peuvent être soumis dans ce genre de cabinet, et pour un salaire indigne de leur talent. Peut-être est-ce cela, peut-être manque-t-il juste un peu d’expérience, ou peut-être est-ce effectivement un charlatan, comment savoir ?De manière générale,
bien que je me sois permis de forcer le trait ici ou là, je ne porte pas de jugement sur les personnes. La direction du CNRS a-t-elle une véritable marge de manoeuvre dans le contexte politique du moment ? Sans doute pas. Qui sait si ce cabinet ne lui a pas été imposé, sans appel d’offre pour le choisir, sans autonomie dans la rédaction du cahier des charges, sans possibilité de rejeter ses recommandations.Ce que je trouve grave, c’est d’entendre rappeler si peu souvent nos valeurs : que le travail en équipe est supérieur à la concurrence entre individus,
que la connaissance n’est pas une marchandise mais doit profiter à tous, que la recherche de la vérité est plus sûre qu’une stratégie de communication, que la critique par les pairs est plus efficace (osons le mot) que les décisions autoritaires. Les directions des grands établissements scientifiques comme le CNRS ou les universités ont oublié tout cela,
mais c’est tout de même le signe que la communauté scientifique
dans son ensemble l’a aussi bien oublié. Si Sauvons La Recherche demande à chacun de refuser de collaborer avec l’ANR et l’AERES
(voir ici), c’est bien parce que leur fonctionnement même va à l’encontre de ces valeurs et qu’il est indispensable de les retrouver pour sortir de cette situation.
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Vision d’un designer graphique sur le nouveau logo du CNRS
10 octobre 2008, par Geoffrey
Hello,
je vous invite à découvrir cette analyse très graphique et pertinente sur le nouveau logo du CNRS :
http://graphism.fr/post/52878346/le-nouveau-logo-du-cnrs
et également ici :
http://graphism.fr/post/53436973/des-nouvelles-du-logo-du-cnrs-et-un-message-auxCordialement,
Geoffrey
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
10 octobre 2008, par P. J. T. F., acousticien retraité
Je crois que ce logo est encore trop riche... Ne pourrait-on proposer, comme à la télé, un simple carré blanc ?
qui serait tout à fait dans la ligne de la sarko-pensée !Toutefois, aujourd’hui, il faudrait mettre en filigrane "NOBEL" pour être vraiment conforme à ce qu’est la recherche française actuelle ! Et ce serait quelque peut sarko-gênant...
Enfin, il y aurait une bien meilleure solution : ce serait de laisser aux hommes de l’art - les chercheurs et leurs collaborateurs - le soin de définir leur image. Mais, là, c’est franchement sarko-phage !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par beauprogramme
Vu à l’endroit en gros, en noir et blanc de préférence comme au début du film L2i, ce nouveau logo est surtout obscène. Qui est en train de pénétrer le cnrs ? Est ce moins "masculin" que l’ancien ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par Émilie Rigaud
Mais qu’est-ce qu’un cabinet de conseil ??? Pourquoi ne pas avoir demandé à un graphiste ? Si le CNRS n’est pas capable de faire appel à des gens dont le métier est de designer des identités visuelles, c’est qu’il ne mérite pas mieux que ce logo.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par François Bonhomme
Bonjour,
je ne suis pas un sémiologue averti, et je trouve l’analyse qui vient d’être faite très pertinente, mais d’autres aspects du logo et de sa lettre d’accompagnement m’ont fait réagir. Ci-dessous copie d’une lettre écrite à M. Benedetti, qui n’a pas reçu de réponse pour le moment. Bien sûr, tout cela peut sembler microscopique par rapport aux enjeux du moment en matière de science et société, mais à mon avis bien révélateur tout de même...
fb"A l’attention de M. Arnaud Benedetti
Directeur de la communication du CNRS (merci de transmettre)Cher Monsieur,
Je me permets de réagir à l’annonce qui vient de nous être faite du changement de visuel du CNRS.
Je pensais naïvement que l’image du CNRS dépendait de l’excellence de ses publications plutôt que de l’apparence de son logo. Apparemment sa visibilité internationale n’est pas si mauvaise que ça (voyez par exemple http://www.webometrics.info/top1000...). Quant aux maximes qui vont accompagner ce changement, outre que je ne vois pas très bien pourquoi un institut national français aurait un sous-titre dans une autre langue, est-ce que vous croyez sincèrement qu’elles constituent un argument qui augmente ipso facto la « compétitivité internationale » ? Par ailleurs, à mon sens le mot « frontières » en français courant possède essentiellement une signification géographique connue de tous et non pas la connotation de « limites » qu’elle a en anglais, cela déplace donc immédiatement l’attention sur le terrain de l’expansion internationale, et il me semble que le CNRS n’est pas encore une multinationale privatisée et cotée en bourse, que ça reste donc une institution nationale dont les préoccupations premières devraient être celle de servir les intérêts de la communauté qui la finance. En tant que citoyen de ce pays, j’aurais plutôt préféré quelque chose faisant écho au rôle de la science dans la société... Enfin, votre argument « afin de mener une recherche qui soit compétitive au niveau mondial » est tendancieux : il laisse à penser que cela ne serait pas le cas, alors que vous savez très bien que les publications sont, elles, internationales, qu’elles n’ont pas besoin de logo pour être évaluées, et que les chercheurs du CNRS ne tirent pas si mal que ça leur épingle du jeu dans cette compétition !
Je vois qu’encore une fois, dans un monde fait de faux-semblants, on investit dans l’argument de la visibilité plus que dans la résolution d’autres déficits criants du système. Triste époque...Je vous demande de bien vouloir transmettre ces réflexions à ceux qui ont partagé avec vous les décisions concernant ce changement de logo,
avec l’assurance de mes salutations distinguées
François Bonhomme
Directeur de recherches au CNRS"-
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique : réponse du Directeur de la communication au message précédent
10 octobre 2008, par François Bonhomme
Cher Monsieur,
Bernard Jollans m’ a transmis votre message. Vous me permettrez tout d’abord de vous remercier pour votre franchise et pour votre courtoisie. Comme quoi, l’expression de convictions peut se faire avec élégance, ce qui n’est manifestement pas toujours le cas pour certains de nos collègues.
J’en viens au fond . J’ai pris connaissance avec attention de vos arguments. Croyez-bien que je suis convaincu, comme tous mes collègues de la Direction de la Communication, de la qualité internationale de nos publications. Nous nous efforçons au demeurant de les médiatiser tant par le travail de notre service de presse que par le biais de notre journal mensuel. Le vrai problème se situe ailleurs. La communication ne dépend pas seulement de l’émetteur et des convictions , aussi solides qu’elles puissent être, de celui-ci mais aussi du récepteur et des perceptions externes dont un organisme comme le nôtre est l’objet. Les critiques , très souvent injustes, qui sont portées contre notre organisme supposent aussi que nous soyons capables de nous poser la question de nos lacunes en matière de communication. La dimension internationale de nos activités est pour nous évidente mais force est de constater qu’elle n’est pas toujours intégrée par certains décideurs et autres leaders d’opinion. A lire certains articles de presse ou certaines déclarations , les qualités de l’organisme ne sont pas toujours reconnues. Tout notre effort de communication, loin d’affaiblir la visibilité de l’établissement, vise non seulement à renforcer celle-ci mais à pallier au déficit d’image qui parfois nuit au CNRS. La signature retenue , aussi imparfaite soit-elle (mais par expérience je sais que la communication parfaite n’existe pas) vise à synthétiser en une formule brève l’effort du CNRS : effort pour avancer sur le front de la connaissance, effort pour décloisonner les disciplines (la multidisciplinarité , qualité essentielle de l’organisme et que d’aucuns veulent remettre en cause, est bien l’une des valeurs ajoutées de notre maison) , effort constant pour hisser notre recherche au meilleur niveau mondial... j’ajouterai que le CNRS, acteur international majeur de la recherche et reconnu comme tel sur la scène mondiale, n’est pas perçu comme cela en France, encore une fois principalement chez les décideurs et quelques médias. C’est d’ailleurs la raison qui nous a incité au sein de notre direction une cellule spécifiquement dédiée aux Affaires publiques, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres organismes.
Nous sommes bien conscients que le choix d’un nouveau visuel n’est pas en soi une réponse suffisante. Il vise surtout à renforcer techniquement notre visibilité , à homogénéiser notre identité visuelle et surtout à simplifier et à assouplir les usages d’une charte graphique qui devient désormais tout support (papier et web). Il s’inscrit aussi dans une politique de communication plus offensive qui a pour but de mieux promouvoir et illustrer l’identité d’une maison à laquelle nous sommes tous attachés. S’agit-il d’un "faux-semblant" ? Vous m’autoriserez à ne pas partager votre opinion tant me revient à l’esprit en vous écrivant cette belle formule du grand linguiste Emmanuel Benveniste et selon laquelle "Etre, c’est être perçu".
Sachez que je me tiens néanmoins à votre disposition pour détailler plus avant notre stratégie de communication.
Recevez, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus cordiaux.—
Arnaud BENEDETTI
CNRS - Délégation Paris Michel Ange
Directeur de la communication
3, rue Michel-Ange
75794 Paris cedex 16 Francemerci de votre réponse aussi rapide que détaillée. Si je comprends l’essentiel de votre message, ce changement de logo et de charte graphique correspond plus à un plaidoyer "pro domo" destiné à montrer à ceux qui nous gouvernent que le CNRS ne serait peut-être pas le mastodonte ringard que certains voudraient voir disparaître, mais bien quelque chose qui soit le fer de lance de cette modernité un peu bling-bling qu’on cherche à nous imposer aux forceps. C’est rassurant de se savoir défendu par des responsables qui cherchent à esquiver les coups et les reproches en se "déplaçant sur le terrain de l’ennemi". Mais beaucoup parmi nous auraient peut-être souhaité voir publier des démentis plus affirmés et des démarches positives plus nettes pour défendre l’institution, au risque de provoquer des crises, plutôt qu’avoir l’impression que finalement toute la machine s’aligne gentiment sur les oukases gouvernementaux en allant même au-delà de ce qui est explicitement demandé...
Cette histoire de logo et de communication n’est qu’un épiphénomène, bien entendu, et vous savez mieux que moi que des choses beaucoup plus importantes se tissent loin des politiques d’affichage...
Puisque nous restons dans le domaine de l’échange courtois, je suis d’ailleurs surpris de la passivité de mes collègues, et je me permets de transmettre copie de notre échange de correspondance au modérateur du blog de SLR, puisqu’ils ont jugé bon de parler de ces histoires de logo ...sincèrement vôtre,
François Bonhomme
Directeur de Recherches
Université de Montpellier II-
Un échange avec M. Benedetti, directeur de la communication du CNRS
13 octobre 2008
Merci de rendre publique la réponse de M. Benedetti.
Celle-ci mérite une petite analyse lexicométrique. On y trouve force métaphores guerrières (stratégie, offensive, front) dont on a dit ailleurs le manque de distance historique qu’elles révèlent (voir L’étrange réforme
Hommage à Marc Bloch). Le mot « science » et ses dérivés n’apparaissent jamais, mais on y trouve valeurs ajoutées et déficit : on voit l’influence idéologique du monde des affaires, pour qui la science est une marchandise. Il est affirmé que l’effort de communication vise [...] à pallier au (sic) déficit d’image et que le nouveau visuel [...] vise surtout à renforcer techniquement notre visibilité, mais ces obsédantes visées ne contiennent aucun argument technique réfutant les jugements systématiquement inverses des professionnels du graphisme.Néanmoins soucieux de se montrer aussi cultivé que les chercheurs en sciences humaines dont il assure la communication, M. Benedetti cite le grand linguiste Benveniste, qu’il prénomme non pas Emile, mais Emmanuel, prénom de l’auteur de la présente analyse sémiologique. Cet intéressant lapsus nous convainc que M. Benedetti souhaite tout de même communiquer avec nous, et nous l’invitons à
détailler plus avant [sa] stratégie de communication dans nos colonnes. Sachant par ailleurs que cette page Web a valu à notre site un taux de visite rarement atteint, nous ne pouvons déjà que le remercier d’avoir offert à Sauvons La Recherche une campagne de publicité de 40 000 euros. Si M. Benedetti arrive à faire passer les idées de Sauvons La Recherche à la direction du CNRS, il achèvera de nous convaincre de l’efficacité des outils de communication qu’il affectionne.
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Tout petit commentaire suite à cette analyse époustouflante
9 octobre 2008, par Frédéric delvalle
En découvrant le nouveau logo du CNRS, je m’étais permis de le comparer à une rondelle de patate.
Quand je vois ce qu’il donne à l’envers, je regrette à posteriori d’avoir utilisé le terme "rondelle" surtout maintenant que je sais que c’est tout un cabinet qui s’est mobilisé pour nous "l’offrir".L’épaisseur de la charte graphique justifiant en général la facture, je ne suis pas particulièrement surpris par le prix mais que cela se sache, à partir d’aujourd’hui je casse les prix et pour une charte de la même épaisseur, je ne demanderai que la moitié (D’ailleurs, à partir d’aujourd’hui, je ne fournirai plus un seul logo sans charte... Peut-être des chartes sans logo ?).
Frédéric DELVALLE
Graphiste - Photographe
(LIP6- Laboratoire d’Informatique de Paris 6) -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par Claudine Maréchal, responsable communication de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée
Comme vous, à l’explication de ce logo patatoïde, j’ai vu le CNRS comme malléable à merci et me suis demandé comment on pouvait oser mettre une phrase comme "dépasser les frontières" en la collant dans une impasse, le n, et en l’enfermant dans un cercle cassé. En tout cas ce qui est cassé, c’est l’image dynamique du CNRS : un cercle, une boule çà roule mais une patate, çà va plutôt cahin caha... Mais mieux, avec la version réduite de ce logo, je trouve assez révélateur cette petite canne blanche qui soutient l’acronyme, dans le genre "force qui avance mais qui ne sait pas où elle va", cela tombe bien à propos... Par delà les inquiétudes sur notre avenir, j’ai bien et je crains que cela fasse bien rire aussi sur le plan international... En enfermant tout cela dans un utérus, l’inconscient de la communication espére-t-elle une naissance ou traduit-elle une régression sans espoir ? Mais restons zen, c’est ce que nous dit j’imagine tout ce bleu qui me fait penser à un logo de centre de balnéothérapie. D’aucun feraient bien d’aller y faire un petit séjour pour retrouver un peu de bon sens...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 octobre 2008, par Olivier Sandre
merci pour cette analyse typographique de la nov’langue de la "gouvernance" du CNRS !
est-ce que la forme de bulle qui entoure le mot CNRS n’est pas analogue à celle des nouveau logos de la SNCF, de GDF-Suez (bref d’entreprises publiques privatisées ou presque..) ?
si j’ai bien compris le charabia de la DirCom du CNRS, ce logo sera décliné différement pour chaque institut (comme l’a fait déjà l’INSERM avec ses formes qui rappellent vaguement des chromosomes dans une cellule vivante..)
pour ma part c’est décidé : je continuerai d’utiliser l’ancien logo du CNRS sur toutes mes affiches et communications ! -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 octobre 2008, par Seb
Je trouve particulièrement ironique que l’accroche soit quasiment identique à celle du papier qui fit tant de bruit dans l’affaire Sokal.
"Transgressing the Boundaries" et "Dépasser les frontières", foutage de gueule dans les deux cas ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 octobre 2008
CNRS n’est pas un acronyme, ce mot désignant un sigle prononçable !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Stricto sensu vous n’avez pas tort, mais depuis Vian et Queneau la différence entre sigle et acronyme s’est beaucoup estompée. On ne parle pas encore de céhénériste comme on parle des érémistes, mais au train où vont les choses on peut se demander si les seconds ne vont pas finir par absorber les premiers.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Au fait, j’ai oublié de faire remarquer que l’utilisation du mot « acronyme » est le fait du cabinet, j’ai pour ma part utiliser « sigle », sauf quand je paraphrasais une citation. Mais je répète que la distinction n’est plus très nette de nos jours.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
8 octobre 2008, par Richard GEORGE
Intéressante analyse de ce nouveau logo. Il me semble que l’ajout du texte "dépasser les frontières" dans la lettre "n" est essentiel à la compréhension d’un sens caché qui me saute aux yeux. Je me trompe peut-être, mais cette phrase qui entre quasiment en contact avec le "n" de "national", qui le pénètre ou le "défonce" (ça c’est de l’argument de fils de pub), pourrait signifier que le nouvel objectif du CNRS est de "dépasser les frontières" nationales - publiques - pour y laisser entrer le privé... Dépasser les limites du financement public et de la recherche fondamentale - "à but non lucratif" - pour n’en faire qu’un Centre de Recherche Scientifique débarrassé du carcan National-Communiste-Etatique (mais là, je m’égare). Le "n" semble poussé vers le haut, certes, mais bien plutôt vers la sortie. Ouste ! dehors le "national", ciao ! la recherche publique.
Vous remarquerez également que le "n" et le "s" sont de la même couleur, un bleu ciel froid mais positif, qui ressort pourtant moins bien que le blanc des lettres "c" et "r". Ces lettres se retrouvent isolées les unes des autres. Hasard ? Impossible, étant donné le prix d’un logo. Serait-ce le signe là aussi d’un abandon futur de l’activité purement scientifique du CNRS ? Serait-on tenté, en haut lieu, de faire sauter (dans un avenir proche) le "national" et le "scientifique" pour ne conserver qu’un "centre" de "recherche" dont le sigle assez flou - "CR" - permettrait une réorientation du centre vers, par exemple, la recherche à but lucratif, donc à but purement commercial ? J’exagère, je sais, mais le "relookage" d’un logo cache souvent des projets de restructuration, de changements profonds d’une entité, et pas seulement de son image.
Autre point, l’aspect formel du logo brouille l’image du CNRS en le confondant avec celui du logo d’une marque. D’une marque commerciale. La forme et les couleurs sont celles de marques de labos pharmaceutiques. C’est un logo de marque. Ce qui renforce cette impression est la présence du slogan ou base-line "Dépasser les frontières". Ne manque plus que les spots de pub et les affiches avec monsieur Spock nous vantant le CNRS du futur...
Si les intentions du commanditaire et de l’agence étaient respectueuses de la nature actuelle du CNRS, ils n’auraient certainement pas produit un logo de cette facture.
Formellement, il est mou et ne tient pas. Son "Dépasser les frontières", ridicule, est de trop. Il parasite l’ensemble. Inesthétique et inefficace puisqu’il devient illisible en réduction. Etc. etc. etc. C’est un logo qui bande mou - pardonnez la trivialité, mais ce "Dépasser les frontières" qui pendouille (après avoir pénétré le "n") pourrait laisser penser que les chercheurs manquent d’énergie (bande de fainéants !). D’où les réformes à venir...Pour conclure, je dirais que ce logo bien triste et mal fichu rejoint la longue liste des logos produits récemment - mal fichus eux-aussi - pour masquer des changements plus profonds ou des agissements peu glorieux. Ce nouveau logo du CNRS n’annonce pas de bonnes nouvelles pour son avenir. Mais ce n’est que mon humble avis de graphiste.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par pencalet29
Bonjour,
Vous devriez ajouter l’ancien logo à votre article pour faciliter la partie "comparaison".
merci
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
On en trouve plein sur le Web :
ici,
là
ou encore
là
et puis encore
là.Comme on le voit, la couleur varie quelque peu, et le texte complet n’est pas toujours présent.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Jacques
S’agirait-il de préparer un futur rapprochement entre le CNRS et GlaxoSmithKline (http://www.gsk.fr/) ?
Les logos sont déjà compatibles...
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par lvzor
J’observe que la forme de pastille partiellement sucée est certainement une trouvaille à plusieurs K€, et que le choix des couleurs et de leur rapport nous informe que MM. Moswo et Lapidus aiment aller à la piscine, mais plutôt la nuit. Quant à la principale clause du cahier des charges, sans doute demandée par l’Elysée, elle est magnifiquement respectée : le N et le S ressortent parfaitement.
Il est également très actucieux de mettre un slogan tel que "dépasser les frontières" : ainsi, la Wallonie et le canton de Vaud nous sont ouverts.Et... le contribuable est heureux de constater qu’en période de crise, on sait réserver les dépenses de l’Etat à l’essentiel. (J’espère que le salaire du chef de l’Etat sera revalorisé en 2009, il ne manquerait plus qu’il perde du pouvoir d’achat !)
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Patrick
Ce nouveau logo déforme une sphère (une lueur dans un cercle uni donne un relief sphérique) sans pour autant en "dépasser les frontières". Malgré ce que prétend le slogan.
Il y semble même bizarrement confiné, dans cette ...bulle.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Un concepteur qui passe
[À ne publier qu’en l’absence avérée de risque de plaintes en retour !]
« 40 mille euros d’après des informations non encore confirmées, ce qui serait assez bien payé sans être scandaleux si le travail est de qualité ».
Pas d’accord (et je suis graphiste concepteur indépendant et auteur de logotypes d’envergure équivalente ou se voulant telle). C’est un prix absolument scandaleux, d’autant plus quand on vire partout des wagons de personnels sous prétexte d’économie (mais les gaspillages ne sont jamais perdus pour tout le monde). Comment peut se justifier une telle somme ? S’il s’agit de se la péter, alors, plus c’est cher, mieux c’est. Il ne s’agirait donc plus là que de spectacle au sens qu’en donne Debord. La compétence serait alors absolument secondaire dans l’histoire.
Ici, nous sommes visiblement dans une logique de marketing industriel (avec la légèreté que cela implique ?) et ce n’est pas un hasard, puisque cette nouvelle identité semble faite pour « vendre » la privatisation et le démantèlement de la recherche publique. Ces gens-là, parfois, sont réellement cohérents. On parle d’ailleurs bien de « bloc marque », de « bandeau marque », etc. : nous ne sommes plus dans une logique institutionnelle, mais dans une démarche industrielle et commerciale (et les produits dérivés ne sont pas oubliés !).
Pour quelles raisons les très hautes compétences qui se sont attelées au cahier des normes (et non « charte ») ignorent-elles (dans le texte courant) l’usage de l’apostrophe typographique (la typographie, étant base de tout et véhicule du sens, cela interroge assez vivement…) ?
Un « vrai » logo ne doit pas être « datable » (ou alors, daté années trente, ce qui revient au même (!)) sinon, il est immédiatement daté. Les effets de mode sont l’évidente négation d’une solide identité visuelle, qui ne devrait jamais être jetable.
Ici, on joue sur une forme déjà beaucoup vue et plus ou moins en perte de vitesse (cette espèce de pastille galet… (qui présente en outre le grave inconvénient de difficultés de raccordements de courbes, même avec les précieuses courbes de Bézier)).Dans sa version de base, ce logo comporte un dégradé (garantie de problèmes techniques à venir) !
Par contre, les différentes graisses du titre courant du document (traitement typographique de l’acronyme) reprennent de façon intéressante les valeurs de contraste du logo proprement dit (ce n’est cependant pas suivi partout).
Mais, le plus fort, oui, c’est bien ce « Attention, le nouveau logotype n’utilise plus le développé “centre national de la recherche scientifique”. De ce fait, l’explication de l’acronyme ne peut et ne doit plus être associée au logotype d’aucune manière. » Voici donc des professionnels qui, chargés de porter et de renforcer le sens, mettent en garde contre celui-ci !
Tout est dit.
Sauvons la recherche... S’il est encore temps !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Merci de vos remarques sur le plan graphique, plus profondes que les miennes qui ne viennent pas d’un véritable professionnel. J’avais aussi relevé l’usage du mot « norme » plutôt que l’habituel « charte », il aurait été facile d’ironiser là-dessus, je n’ai pas voulu en rajouter.
Je reviens en revanche sur le prix. La direction de la communication a précisé que l’élaboration de ce logo aura duré un an, pendant lequel le cabinet aura rencontré beaucoup d’entités du CNRS. Faire un logo pour un décideur unique est plus facile que pour une collectivité de 30 mille personnes vous le savez certainement mieux que moi : dans un cas on trouve rapidement une solution susceptible de répondre à un souhait assez nettement formulé, dans l’autre il faut réussir à percevoir un souhait commun (qui n’existe pas forcément) et explorer plusieurs pistes pour trouver celle qui sera la moins incomprise. Comme je le disais, si le travail avait été de qualité le prix aurait été certes élevé mais pas scandaleux, vu le nombre d’heures exigées rien qu’en rencontres avec les uns et les autres.
J’y ajoute une dimension plus spécifique au chercheur en informatique que je suis. Ma discipline a fait disparaître de nombreux métiers autour de la typographie. Partant, je trouve normal qu’un organisme scientifique qui a sa part de responsabilité dans ces disparitions fasse un petit effort financier en direction des rescapés de ce secteur économique, savoir les graphistes. Je n’ai pas d’intérêts financiers personnels dans le secteur (juste quelques bons amis dont je souhaite qu’ils vivent décemment), c’est une question de déontologie de chercheur conscient de l’impact de son activité sur la société.
Cordialement.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Aladar
On peut voir beaucoup de choses dans ce logo, néanmoins, la disparition effective entre le logo et "Centre National de la Recherche Scientifique" est effectivement le point le plus important de ces modifications et augure, par cette dissociation, d’un avenir plutot sombre : serait-il plus facile aprés ça d’assimiler le sigle au "Conseil de la Recherche Scientifique", une belle agence de moyens ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Béka
Votre analyse me semble tout à fait pertinente.
Le message "dépasser les frontières" est contredit par la graphie conformiste et enveloppante.
Avec ses formes rondes concentriques, ce logo évoque davantage un foetus replié sur lui-même
dans son liquide amniotique, qu’une recherche en marche.Je partage également votre point de vue sur l’absence de hampes et de jambages,
qui renforce le côté "absence de prise" sur le réel. -
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Guérard Marie-Gabrielle
Qu’est-ce qu’on fait pour dire le ridicule, le scandaleux de l’affaire du nouveau logo du CNRS et du film de Beneix ? Je crois qu’il faut pour le moins refuser simplement de l’utiliser.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par vincent
J’ai pour ma part pris connaissance de ce nouveau logo sans en connaître précisément les tenants et aboutissants. Ma première impression a été désastreuse. Probablement le dégradé inutile et moche, et le côté difforme et ramassé.
Cette analyse, tout parti pris qu’elle prenne, explique bien de ce qui me dérange.
A commencer par le fait qu’on confonde le cnrs et l’oréal. On ne cherche pas dans l’optique d’avoir des résultats consensuels ou de redorer son image de marque, ou de plaire a un coeur de cible. On cherche des réponses a des questions, et des fois même on cherche les bonnes questions.
Celle qui consiste a savoir les habits qu’il faut pour avoir l’"air de" me semble plus que déplacée : révélatrice d’une profonde méprise des buts la recherche.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
N’y connaissant rien en typographie, j’ai trouvé cette analyse enrichissante d’un point de vue technique. D’un point de vue analytique, elle est cependant sans intérêt. En effet, l’auteur part clairement avec un a priori négatif et entreprend de descendre le nouveau logo en le diabolisant et en interprétant toute sa géométrie par le prisme de ses convictions. Le paragraphe final tentant vainement de faire bonne mesure.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
En suivant le lien de l’interview cité dans l’article, vous verrez que son propre forum de discussion comporte des remarques des professionnels du graphisme qui vont dans le même sens que les miennes. Que je me sois permis de forcer le trait ici ou là, je ne m’en cache évidemment pas. Il n’en reste pas moins qu’on ne dépense pas 40 mille euros dans un logo sans avoir un message à faire passer : si la direction du CNRS a une autre interprétation des choix absolument pas innocents opérés par ce graphiste, qu’elle les exprime. Ces colonnes lui sont ouvertes.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Vous ne faite que confirmer mon message précédent : Techniquement, je suis les remarques qui ont été faite par vous-même ou par les autres professionnels auxquels vous faites référence mais je reste extrêmement méfiant vis-à-vis des messages idéologiques associés. En ce qui concerne le logo lui-même, et en tant que candide plutôt bon public, je n’en suis pas vraiment fan (le "dépasser les frontières" est vraiment mal placé) mais bon, il ne me parait pas plus mauvais que ce qu’on peut trouver actuellement (domaine public ou privé confondu). Concernant les 40k euros et le message à faire passer (et ayant une certaine expérience du monde industriel), je vous trouve bien prompt à faire le lien. Bien des résultats de cabinets de consulting sont simplement le fruit d’une incompétence vendue comme expertise... Pour faire le lien, il faudrait déjà pouvoir vérifier que le cabinet ne fait pas que se vanter d’être des spécialistes de la communication d’une part, et qu’il a bien reçu la directive de faire passer le dit message d’autre part.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Une des différences existant entre un bon graphiste et un mauvais est que l’un est conscient de tous les messages que fait passer son logo et l’autre non. Mais quelle que soit la réponse à cette question, les dits messages passent. Etant donné que ce logo a été commandé pendant que certaines réformes se mettent en place, il est tout de même difficile de conclure à des coïncidences.
Qu’elles soient conscientes ou inconscientes dans l’esprit du graphiste et dans celui de son commanditaire est assez secondaire.-
Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Vous sous-estimez l’incompétence de vos dirigeants. Lorsque l’on veut restructurer une activité ou ici une institution, la procédure "standard" est de renouveler la communication (et donc ici le logo) et de faire appel à des spécialistes de la question. Dans votre analyse, vous faites plein d’hypothèses difficilement vérifiables : que le dirigeant manipule (ou est lui même manipulé par le pouvoir en place), qu’il a commandé un message particulier au spécialiste en communication et que ce spécialiste est suffisamment compétent pour l’avoir retranscrit fidèlement.
Oh bien sur, ces choses sont tout à fait possibles et arrivent parfois. Cependant, dans la vraie vie ce n’est pas le cas le plus fréquent et les dirigeants ne font que faire comme les autres et comme on a toujours fait. D’ailleurs, les critiques purement techniques et vos propres affirmations sur les graphistes auraient plutôt tendance à le confirmer : Comment des prétendus spécialistes en communication ont-ils pu commettre des erreurs aussi grosses ? Si les dirigeants étaient aussi manipulateurs que vous le prétendez, n’auraient-ils pas plutôt commandé quelque chose de plus subtil, de plus travaillé ?Moralité, gardons nous bien d’énoncer une collection d’hypothèses comme si il s’agissait d’une évidence indiscutable simplement pour soutenir des idéologies. Après tout, la science que vous défendez ne se veut-elle pas neutre ? A titre personnel, tout ce que je retire de ce débat est le simple fait que ce logo est nul, de là à en déduire ce que vous voulez y voir... j’attends de vraies preuves.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Je répète que je n’affirme pas que le commanditaire soit nécessairement conscient de ce que fait passer le logo. Vous remarquerez également que mon analyse se fonde non seulement sur lui mais aussi sur son texte d’accompagnement. Celui-ci exige par 2 fois que le développé du sigle ne soit jamais présent. C’est tout de même révélateur.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Révélateur de quoi ? Le principe d’un acronyme est précisément d’éviter l’utilisation systématique du développé. Si à chaque fois que vous utilisez un acronyme, vous en rappelez le développé, ça ne sert strictement à rien d’en utiliser (et cela reste valable dans les logotype a priori). De ce point de vue l’exigence parait plutôt raisonnable et c’est d’ailleurs une pratique courante : l’ANPE ou la SNCF par exemple n’indiquent pas leur développé dans leur logo. Vous voulez à tout prix voir là dedans un message d’anéantissement du CNRS et je trouve cela abusif sans preuve du contraire (et l’exigence exprimée par deux fois n’en est pas une). Avez-vous seulement demandé une raison à cela auprès de Frédérique Laubenheimer avant de disserter sur les raisons de choix ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Bien sûr qu’un acronyme a pour rôle d’abréger, l’ancien logo le faisait aussi et je ne le critique pas sur ce point qui est consubstantiel à un logo. Il était d’ailleurs utilisé seul dans plusieurs circonstances. Mais cette affirmation redoublée en gras : « l’explication de l’acronyme ne peut et ne doit plus être associée »
est d’un autoritarisme invraisemblable : pourquoi elle ne pourrait pas techniquement ? Pourquoi cette injonction de devoir ? Désolé, mais utiliser les verbes pouvoir et devoir en matière artistique est révélateur d’une intention idéologique.Avez-vous seulement demandé une raison à cela auprès de Frédérique Laubenheimer avant de disserter sur les raisons de choix ?
Avez-vous seulement demandé à Frédérique Laubenheimer si elle désire recevoir un courrier de chacun des trente mille membres du CNRS lui demandant des expications avant de faire une telle remarque ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Hum, je viens de constater que je ne regardais pas le même document que vous. Effectivement, l’injonction est curieuse et sujette à interprétation. Cependant, la lecture complète du document laisse plutôt penser que la phrase « l’explication de l’acronyme ne peut et ne doit plus être associée » me semble être à prendre au sens où ajouter le développé serait ne pas respecter la charte graphique.
Respecter les normes graphiques du CNRS, c’est pour chacun d’entre nous
se faire représentant de l’organisme dans son ensemble en permettant son
identification immédiate, claire et forte.Il est clair ici que l’auteur du document prend le respect de la charte graphique très au sérieux. On peut discuter du bien fondé moral que tout cela peut sous-tendre mais en l’occurence, vous avez choisi d’interpréter le devoir ici comme une obligation autoritaire en considérant qu’elle vous empêchait, à titre personnel, d’utiliser le développé. Ce qui m’étonne, c’est que l’aspect irréaliste de la chose ne vous ait pas fait réfléchir à une autre interprétation possible ?
Avez-vous seulement demandé à Frédérique Laubenheimer si elle désire recevoir un courrier de chacun des trente mille membres du CNRS lui demandant des expications avant de faire une telle remarque ?
C’est un argument rhétorique ridicule. Vous vous permettez de faire répondre cette personne comme il vous arrange (ce qui est moralement douteux) mais en plus je doute que tous les employés du CNRS envoient un mail. Quand bien même il y aurait raisonnablement trop de personnes pour un envoi individuel, un envoi concerté pourrait faire l’affaire me semble-t-il, non ?
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Ce qui m’étonne,
c’est que l’aspect irréaliste de la chose ne vous ait pas fait réfléchir à
une autre interprétation possible ?Très sincèrement je n’en vois pas, et d’ailleurs ne jamais expliciter les acronymes fait hélas partie de notre quotidien, je ne vois pas non plus ce qu’il y a d’irréaliste.
Quand bien même il y aurait raisonnablement trop de personnes pour un
envoi individuel, un envoi concerté pourrait faire l’affaire me
semble-t-il, non ?C’est normalement le rôle du document d’accompagnement de répondre d’avance à de telles questions. Qu’il adopte un ton injonctif incite à penser que la personne chargée de sa relecture et de sa diffusion ne souhaite de toutes façons pas fournir d’explications. Je me trompe peut-être, mais encore une fois c’est aux initiateurs de ce logo de justifier leurs méthodes.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Demandez à tous vos collègues (injonctivement ou pas) de commencer systématiquement leur phrases lorsqu’ils s’adressent à vous par « Bonjour, monsieur Saint-James ! ». Pensez-vous réellement qu’ils le feront plus de 5 minutes (si jamais ils acceptent déjà de le faire au moins une fois) ? Interdire l’utilisation du développé quelque soit son utilisation est purement ridicule et j’avoue avoir du mal à penser que des « spécialistes » en communication puissent même y songer ; Ce qui m’amène à l’interprétation possible donnée précédemment.
Dans tous les cas, que cela vienne d’une volonté idéologique comme vous le prétendez ou qu’il s’agit d’un document maladroitement rédigé, nous nous rejoignons semble-t-il sur au moins un point : la communication est désastreuse.
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
9 octobre 2008, par lorenzaccio
M. Saint-James a raison : l’interdiction absolue de développer le sigle (j’aurai appris quelque chose : la différence entre un sigle et un acronyme) est grave. Certes, on ne commence pas chaque phrase envers M. Saint-James en lui donnant du M. Saint-James (quoique dans certains duels politiques télévisés, cela soit plutôt la règle), mais inversement, en particulier dans les articles scientifiques, on ne donne jamais un sigle sans avoir donné D’ABORD le développé qu’on remplace ensuite par son sigle pour alléger le texte. Or ici, il nous est clairement interdit de le faire... Outre le ridicule d’une telle interdiction (une interdiction sans justification n’a aucune chance d’être appliquée sauf à mettre un CRS derrière chaque chercheur...), elle est effectivement la partie émergée de l’iceberg. Si je ne partage pas toute l’analyse de M. Saint-James, je suis aussi inquiet que lui sur la portée de ce logo horrible où le CNRS est "ridiculisé", pardon, "minusculisé" comme si c’était sans importance. Le patatoïde, la canne blanche,... Merci M. Migus. Grâce à vous et à votre nouveau logo, j’ai honte d’appartenir au CNRS et je vais finalement être bien content si je fais partie des 50% d’UMR qui vont être larguées (car "UMR de complaisance" pour reprendre vos termes...) et ne plus avoir à me référer à un organisme qui n’est plus que l’ombre de lui-même avec sa DPa en folie, son facteur h et son département SHS dont il voulait tellement se débarrasser tellement il en est fier (avec langue de bois en prime dans le Journal du CNRS où tout va bien, continuez à chercher !)
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
7 octobre 2008
Magnifique analyse. Je me suis régalé pendant quelques minutes. Merci !
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Le nouveau logo du CNRS, petite analyse sémiologique
24 octobre 2009, par Bastien Israel
Bonjour,
Je suis graphiste et c’est mon père, chercheur au CNRS qui m’a montré le nouveau logo..
J’ai été choqué que l’on puisse adopter un logo pareil pour un organisme tel que le CNRS. Il est très mal géré (bleu sur bleu, approche etc.) et illisible en petit, c’est un boulot de débutant. Un logo comme ça, soyons clair ne met pas plus de 20 minutes à faire ; chercheurs on se fout de vos gueules !
J’ai vraiment l’impression qu’avec une identité pareille on essaie de rabaisser la recherche française et ça, ça me fait mal.. Le CNRS est une structure unique au monde je pense qu’elle a quand même le droit d’avoir un logo propre et bien travaillé.Bref, je soutiens la cause, il faut au CNRS un vrai logo fait par des gens dont c’est le métier.
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