réactions à l'article «Rassemblements le 3 novembre : budget 2009 : ne laissons pas l’université et la recherche sacrifiées !»
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Rassemblements le 3 novembre : budget 2009 : ne laissons pas l’université et la recherche sacrifiées !
29 octobre 2008, par Rémi
"au creusement des inégalités entre établissements" :
il est impensable que toutes nos universités deviennent de grands centres mondiaux et il serait inadmissible qu’aucune ne le devienne ; l’inégalité à venir entre les établissements est donc dans l’intérêt commun. C’est déjà le cas dans la mentalité très élitiste de notre pays : enfin, ne soyons pas hypocrite et constatons ensemble les grandes différences de situation entre les professeurs de l’ENS et ceux de la fac..."alors que le gouvernement trouve en quelques jours plusieurs milliards d’euros pour renflouer un système bancaire qui s’effondre ?" :
C’est là un argument indigne d’un intellectuel ; suivez donc un cours de propédeutique en économie et vous comprendrez la chose. Ce site n’est-il donc pas modéré ?"Nous exigeons" :
Lorsque je lis ces lignes je me lamente d’être de gauche. Vous exigez et la caravane passe. Enfin, je vous rappelle que l’investissement public dans notre système de recherche n’a rien à envier à celui des autres pays de l’OCDE et pourtant nos indicateurs bibliométriques et nos dépôts de brevet sont en berne. La baisse des budgets pour 2009 est générale dans l’OCDE, lisez-donc les commentaires, excellents ceux-là, de l’AAAS sur le budget US. L’un dans l’autre, même si le CIR et surtout sont élargissement à 100M€ (pour les PME ?)peuvent faire frémir, le budget du programme 172 du PLF 2009 est bien mieux loti que d’autres. L’effort budgétaire "relatif" est réel, ne vous en déplaise."Les personnels et les étudiants n’accepteront pas sans réagir de voir le service public d’enseignement supérieur et de recherche ainsi sacrifié. Les promesses ne suffisent ni à rassurer, ni à convaincre. Nous exigeons aujourd’hui des réponses" :
Mais si, hélas, nous l’accepterons ; parce que nous autres chercheurs ne sommes plus des savants ni des hommes de bien mais bien plutôt des andouilles habillés en républicains."En conséquence, les organisations soussignées" :
La solution, si solution il y a, viendra de communautés plus éveillées que celle des chercheurs et personnels de recherche.-
Rassemblements le 3 novembre : budget 2009 : ne laissons pas l’université et la recherche sacrifiées !
30 octobre 2008, par Emmanuel Saint-James
Merci pour vos remarques, qui en appellent elles-mêmes beaucoup.
Postuler que l’inégalité de nos établissements est nécessaire à l’intérêt commun est bien rapide. Les centres universitaires créées par des députés-maires dans leur petite ville de moins de 100 000 habitants n’ont évidemment pas les moyens de se mesurer aux grandes universités anglophones, mais la question préalable est de savoir si ce genre de centre est fondamentalement viable. Pour ma part, je pense plus intelligent de favoriser le logement social étudiant dans les grandes métropoles régionales et de réserver à celles-ci les établissements universitaires afin qu’ils aient une taille minimum. Il y a donc débat, ne l’éludez pas.
En ce qui concerne le budget, je vous renvoie à cet article qui l’analyse en détail, et vous propose d’en poursuivre la discussion sur son propre forum.
En ce qui concerne la comparaison avec la crise financière actuelle, la formulation du texte est irrecevable j’en suis d’accord avec vous : quand notre santé est en danger, on est prêt à des sacrifices financiers plus importants et plus rapides que pour d’autres dépenses, c’est un peu la situation d’aujourd’hui. Néanmoins, si cette mauvaise santé est due par exemple à notre employeur, on va se faire soigner de sorte qu’on puisse prouver les fautes de l’employeur afin qu’il vous dédommage et modifie les conditions de travail qu’il impose. Or le gouvernement aide certains établissements extrêmement fautifs sans se protéger suffisamment d’éventuelles fautes ultérieures ni se dédommager de son effort financier à terme. C’est à moi de vous renvoyer aux politiques des pays prétendus plus libéraux que le nôtre qui n’hésitent pas à avoir une politique très étatiste. Partant, il est inévitable que notre milieu estime que le gouvernement fait ici deux poids deux mesures.
Par ailleurs, dans une déclaration récente à propos de la suppression de la publicité dans l’audiovisuel public, M. Coppé a lui-même utilisé l’argument que l’Etat peut bien faire pour l’audiovisuel l’effort qu’il fait pour les banques. Vous voyez donc que l’inculture économique n’est pas l’apanage du milieu scientifique, lequel a un peu plus d’excuse à cela qu’un responsable politique. Alors ne prétendez pas que la communauté scientifique est moins éveillée que d’autres, il suffit de lui présenter les bons arguments.
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