réactions à l'article «Pourquoi j’étais en grève le 29.01.09 et pourquoi je le serai le 10.02.09»
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Un peu de relativité ne ferait pas de mal par les temps qui ne courent pas !
11 février 2009, par E = MC²
La référence à Einstein est bien légère, quand on voit dans sa correspondance à quel point l’enseignement du Polytechnicium lui fit perdre son temps, les professeurs en place lui refusèrent les postes et ignorèrent longtemps ses travaux. C’est son génie propre qui lui permit de surmonter cet ostracisme, poursuivre ses réflexions personnelles, nouer des relations fécondes avec d’autres indépendants, et se frotter à la réalité expérimentale, allant jusqu’à déposer une trentaine de brevets industriels ! Ce n’est pas le système universitaire, mais l’Office des Brevets de Berne qui lui permit de vivre et de travailler sur l’essentiel pendant des années avant que la "communauté" en poste ne soit contrainte de s’y pencher ! Ce n’est pas une situation acquise qui lui fit ensuite partager et propager ses découvertes, mais des échanges incessants avec amis et adversaires, des mutations et des voyages, jusqu’à l’exil américain : tout le contraire d’un poste garanti à vie ! Et précisément les conditions mêmes du principe de réfutabilité, qui suppose une confrontation avec la réalité !... Mais au fond, le parallèle est intéressant pour étendre la relativité aux comportements sociaux : l’énergie d’un système fermé étant principalement proportionnelle à sa vitesse de pensée, quelle que soit sa masse l’immobilité correspond à une énergie nulle. A moins qu’il se s’obstine à atteindre une masse... critique !
Est-ce pour exploiter cette référence jusqu’au bout que vous vous comparez ensuite aux abeilles ? Pour illustrer l’interdépendance des phénomènes, Einstein a effectivement écrit « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre ». Mais la réalité est plus complexe et l’image de la recherche pollinisant l’avenir est un peu facile ! Faut-il rappeler cette réalité prosaïque : les abeilles sont programmées réaliser à chaque stade de leur courte vie une tâche déterminée au service de la communauté toute entière, dont la récolte du nectar pour produire le miel nécessaire à leur survie, à leur descendance et incidemment à leur écosystème environnant. Elles ne pollinisent que par inadvertance. Si elles se mettaient à butiner à loisir en oubliant leur rôle, elles en seraient les premières victimes et leur société avec. La nature ne les a pas attendues pour permettre à la flore de se reproduire de bien d’autres manières : l’essentiel de la pollinisation, notamment des graminées qui nourrissent la plus grande part de l’humanité, est assurée par le vent. Le vent, justement... image plus représentative du monde ouvert d’aujourd’hui : mouvements sans frontières, imprévisibles, permanents, surprenants, inquiétants, mais sans lesquels la terre ne serait qu’un désert... Mais le vent contourne et érode lentement les forteresses arrogantes trop lontemps repliées sur elles-mêmes...