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réactions à l'article «Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE»

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    23 octobre 2009, par denis

    Bravo. cette réaction magnifique, lucide et courageuse nous honore tous. Merci de relever ainsi le défi et montrer à nos soit disant élites que leur niveau et leurs discours sont pitoyables bien que dramatiquement dangereux pour la recherche publique. Résistons tous à chaque occasion, individuellement et collectivement, avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
    Denis

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    22 octobre 2009, par Bazin Jean-Pierre

    Ingénieur formé "sur le tas" maintenant à la retraite, je ne peux que souscrire à l’article courageux de Boris BURLE, Lauréat ERC. Ingénieur, chargé de projets de recherche, j’ai eu à encadrer des doctorants sans en avoir la responsabilité administrative, hiérarchie oblige. Les doctorants que j’ai ainsi formés ont tous fait de brillantes carrières par la suite.

    En tant que représentant syndical, j’ai siégé par intervalles pendant 12 ans dans les Commissions Scientifiques Spécialisées, puis 8 ans au Conseil Scientifique de l’INSERM. Au cours de mes mandats j’ai été amené à défendre le collectif de recherche en me méfiant de l’élitisme affiché et de la partialité de certains membres nommés. Au début des années 90 nous disposions d’un outil d’évaluation de bonne qualité (perfectible encore) comme en témoignaient les experts étrangers que nous sollicitions en fonction des besoins. En tant que représentant élu, j’ai toujours rendu compte, tout en respectant la confidentialité, des éléments de l’évaluation qui doivent toujours être portés à la connaissance des principaux intéressés.

    Depuis quelques année, notre système de recherche est miné par : - l’élitisme qui s’oppose à l’expression de l’excellence (ne faut-il pas être excellent pour publier dans des revues internationales qui se positionnent toutes à la pointe des avancées de la recherche quelle soit de base ou technologique ?), - l’évaluation par comités ad hoc qui ne peuvent que reproduire les concepts scientifiques portés par leurs membres, en petit nombre, qui se retrouvent toujours dans ces mêmes comités par permutations circulaires (être représentant des personnels et scientifique à part entière ne sont pas antinomiques, mais simplement l’expression de la démocratie si précieuses dans nos organismes de recherche) - le manque de moyens en salaires, en fonctionnement et en investissement de la recherche institutionnelle et universitaire compte tenu des enjeux sociétaux, - les cadeaux faits aux entreprises sans évaluation aucune sous forme du crédit impôt-recherche (qui devrait "booster" les coopérations industrie recherche s’il était attribué par projet et dûment évalué), - la précarité explosive des emplois, - ...

    Merci encore à Boris BURLE pour son courage et sa lucidité.
    Jean-Pierre BAZIN, SNTRS-CGT
    Ingénieur retraité ex membre des CSS, du CS et du Conseil économique et social de la région IdF.
    Membre du comité exécutif de la Fédération Mondiale des Travailleurs Scientifiques (co-fondée par Frédéric Joliot-Curie)

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    22 octobre 2009, par momau

    Je ne sais pas comment on peut sortir de ce libéralisme imbécile, mais lui Monsieur Borís BURLE , lui, il essaie, et c’est là son excellence, en plus de ses mérites, bien sur !!! me voila rassuré, il y a encore des gens normaux dans notre beau pays. MERCI !

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    21 octobre 2009

    Bravo pour cette belle lettre ! J’espere que les autres candidats auront le courage et la sincérité de faire de même !

    Par contre, j’ai, à l’image de Fabien Tell, une petite réserve à faire sur votre distinction entre excellence et élitisme, et je ne suis pas sûre de bien comprendre le sens de votre avant dernier paragraphe.

    Mais pour le reste, c’est parfait ! :-)

    Claudia

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    21 octobre 2009

    il est évident que le fait de faire un cocktail pour un entre-soi d’élite est assez mal venu en temps de crise. De crise généralisée, car elle n’est pas que financière, mais bien sociétale. La légitimation des postes de la fonction publique, avec la disparition des concours (puisque dorénavant les collectivités peuvent employer des personnes ayant un niveau scolaire suffisant mais ne possédant pas de concours), que des nominations sont soutenues de manière illégitime, que l’ensemble des choix, des décisions juridiques, des accords de financement semblent ne dépendre que d’une élite pour asseoir le pouvoir d’un seul. Sommes-nous réellement entrain de régresser et pouvons-nous rester sans voix ? que ceci touche à la recherche comme à l’ensemble des avancées sociale. Au détriment de qui sont ces libertés que certains semblent de plus en plus se permettent aux yeux de tous ? Il semble de toute évidence que la liberté de penser, d’éduquer, de se cultiver pose un problème. Il est tellement plus facile de manipuler les gens quand ils ne disposent pas des moyens intellectuels pour prendre conscience de leur état. Sans tomber dans une quelconque mouvance révolutionnaire pseudo-marxiste, il est de la collectivité et de l’ensemble des français de prendre conscience que de nombreux faits sont mal venus dans notre pays et que la volonté de faire taire les intellectuels est bien le reflet d’une société qui va mal. Qui sont les premiers à avoir subis des violences dans toutes les grandes dictatures contemporaines, mais pas seulement, il n’y a qu’à regarder l’ancien régime et la censure, où ont été brûlé les premiers livres de réflexions ? C’est bien en détruisant les universités que l’on cherche à réduire au silence ceux ont fait de la France un pays de penseur, un grand centre artistique et culturel mais aussi un pays qui a été capable de se remettre en question...doit-on accepter d’être une espèce en voie de disparition ?

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    18 octobre 2009, par David Douyère, Labsic, UP13

    Superbe texte et très bonne réaction, merci !

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    18 octobre 2009, par A.Nonimo

    De façon pragmatique et à court terme, je l’ai déjà dit sur la liste, je pense que seules des réactions individuelles concrètes (refus de participer aux évaluations AERES par ex. - renoncement à être soi-même un "expert" - non réponse aux appels à projets ANR etc...) peuvent gripper un tant soit peu le système monstrueux qui se met en place. Plus largement, en laissant une marge au vieux idéalisme, on peut penser aussi que si nous ne l’appliquons pas, la réforme restera limbale et partielle - voir la non-remise des maquettes de mastérisation des concours de recrutement enseignant... La LRU ne saurait pleinement s’appliquer sans nous, les EC communs, ni médiocres ni "excellents", les BIATOSS, les "usagers" (sic) étudiants. Cela dit, avec toute l’admiration que j’ai très sincèrement pour cette position (et cette belle, émouvante, courageuse lettre), il faut que nous nous interrogions quand même sur ce que signifie (à plus long terme) le changement historique que nous sommes en train de vivre et de subir : dans lequel, précisément, seules des réactions individuelles, qui nous mettent bien sûr en danger, semblent avoir une ultime chance de se faire entendre. Mais a-t-on la capacité de le penser, ce changement, et de lui apporter/opposer une réponse à sa mesure ? Pardon pour ce qui ressemble à un amalgame, mais les jets de chaussures minoritaires (c’est un ex.), la grève de la faim de très jeunes gens (étudiants), les lettres ouvertes (à l’hyper-président même, cela s’est vu), les démissions de charges administratives, les suicides !!! - cette honte pour n’importe quel régime, bananier ou pas -, en l’absence d’une capacité de réaction politique collective, c’est-à-dire d’un renversement politique puisque manifestement les notables qui nous dirigent n’entendront pas raison, c’est mieux que rien. C’est mieux que rien. C’est mieux que rien... Et après ?

    A.Nonimo

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    17 octobre 2009, par Julien

    Merci et bravo pour cette lettre magnifique. Bravo aussi pour votre courage et votre honnêteté. Une belle leçon d’intégrité.

  • Réponse ouverte à l’INVITATION DE LA MINISTRE VALERIE PECRESSE aux lauréats du Conseil Européen de la Recherche (ERC), le 22 OCTOBRE

    16 octobre 2009, par fabien tell

    Je suis a peu prêt d’accord avec le contenu de cette lettre sauf que différencier l’excellence et l’élitisme me semble pouvoir être problématique. Si je lis bien , le défaut de l’élitisme c’est qu’il ne sélectionnerait que les plus excellents et qu’il éliminerait une quantité trop grande de chercheurs (moins) excellent. Il suffirait donc de mettre le curseur un peu plus bas pour que l’élitisme soit un bon critère d’excellence. Je ne veut pas faire un cours de sémantique mais le diable est souvent dans les détails. Dans ce cas de figure on part du pré-supposé que l’évaluation actuelle de la recherche reconnait sans erreurs les chercheurs excellents. Ce pré-supposé mérite d’être interrogé dans la mesures ou les critères actuels d’évaluation de la recherche ne reposent plus sur le seul critère objectif qui définirait la bonne science. Cela n’a jamais été le cas d’ailleurs, il suffit de s’intéresser un peu à l’histoire des sciences pour comprendre que de nombreuses théories fumeuses ont été jugées en leur temps comme excellentes. Ce problème est d’autant plus crucial aujourd’hui que de nouveaux critères s’ajoutent aux évaluations plus classiques comme la faculté d’obtenir des contrats sur projet (ANR ou fondations) ou encore la capacité d’avoir des équipes jeunes et dynamiques grâce à l’embauche de post-doc ou au recrutement de jeunes chercheurs. On sait bien par expérience que l’accès à ces critères reposent au moins autant sur la pertinence scientifique que sur la stratégie de réseaux et la communication pour ne pas dire plus. Par ailleurs, l’utilitarisme revenant en force en sciences, le critère de l’intérêt économique de la recherche devient prépondérant y compris dans les revues prestigieuses. La science a toujours été une construction sociale soumise aux contextes philosophiques, politiques voire religieux et économiques du moment. Dans ce contexte, l’élitisme à mon sens n’est pas une vision malthusienne de l’excellence mais plutôt une valorisation de certains projets par rapport à d’autres parfois plus fondamentaux et de ce fait beaucoup moins vendables ou susceptibles de donner de (faux) espoirs en termes thérapeutiques ou économiques. Je ne dirai pas que toute la recherche est excellente au sens qu’elle permettrait toujours l’avancement des concepts (et dans ce cadre il y a certainement du travail à faire notamment au niveau de la formation universitaire et post-universitaire et des recrutements) mais supposer que l’élitisme permet de séparer le bon grain de l’ivraie cela est une erreur. Les termes d’excellence et d’innovation sont en fait des notions importées du monde économique. A trop les employer nous risquons de rater la cible....

    Amicalement