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réactions à l'article «Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !»

  • > La recherche par les universitaires : plaidoyer pour les Etats Généraux

    10 mars 2004, par Emmanuelle Cam

    Dans cette rubrique "élargie" (de "sauvons la recherche" on est passé à "sauvons la recherche et l’université"), on commence à voir transparaître ce qui semble être une réelle divergence d’analyse de la situation entre chercheurs (sans autre attribut) et "enseignants-chercheurs" (ou "universitaires). Sans vouloir nier les spécificités de chaque fonction, il me semble dangereux de continuer sur cette voie. Et je soupçonne que si la question de l’enseignement supérieur est posée comme celle d’une de l’enseignement d’une part, et de la recherche d’autre part, l’Université risque d’y perdre beaucoup, ses personnels aussi, les étudiants aussi.

    J’espère que les difficultés (certainement réelles) rencontrées par les chercheurs "tout court" n’occulteront pas celles des enseignants-chercheurs, et que ces Etats Généraux poseront de manière complète la question de la recherche par les enseignants-chercheurs, qu’ils soient dans une UMR (université-CNRS), ou une unité propre universitaire, voire un autre type de structure encore. Cela devrait être l’occasion d’un état des lieux, d’une réflexion sur la mission de recherche des universités. Et, je l’espère, l’affirmation de la mission de recherche des enseignants-chercheurs. Pour les universités, l’affirmation de leur qualité de véritables "institutions de recherche" indépendamment de leur articulation avec les organismes de type CNRS par exemple (et sans la remettre en cause, mais peut-être en l’organisant autrement).

    On peut reprocher aux mouvements sociaux qui agitent de temps à autres le corps enseignant en France, ou la recherche, de manquer d’imagination "et de ne demander que de l’argent". En ce qui concerne la recherche par les universitaires, il serait illusoire de croire que "l’argent" n’est pas une question cruciale. Mais il ne faut pas voir ici seulement le besoin de crédits de recherche (équipement, fonctionnement, missions etc), il faut aussi voir la nécessité d’un effort financier probablement sans précédent portant sur des recrutements de personnels, que ce soit enseignants-chercheurs, personnels techniques, et administratifs.

    Ceux qui s’y sont frottés savent "qu’il est extrêmement difficile de faire de la recherche" dans les universités françaises (je parle ici des universitaires). Cela a été dit au cours "du" débat sur France Culture. L’un des obstacles majeurs est de combiner la recherche avec le volume horaire standard d’enseignement, et toutes les autres tâches liées à la gestion de l’enseignement. On le sait, ce volume n’a cessé d’augmenter durant les décennies de "massification" de l’enseignement supérieur. Je ne m’étends pas ici sur les raisons de la surcharge chronique des universitaires qui tentent de mener de front enseignement et recherche : les témoignages objectifs sont très faciles à obtenir.

    Il me semble que le système universitaire français (j’entends ceux qui légifèrent pour en déterminer l’organisation et le fonctionnement depuis des décennies), à l’opposé d’autres systèmes universitaires, a délaissé, voir abandonné la mission de recherche de ses propres personnels. Il suffit, pour s’en convaincre, de regarder les statuts des enseignants-chercheurs, où sont répertoriées leurs trois missions. L’enseignement est quantifié en heures (192 Eq. TD), la recherche ne l’est pas, ni les tâches administratives. Cela vient peut-être de la difficulté d’évaluer le volume consacré à la recherche....? Je pense que c’est une excuse pour ne pas affirmer la mission de recherche des universitaires. Il y a d’autres moyens d’affirmer un "devoir" de recherche. En conséquence, le "dictat" de ceux qui défendent une certaine conception de l’Université (qu’il soient universitaires, ou politiques) s’impose à tous : "l’enseignement est prioritaire sur la recherche". [Comprenez : qu’importe si vous ne pouvez pas aller faire votre conférence à l’étranger - celle que vous préparez depuis deux ans -, le calendrier des examens - que vous n’avez pas choisi - impose votre présence tel jour, telle heure, dans telle salle, et il n’y a personne pour vous remplacer car tout le monde est déjà pris ailleurs].

    Il n’y a en effet aucun texte organisant les modalités de "l’obligation" de recherche" au sens de "l’obligation d’enseignement". On peut faire carrière à l’université sans s’investir du tout dans la recherche pendant de très nombreuses années, alors que faire carriè-re sans enseigner, pour un universitaire, est beaucoup plus difficile. Il se trouvera sûrement des exemples prouvant que cela est possible, mais si l’on compare les deux situations, il est fort à parier que la première domine largement la seconde en proportion. Parce que la conscience professionnelle domine, dans leur grande majorité les enseignants-chercheurs assurent toutes les tâches nécessaires pour former les étudiants et délivrer des diplômes, y compris les tâches administratives. Mais quand il faut faire un choix parce qu’il n’y a pas moyen de trouver un remplaçant, de trouver une autre salle de travaux pratiques équipée, alors que vous souhaitez vous déplacer en colloque, répondre présent à une réunion de travail d’un groupe de recherche international, assister à des séminaires, finir de rédiger un projet et envoyer la demande de financement correspondante. cela se fait toujours au détriment de la recherche. Là aussi il est sûrement possible de trouver des exemples montrant le contraire, mais la première attitude caractérise la majorité des universitaires que j’ai été amenée à connaître. La question des missions des enseignants-chercheurs doit être abordée lors des Etats Généraux, sinon ces derniers seront véritablement laissés pour compte.

    L’argent nécessaire pour faire renaître la recherche par les universitaires, ce doit être un effort extraordinaire visant à leur donner le temps nécessaire pour mener effectivement leur activité de recherche tout en assurant des enseignements. Il n’est un secret pour personne que les volumes horaires d’enseignement imposés en France sont tels qu’ils sont un obstacle réel empêchant les universitaires d’assurer leur mission de recherche. Il font pâlir de peur nos collègues étrangers dont on voit les articles sortir tous les mois dans des revues reconnues internationalement. Ils nous regardent d’un air navré en nous suggérant d’émigrer. Une véritable réforme, une réforme crédible affichant comme objectif de promouvoir la recherche par les universitaires, doit organiser une diminution du volume horaire d’enseignement.

    Bien-sûr, cela doit être accompagné de moyens de contrôles efficaces. Il est très compréhensible que la situation actuelle des certains enseignants-chercheurs faisant 192h eq. TD d’enseignement et rien d’autre soit qualifiée de scandaleuse. Au minimum devrait-on s’assurer qu’ils puissent assurer d’autres missions. Il faut aussi se doter des instances pour organiser cela. Mais contrairement à certaines propositions faites récemment concernant les statuts des universitaires, il me semble inepte d’établir une "obligation de recherche" sans aligner les moyens nécessaires exactement en face. La recherche a un coût, on ne peut décemment instaurer l’obligation de faire une chose coûteuse sans fournir les crédits nécessaires. Elle demande du temps : on ne peut décemment instaurer l’obligation de faire une chose qui demande du temps sans dégager le temps nécessaire.

    Redéfinir un volume horaire d’enseignement compatible avec les activités de recherche nécessite de recruter massivement des enseignants-chercheurs et des personnels techniques et administratifs. Cela afin de faire reposer la charge de travail déjà existante sur un nombre plus important de personnes, au lieu de faire tout peser sur les mêmes, voir sur un nombre décroissant de personnels comparativement au nombre d’étudiants, comme on en prend l’habitude dans l’Université française. Il y a de quoi rêver quand on voit, dans certaines grandes universités étrangères, la puissance de travail des administrations à tous les niveaux : pourquoi les université françaises sont elles comparativement si pauvres en personnels de ce type ?.

    Un tel recrutement est certainement un investissement financier extrêmement important, et tant que les universitaires feront partie du service public, il s’agit bien d’investissement "dans la recherche publique". Les "bricolages" successifs avec des bouts de ficelle depuis des décennies ne parviennent pas à masquer la misère ambiante. L’université française s’est ouverte à tous, mais pour rester à flot, on ne peut se permettre d’investir deux fois moins par étudiants qu’ailleurs et stériliser le potentiel de recherche des universitaires. Il faut investir autant par étudiant ici que dans n’importe quelle autre université étrangère réputée pour la qualité des formations qu’elle dispense. Réformer l’Université ? Certainement, beaucoup d’enseignants-chercheurs le souhaitent, mais pas en gérant autrement la même pénurie, en faisant cesser la pénurie.

    Les missions des enseignants-chercheurs doivent être abordées lors des Etats Généraux, sinon ces personnels seront laissés pour compte ainsi que leur volonté de faire de la recherche. Mais pas seulement cela : les caractéristiques de l’enseignement universitaire sont aussi menacées depuis longtemps. Ce qui le distingue des autres types d’établissements d’enseignement, c’est justement que les enseignements sont assurés par des personnels qui sont aussi producteurs de connaissances, des enseignants-chercheurs. Or tout le monde s’accorde pour le dire : les enseignants-chercheurs qui tentent de concilier enseignement et recherche sont au bord de l’asphyxie. On assiste à une dérive progressive qui remet en cause cette mission de recherche par les enseignants-chercheurs (y compris par des universitaires eux-mêmes), qui distille inlassablement l’idée selon laquelle ce lien organique est en fait inutile pour enseigner, sauf, peut-être, au niveau bac+4, mais surtout bac+5 et plus. Parallèlement, la situation faite aux enseignants-chercheurs constitue un frein extrêmement fort à leur activité de recherche. Coïncidence ?

    Ainsi, les contenus des enseignements que suivent l’immense majorité des étudiants pourraient, sans dommage, n’avoir rien de nature "universitaire", car d’autres personnels, non-chercheurs, ou ceux qui ne sont plus actifs en recherche depuis très longtemps, pourraient les assurer. C’est très probablement vrai tant que l’on ne considèrera essentiellement que les enseignements de type "exposition de connaissances déjà établies devant un public d’étudiants". C’est tout le débat concernant "la secondarisation" de l’université, et les méthodes d’enseignement. Une formation scientifique devrait intégrer autre chose, et cela très tôt dans le cursus. Les idées existent, seuls les moyens de les mettre en oeuvre n’existent pas : avec un amphi de plus de 100 personnes et un seul enseignant, le seul mode d’enseignement possible est le cours magistral.

    Il me semble urgent, pour la survie du système universitaire français, de réaffirmer sa qualité de véritable institution de recherche, la mission de recherche des universitaires, et le lien enseignement-recherche. Je souhaite que ces questions fassent partie des thèmes abordés lors des Etats Généraux.

  • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

    9 mars 2004

    Voilà la journée de mobilisation pour sauver la recherche sur le point de s’achever...
    Qu’adviendra-t-il demain pour les chercheurs de quelque catégorie qu’il soit ?

    Cette question sera présente dans les esprits... et pour un long moment.

    Et c’est justement parce que l’on continue à se poser cette question que l’avenir n’est guère prometteur en France aujourd’hui. Pire encore c’est parce que cette question tout le monde se la pose quelque soit la profession et le milieu social.

    Ce qui se passe dans la recherche aujourd’hui, c’est ce qu’il s’est passé dans de nombreux secteurs hier et ce qu’il continuera de se passer dans l’avenir.

    Ce qui se passe, ca s’appelle la flexibilité que d’autres traduisent par le terme de "précarité".

    Peu importe que l’on opte pour l’un ou pour l’autre. Si on doit le considérer comme un impératif, on doit l’accompagner de garanties valables. Ce n’est pourtant pas le chemin que prend la recherche.

  • c’est vraiment dommage

    9 mars 2004, par bouba

    je suis un doctorant tunisien en sciences économiques
    je suis vraiment déçu par ce que le gouvernement est en train de détruire:toute une identté et toute une tradition qui a toujours été un honneur pour la france et pour les français
    nous les étudiants et chercheurs etrangers et surtout issus des pays sous développés, nous considérons la france comme un pole mondial d’attraction et comme un espace ou nous pouvons progresser et réaliser nos projets scientifiques. Mais malheureusement, nous n’aurons plus l’occasion de réaliser tous ces beaux projets et tous ces revs qui seront heurtés à un gouvernement qui veut evincer cette tradition et qui veut éliminer ce privilège d’un pays qui a toujours ouvert ces mains aux compétences étrangères ;
    sauvons sauvons vite la recherche c’est tout un pays en danger pas seulement les chercheurs

  • Parallèles qui fâchent

    4 mars 2004, par Stefano Marullo, Département de Biologie Cellulaire, Institut Cochin, Directeur de Recherche

    Le Gouvernement de Mr. Raffarin doit se sentir moralement soutenu dans sa position sur la politique scientifique du pays par l’action menée en parallèle par le Chef du Gouvernement d’un grand pays voisin. Cette personne, qui se distingue parmi tous les Chefs d’Etat, par sa grande culture et sa finesse d’esprit et qui a su inculquer à ses concitoyens, via les médias, le goût pour les grandes valeurs humanistes, n’est rien d’autre que Mr Silvio Berlusconi.
    Nos collègues universitaires italiens sont dans la rue contre la réforme menée par Mme la Ministre Moratti (http://www.repubblica.it/2004/c/sez...), et un appel sur la situation de l’Université a été lancé sur internet http://www.repubblica.it/speciale/2...).
    Dans cet appel, on peut lire des phrases familières : “centralisation dans les mains du pouvoir politique....”, “précarisation du personnel universitaire par l’élimination des chercheurs statutaires...”, “... alors qu’il serait utile d’embaucher des milliers de jeunes...”, “Nous exprimons une très vive inquiétude face à cette attaque ultérieure du système public de l’Université Italienne.... ”.

    Il y a des parallèles qui font mal au ventre, n’est-ce pas ?

  • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

    3 mars 2004, par jérôme vicente

    Globalement, l’université francaise me paraissait un peu trop en retrait dans ce mouvement, elle semble aujourd’hui y prendre une part plus active, peut-être en raison de la publication des postes la semaine dernière, où, pour ce qui est de la section qui me concerne (5), le nombre de postes a encore diminué.

    mais l’objet de ma réponse à cet appel des universitaires est liée à l’article de Bernard Belloc (les échos du 27 fev), Professeur à l’Université de Toulouse 1 et ancien président de cette même université.

    à la lecture de cet article, et vu l’influence actuelle de Monsieur Belloc auprès des instances ministérielles, vous vous rendrez compte du chemin qui reste à parcourir pour obtenir satisfaction

    bien cordialement

    • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

      3 mars 2004, par Universitaire

      « Le gouvernement a décidé de débloquer les crédits 2002, d’un montant de 294 millions d’euros, qui pourront être utilisés dès cette année pour le fonctionnement des laboratoires et l’emploi. Le dégel de ces crédits avait été annoncé dans un arrêté paru au Journal officiel le 20 février, suite à la décision du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. La majeure partie de cette somme -172 millions- sera versée au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). » (Le NouvelObs)

      Cette mesure est tout à fait scandaleuse. Une fois de plus le CNRS, qui n’est pas représentatif de la recherche en France, recevra la plupart des crédits alloués à la recherche. Il faut rappeler que les chercheurs universitaires (enseignants-chercheurs) travaillant dans les laboratoires propres de recherche de l’enseignement supérieur (UPRES) et qui sont autant, voire même plus productifs que les chercheurs à temps plein, sont au nombre de 48000 alors que les chercheurs du CNRS sont seulement au nombre de 11400, 4100 pour l’INRA et 2200 pour l’INSERM.

      • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

        3 mars 2004, par Jacques Joyard

        Cette réaction me semble bien excessive et en tous cas très injuste. Il est évident que tous, chercheurs et enseignants chercheurs devons être solidaires les uns des autres pour vraiment défendre la recherche.

        Je ne peux que conseiller à notre collègue universitaire de lire le rapport que M. Belloc a écrit pour le Ministère pour voir comment il risque d’être traité si tous les problèmes de la recherche ne sont pas mis sur la table objectivement...

      • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

        3 mars 2004, par Thierry Tron, chercheur-enseignant

        Monsieur qui ne veut pas dire son nom,

        votre réponse, qui ne laisse malheureusement planer que peu de doute sur votre analyse de la situation, est typiquement celle qu’attend le gouvernement.
        Il me semble qu’il ne s’agit pas pour les signataires de la pétition SLR d’établir un tableau d’honneur de la recherche ou de demander des avantages en fonction de l’appartenance à telle ou telle EPST mais bien d’attirer l’attention de la société (le gouvernement en tête) sur des choix politiques qui demain se révèleront funestes pour notre pays.

        Ce qui est scandaleux c’est le mépris, l’ignorance, le clientélisme et l’absence de respect pour l’intérêt commun.

        Nous faisons le même métier à des niveaux différents, avec des approches et des contraintes différentes. C’est ce qui fait notre richesse.

        Sincères salutations

        • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

          5 mars 2004, par Serge R.

          Non, et en cela je suis d’accord avec le "Monsieur qui ne veut pas dire son nom" : chercheurs et enseignants-chercheurs ne font pas le même métier.
          Il ne revient absolument pas au même
          - soit de se consacrer essentiellement à la recherche ainsi qu’à sa gestion et à sa promotion (deux tâches dont le grand public ne se rend d’ailleurs pas toujours compte : qui explique vraiment ce qu’est ce métier, en quoi il consiste au quotidien ?) ;
          - soit d’ajouter à travail ci-dessus (incluant bien sûr les directions de thèses et les participations aux jurys de thèses, non comptabilisés comme chacun le sait) 192h éq.TD d’enseignement (tous cycles confondus) + examens (surveillances corrections d’amphis et jurys). Tout cela sans oublier encore, tout ce qui relève de la participation à l’administration et à la gestion de l’enseignement, hors même de toute "responsabilité liée à l’enseignement" (clairement identifiée et donnant lieu à décharge partielle) : implication régulière et quotidienne dans les réformes des cursus, accueil et soutien des étudiants -et pas seulement de 2d ou 3è cycle-, dans les échanges ERASMUS, dans le développement d’usage des nouvelles technologies dans l’enseignement ...
          Et pourtant, la plupart de ces EC (je ne dis pas tous, mais cela est valable partout) publient, dirigent des thèses, répondent à des appels d’offres, organisent des colloques dans des proportions souvent bien comparables à des chercheurs plein temps (à ma connaissance, il n’existe pas de comparaison objective des productions).
          Loin de moi l’idée de vouloir polémiquer, d’autant plus que ce n’est pas le moment : nous sommes tous concernés et, au-delà, le pays tout entier. Je suis juste un peu désespéré de constater qu’en parlant de sauver la recherche, il est surtout question des chercheurs et du CNRS, et si peu des enseignants-chercheurs et de leur contribution essentielle à la recherche, en dépit de multiples tâches.
          Question 1 : pourquoi cette "non visibilité" du corps des enseignants-chercheurs dans cette campagne pour la survie de la recherche, alors même que nous avons su participer et que nous participons activement, aux côtés de nos collègues chercheurs, aux distributions de tracts et autres débats et conceptions de campagnes locales d’information sur la recherche (la composition de la liste des "invités" au débat de samedi dernier sur France Culture était parlante à ce sujet). Ne serait-ce pas précisément faute de temps, car nous ne pouvons vraiment pas tout faire ou encore parce que nous souffrons d’un manque d’esprit corporatiste ...?
          Question 2 : une fois de plus, que deviennent les syndicats dits d’enseignement supérieur mais toujours prêts d’abord à se mobiliser pour les étudiants et pour le CNRS : ce qui est tout à fait digne de respect (hors les excès) mais si décourageant pour les EC qui ne peuvent manquer de se sentir un peu laissés pour compte (voir la disproportion entre les réactions syndicales aux discussions sur le statut étudiant, sur le LMD et sur l’avenir du CNRS, en comparaison de leur mobilisation et de leurs réponses au rapport Belloc).
          Serge R.

          • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

            9 mars 2004, par Francis BAFFET

            Je suis entièrement d’accord pour soutenir la recherche et je serai présent aujourd’hui. Il faut plus d’argent pour la recherche et cela me parait d’une évidence absolu. Mais si il faut plus d’argent, il est nécessaire aussi qu’il ne soit pas distribué sans contrôle. La recherche en sciences humaines souffre d’un manque qualitatif évident. Qui contrôle si l’argent distribué aux allocataires est bien investit, c’est à dire si les conditions de travail et d’encadrement des thésards est bien mené, le Ministère de la recherche ? non, le Rectorat qui dispense les allocations MESR ? non.

            J’ai entamé une thèse en urbanisme, en tant qu’allocataire MESR et au bout de deux ans mon directeur de thèse m’a débarqué ! Les arguments qu’il évoquait pour ne pas prolonger l’allocation étaient les contraires de ceux qu’ils avait mentionné deux ans auparavent pour que j’obtienne cette allocation. J’ai subi un harcèlement moral tel durant cette période que je finissais par me sentir totalement inutile. Mes profs me disaient que l’argent qui m’était versé était du gachis d’argent public mais les primes d’encadrement qui leur étaient versées sans contrepartie de résultat c’est quoi ?

            Alors que la Guilde des doctorants préconise qu’un directeur de thèse ne dirige pas plus de deux thésards ; compte tenu des obligations des chercheurs : enseignements, colloques, missions à l’étranger, divers travaux pour des organisations nationales et internationales, consultants. La Charte des thèse oblige le directeur de thèse à accorder de son temps pour la formation du thésards. Mais comment se fait il alors que dans l’Institut ou j’étais des directeurs de recherche dirigent encore (et 6 ans après la signature de la première charte des thèses) plus de 6 thésards en même temps, parfois jusqu’à 13 ? Comment peut on prétendre à la formation de 13 futurs chercheurs en même temps ?

            Le résultat c’est le dégout, le chômage pour la plupart des inscrits en thèse. En tout cas, ce n’est certainement pas la Recherche. Il faut un contrôle pédagogique de ces soit disant chercheurs qui accumulent les thésards et les primes d’encadrements. Ils se protègent entre eux en se nommant tour à tour à des postes de responsabilités (untel est directeur de l’Institut aujourd’hui, demain c’est bidule, on risque rien, personne ne dégommera personne, la protection est assurée).

            Me demandez pas si les profs de l’institut dont je parlais ont signé la pétition.

            Francis BAFFET

          • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

            9 mars 2004, par Francis BAFFET

            je serai présent pour soutenir la recherche aujourd’hui

            Francis BAFFET

      • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

        4 mars 2004, par thésard à l’Université

        Peu importe votre appartenance à tel ou tel organisme de recherche, publique, semi-privé ou privé. Il est l’heure de penser différemment pour l’intérêt de la recherche en France. Je ne comprends pas que vous puissiez aujourd’hui, Universitaire, vous souciez d’un si minime détail dans ce combat pour le savoir.

        • > Lamentable

          8 mars 2004, par une thésarde inquiète

          Je trouve vraiment lamentable qu’au moment où tous les fonds baisses, que certaines personnes en décrient d’autres tout simplement parce qu’elles auront un peu plus d’argent. On n’est plus à la maternelle quand même. Ce qui compte c’est que tout le monde soit solidaire, on est tous menacé, que l’on recoive plus ou moins d’argent et chacun a choisi d’être là où il est necessaire, et ce n’est pas la peine d’envi" son voisin. Vous êtes là en train de savoir pourquoi un tel aura plus d’argent que vous alors que tous les étudiants en thèse se demandent simplement s’ils pourront travailler dans leur pays ou s’ils devront s’expatrier !

        • > Le 9 mars, sauvons ensemble la recherche et l’université !

          8 mars 2004, par annick danjou

          Vous avez dit minime ?

          Non Sébastien, thésard à l’université, ce n’est pas, contrairement à ce que vous dites, un détail minime.

          Qu’il faille penser différemment pour l’intérêt de la recherche en France ? soit.

          Qu’il s’agisse là d’un combat pour le savoir ? soit.

          Néanmoins, il faudrait que les autres aussi, les non universitaires, pensent différemment et commencent à tenir compte un peu plus souvent de la recherche faite par les enseignants chercheurs et des conditions dans lesquelles cette recherche est effectuée dans la majorité des universités.
          Que ces autres aussi éprouvent un peu plus de respect vis à vis de leurs collègues enseignants chercheurs, dont ils se souviennent de l’existence parfois, au moment où ils ont besoin d’eux pour mobiliser leurs étudiants.
          Que ceux mêmes qui font partie du corps enseignant dans des labos du CNRS cessent de dénigrer leurs propres collègues et leur propre institution. En France on est les champions pour "cracher dans sa soupe".
          Alors là, nous aurons déjà franchi un grand pas et vous, thésards à l’université, vous remercierez peut-être, si un jour vous devenez à votre tour enseignant chercheur, tous ceux qui auront mis l’accent sur ce problème discriminatif que vous ne percevez sans doute pas encore.
          Dommage que ces universitaires n’aient pas voulu donner leur nom !

      • > Réponse concernant le CNRS

        4 mars 2004, par gestionnaire de laboratoire CNRS/UNIVERSITE

        Je suis scandalisée par ce que je viens de lire. Je suis gestionnaire au sein d’un laboratoire du CNRS/UNIV et je peux vous promettre (preuve à l’appui) que les fonds ,soit disant promis, n’ont pas été versés. D’autre part, si il y a des secteurs plus avantagés ce n’est pas comme vous le dites le CNRS - vérifier vos sources voir le CNES, IN2P3 etc ......
        Je suis dans un laboratoire qui a été créé en FRE en 2001 ( mes chercheurs font de la recherche aussi bien pour les hôpitaux que pour le CNES et le privé) nous sommes passés UMR depuis peu et notre budget récurrent pour 52 personnes était en 2001 de 16 800 € Hors infrastructure et en 2004 de 24 800 € pour 98 personnes hors infrastructure où voyez vous l’augmentation ? nous survivons grâce à nos différents contrats. J’insiste sur le fait également que le budget récurrent des UPRES sont net ( on ne leur compte pas d’infrastructure puisque ces derniers sont hébergés dans leur universités) ces
        mêmes universités font payés l’infrastructure aux différents UMR (Unités mixtes de recherches CNRS/UNIVERSITE) alors que ces laboratoires hébergent des univesitaires. Je vous signale aussi que ces universités ne donnent pas les moyens financiers correspondants Temps Pleins aux agents en charge dans ces laboratoires et ces derniers vivent avec les deniers du CNRS pour leur mission et les achats divers. Ex Dans mon laboratoire, je gère des agents de trois unversités 1 seule m’adressent des moyens de fonctionnement pour ces agents et les autres ? cela fait 3 ans que cela dure !
        A chaque contrat que nous faisons gérer par l’université la TVA nous est prélevée 1 fois à réception puis une seconde fois car ce contrat est transmis
        a une sté privée dépendant de l’université (PROTISVALOR) Pourquoi est ce necessaire de créer une entreprise privée pour gérer des contrats alors qu’il y a un service financier dans chaque université ce qui implique des coûts supplémentaires etc ..... ce que ne fait pas le CNRS , tout contrat géré par le CNRS est mis à disposition du laboratoire.

        N’oubliez pas que les recherches fondammentales de nos chercheurs ( CNRS de tous les départements confondus), INSERM, INRA ,IN2P3, INSU etc.... ont amené des avancées et du bien être dans le quotidien de tout citoyen et je ne suis pas la pour polémiquer comme vous le faites pour savoir qui fait quoi. En plus ou moins, Sur ce que vous avancez, je n’en suis pas convaincue au vu de ce que je vois autour de moi qui suis dans une Ecole supérieure .

        ARRËTEZ DONC DE DENIGRER LES CHERCHEURS DE TEL OU TEL ORGANISME MAIS UNISSONS NOUS UNIVERSITAIRES ET CHERCHEURS POUR LE BIEN DE TOUS.

        • Le pouvoir et les chercheurs

          8 mars 2004, par Un ingénieur

          "Diviser pour régner" a toujours été l’arme la plus efficace du pouvoir sur ceux qui sont nombreux et décidés.

          Ne vous laissez pas abuser par ces manoeuvres, je vous en prie. On vous pousse à vous entre-déchirer en accroissant la pénurie de moyen(s).

          Toutes ces discussions devront avoir lieu mais certainement pas maintenant dans la précipitation avec de grands risques de basculer dans l’invective inconsidérée.

    • > il reste en effet du chemin a parcourir

      4 mars 2004

      Bonjour,

      Sachant que Luc Ferry, membre du gouvernement, a dit : " Il n’y a rien de moins intelligent que de signer une petition via internet", et que son etat d’esprit semble representatif des autres membres du gouvernement, il reste en effet du chemin a parcourir.

      Une francaise expatriee qui, grace a internet, a pu signer la petition et la faire signer a d’autres expatries.

      • > il reste en effet du chemin a parcourir

        5 mars 2004

        Ce qu’il dit n’est pas completement idiot. Une pétition ce n’est pas très utile, il y a des millions de petitions signees tous les jours sur internet. L’"avantage" de cette petition c’est qu’elle menace au dela de la simple pétition (demission collective), c’est ce qui fait qu’elle est importante. Je me souviens de la petition sur les retraites organisee par la CGT apres les greves du printemps, ca ressemblait plus à un enterrement. Les pétitions ne font pas trembler les gouvernements : il faut sortir du virtuel et investir le réel (actions, manifestations...). Ne soyons plus spectateurs mais acteurs.

        • > il reste en effet du chemin a parcourir

          7 mars 2004, par Stof

          Oui, certes. Mais face à un pouvoir aussi réactionnaire - c’est un mot, malheureusement, qu’on redécouvre, dans tout ce qu’il a de plus idéologique - toutes les initiatives démocratiques pour répondre à ses actes de plus en plus insupportables et humiliantes, toutes les initaitives sont bonnes à prendre. Car ce pouvoir, comme tout pouvoir d’ailleurs, serait encore plus fort si nous restions amorphes. Evidemment.
          Et il y a même des élections !!! Alors, surtout, arrêtons de faire trop la "fine bouche". Car eux avancent avec leurs "gros souliers" ! N’attendons pas le claquement "des bottes"...

        • > il reste en effet du chemin a parcourir

          8 mars 2004

          Desole, mais difficile d’etre acteur a des milliers de km de la France, surtout quand on n’arrive pas a y trouver un job. Alors signer une petition et la faire signer a un max de personnes possible en faisant circuler l’info, c’est deja pas mal.

          Vu que de nombreux post-docs francais sont maintenant expatries, je vois mal comment ils peuvent organiser, comme vous dites, des actions et manifestations....

      • > il reste en effet du chemin a parcourir

        8 mars 2004

        A ce propos, quand on est expat’ et solidaire du mouvement, on pourrait pas trouver un moyen pour défiler dans les rues de Paris et de province à vos cotés

        • Mobilisation a distance ?

          8 mars 2004, par alan

          C’est peut-être un peu tard, mais existe t’il des manifestations ou des actions de soutient prévu pour les expatriés, posdocs et autre français à l’étranger ?

        • > bien sur un expat peut venir manisfester !!!

          9 mars 2004

          bien sur un expat peut venir a une manif, en prenant sur son argent perso pour parcourir la moitie de la terre, quand il a deja achete un billet d’avion pour payer son voyage vers les auditions CNRS en prenant des vacances (rares dans certains pays), et que pendant ce temps la, sa petite famille (oui les post-docs expatries ne sont pas assexues et peuvent meme essayer d’avoir une famille) se demande quand est-ce qu’on pourra avoir des vacances et avec quel argent puisque l’argent economise sert a payer des voyages en France pour d’hypothetiques postes...