réactions à l'article «Les écoles doctorales doivent s’impliquer et etre forces de propositions»
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LEVE TOI ... et marche !
19 mars 2004, par SD, Ecole Normale Supérieur de Cachan
Des Têtes Vont Tomber.
Vendredi : manif.
Dimanche : élection."Sauvons la Recherche" est un vrai levier de pouvoir. On s’exprime. On menace. On démissionne. On existe.
Et les médias. Et l’opinion.
Avons nous réellement quelque chose à espérer de tout cela ?
Dimanche, on verra peut-être les socialos revenir au devant de la scène.
Croyons nous vraiment qu’il y a quelque chose à attendre de ce côté là ?Une Nation ne serait être sans sa recherche...
J’ai déjà entendu cela ces derniers temps :
Une Nation ne saurait être sans sa culture. Intermittents ko.
Une Nation ne saurait être sans sa santé. Hôpitaux ko.
Une Nation ne saurait être sans son éducation. Profs ko.
Retraites. ko.
Syndicats. ko.
Quoi d’autre ?
Femmes. ko.
Sans toits. ko.
Sans papiers. ko.
etc.Je ne suis pas en train de tenir un discours défaitiste.
Je suis juste impressionné de voir tous les appels à une mobilisation de tout ce qui touche la cause.
Chercheur, lève toi !
Etudiant, lève toi !
Doctorant, lève toi !
Directeur, lève toi !
Et maintenant, Ecole Doctorale, lève toi !??Ca va ! On n’est pas en train de faire du lobbying !
Allez, hop, virez moi ce mauvais optimisme.
Si on veut porter nos idées au pouvoir, c’est pas en passant au 20h déguisé avec sa blouse.
Les photos, c’est bon pour les bouquins. C’est bon pour plus tard.
D’ici là, les beaux discours, faut veiller à ce qu’ils ne nous endorment pas nous-même.On peut profiter de la mythologie sociale.
Nous avons dans la recherche plus d’aura que tous les autres ! Nous ne sommes pas les enfants pauvres : respect de l’intellect sans le rejet de l’intello. En ce sens, nous pouvons parler, et nous serons écouté. A la seule nuance près que beaucoup renonceront d’emblée à entendre ce que disent les "gens de l’intellect".Nous pourrions appeler à l’Union, comme les Sud et autres : "Etudiants, chercheurs, même combat !"
C’est vrai que ça fait rêver, pouvoir superposer tout ce que ces gouvernants nous malmènent, nous acculent dans nos misères, nous renferment avec vos mots.
A chaque fois, nous sommes écoutés, et compris. Et ils nous filent un petit million, mais "il faut comprendre, il n’y a pas moyen de faire plus". Oui. On y pensera plus tard quand l’économie ira mieux, quand on aura fait plus d’enfants, et quand on aura gagné deux trois guerres en plus !
Le gouvenement, il a de bonnes raisons, plein de bonnes raisons.Mais NOUS AUSSI !
Et la coupe est pleine !!Sur ce site, pas mal de personnes passent beaucoup d’énergie à essayer de construire des actions possibles, des sensibilisations, des plans médiatiques, des effets d’annonce. Mais nous ressentons tous que ça manque de pêche, d’énergie.
L’inconscient nous travaille. On cherche, on cherche, on est bien des chercheurs oui ou non ?! Mais là, manque de chance, on ne trouve pas. Que pouvons nous tenter que les chômeurs n’ont pas tenté, que les infirmières, que les intermittents, que les sans-* , que l’opposition, que les associations, ................, n’ont pas tenté. On va le tourner de ci, de là.
D’un côté, on va se tenter une variation sur le thème manif-pseudo-grève, en attendant, pour ne pas céder à la déprime.
D’un autre, on va chercher à faire plus grand, plus gros que les autres ! Et regardez moi mon beau site avec des soutiens de gens très connus, et très respectables, et de tous les pays. Et voyez comme ils sont tous unis face aux malveillances du gouvernement...J’aimerais vous faire partager mon intuition, mon sentiment ... là vers où j’ai porté ma recherche en ce moment.
Ce n’est qu’une piste, mais il y aura sans doute à gratter un peu vers là aussi.
J’ai l’impression que la société a une dymanique figée. L’accéléromètre est à zéro.
A l’Ecole Normale Supérieure de Cachan où je traîne mes guêtres, on a pris des mesures pour que toutes les règles soient bien appliquées. On punit les fautifs. Les actions étudiantes sont bâillonnées. Au pire, il faut signer des formulaires dans tous les sens pour organiser ne serait-ce qu’une petite réunion, si on n’a pas peur d’être enregistré comme un troublion et à partir de là emmerdé. Par contre, les médias, ça, on va organiser à grand renfort de presse des "Fêtes de la Science" en veux-tu en voilà. On est même l’élément clé des vocations scientifiques dans le Val-de-Marne !
C’est juste un exemple, mais il me semble que quand tout est bouclé comme ça, y’a pas à espérer grand chose. Y’a trop d’énergie à investir pour obtenir un réel changement, et c’est donc de l’énergie foutue en l’air. On perd notre temps.Ce que nous reprochons au gouvernement, nous l’avons laissé rentrer à l’intérieur de nous même.
Par nos petites froideurs, nos gros égoïsmes.
La démission collective de nombres de directeurs/etc est un fait admirable. C’est une lueur d’espoir qu’il y en ait encore qui osent une certaine prise de risque. 2000 !! C’est beaucoup ? Pas tant que cela.
La politique, le ménage, il est à faire dans nos propres rangs, aussi.
Et ce n’est juste que la première étape, pour créer de la mobilité, pour faire en sorte que l’entropie augmente.
Là, un mouvement de masse avec un réel impact est envisageable.Faire le MENAGE ??
Non, pas faire plus de mal encore.
C’est notre peur qui nous fige et qu’il faut balayer. On se fait tellement taper dessus, pour être bon, pour publier, pour valider nos habilitations, pour être reconnu.
Et encore, ça va, une fois de plus, nous sommes plutôt gâtés à côté de ceux qui y laissent leur chemise et leur santé.
Mais l’usure est bien là. Nous sommes épuisés.
On finit par bien BIEN jouer le jeu du système.
Dès qu’on a une responsabilité, on s’y agrippe, la loi c’est la loi, et on oublie peut-être un peu trop ce pourquoi on est là. Pas pour le mérite, non, même si on a bien sué pour devenir ce que l’on est, et même qu’on transpire encore. Oui, pour la recherche, et pour les étudiants !!Le combat pour la Recherche, il ne se joue pas maintenant.
Eventuellement, nous aurons une passe difficile.
Cette mobilisation est honorable, moi aussi, j’ai pas envie de ma la coltiner cette passe difficile. J’en serai peut-être une victime. Dans notre société, la victime ne vaut pas grand chose : tout le monde est devenu une victime quelque part... Et on nous le rabache bien ça "demain, les bombes vont vous déchiqueter si vous n’êtes pas bien sage et bien capable de collaborer avec la répression !". NON !SAUVONS LA RECHERCHE !
Un pas en avant. Sans peur... Et en considérant son voisin chercheur, chômeur, sa voisine, sa reubeu, son clodo, comme quelqu’un de respectable, de responsable, de concerné par notre malheur.
LA TETE HAUTE !
Aucun gouvernement ne peut résister à un PEUPLE DEBOUT !