réactions à l'article «Chercheurs en détresse»
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Chercheurs en détresse
16 février 2007
Cette détresse reste malheureusement le pain quotidien de nombreux chercheurs, surtout, je crois (si on peut ici penser le système en degré de détresse ?), en Sciences humaines et sociales. Or, cette situation des SHS reste un probléme endémique français (voire européen dans une moindre mesure). Personnellement, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’exiler outre-atlantique où j’ai été accueilli à bras ouverts. Pensez-vous ! Le système français m’a formé et a financé mes études... Les USA en récoltent les fruits. Situation curieuse que celle d’une détresse qui cesse dès que les frontières géographiques ont été franchies !
On peut donc réussir avec un doctorat de philosophie en poche (mais très rarement en France).
Courage !Brian (Université de Porto Rico et chercheur en colère !).
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> Chercheurs en détresse
25 juillet 2005, par Pierre Proslier
Chercheurs en détresses ?...
Vaste question...
Consultez le site de l’affaire des disparus de Mourmelon ou un scientifique, Loic Le Ribaut a vu ces travaux pour cette affaire judiciaire, faussés pour des raisons d’état :
www.disparusdemourmelon.org -
> Chercheurs en détresse
19 mars 2004, par B Dugué
Quoi ! Il y aurait une guerre contre l’intelligence menée tout récemment par un gouvernement privilégiant les entreprises, la restauration et le profit au détriment des professions dites intellectuelles, celle qui forme la signature de la France éternellement culturelle, raffinée, cultivée ?
Ayant signé la pétition, je serais d’accord avec ce constat actuel, mais avec deux nuances importantes. La première étant de souligner que ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la monté des classes bourgeoises initiée sous Louis XIV et accomplie pendant les Lumières, l’intelligence a eu ses adversaires. C’est même une plus longue histoire. Dès le Moyen Age, l’intelligence était jugée suspecte lorsqu’elle n’était pas encadrée par la foi, puis l’intelligence fut menaçante au 18ème siècle et crainte par les pouvoirs. Même chose au 19ème sauf que les situations furent plus ambivalentes et l’on sait que Jules Ferry avait développé l’éducation afin que la France puisse devenir une Nation influente, lorgnant à cet effet sur une Allemagne jalousée pour ses savants prestigieux et sa victoire en 1870. La vérité, c’est que l’intelligence était louée lorsqu’elle servait des intérêts politiques et nationaux. Dans notre monde contemporain, la culture n’est une valeur aux yeux de certains que si elle rapporte des subsides. Il y a fort à parier que si J.-P. Raffarin était persuadé que les spectacles doublent l’affluence touristique et non pas les bistrots, il aurait soigné les intermittents. Même chose pour les enseignants et les chercheurs.
La deuxième nuance que j’aimerais apporter est justifiée par une expérience personnelle montrant que cette « guerre contre la pensée » commença il y a plus de quinze ans pour ce qui me concerne.
J’étais alors maître de conférence stagiaire à Bordeaux 2 et ne fut pas titularisé pour avoir commis une faute professionnelle, car oser réfléchir, théoriser et penser est une faute. Le motif du licenciement ? Un projet d’article en théorie des systèmes appliquée au vivant et salué par un courrier du professeur René Thom, alors Président de la Société française de biologie théorique. Ces messieurs de l’Université avaient décidé que la science de la complexité n’avait pas sa place dans un lieu accueillant des UFR de médecine, pharmacie et biologie. Autant dire que j’ai vécu cela comme une insulte vis-à-vis de ma conscience de chercheur et comme un acte de sabotage exercé à l’encontre des idéaux de progrès scientifique. Les textes sont clairs, le chercheur doit participer à l’avancement de la science. Et je fus écarté pour avoir appliqué en toute conscience cette règle. Et bien évidemment, on n’inquiéta pas ceux pour qui la science participe à l’avancement du chercheur !
Une seule solution résister. Vous voulez connaître l’un des résistants de la première heure dans ce combat ? Eh bien rien de plus simple que de suivre mon histoire personnelle ! L’article portant sur la biologie théorique fut publié dans la Revue internationale de systémique. J’abordais l’étude de la complexité en inventant le concept de réduction/échange de paquets d’onde. Sans entrer dans les détails, on aura compris que j’utilisais la mécanique quantique pour comprendre le vivant. Dix ans après la parution de cet article, trois sommités scientifiques s’accordent pour dire que « si la complexité est transdisciplinaire c’est la physique quantique qui en détient la clé » (Le Monde des débats, décembre 1999) Ce qui confère à mes travaux une légitimité incontestable. Mais privé de moyen, le futur Galilée de la biologie que j’aurais pu être dut adopter une stratégie de résistance. Je pris conscience de la nécessité de relier la systémique à la métaphysique. Et je rédigeais ainsi une thèse de philosophie dans laquelle j’esquissais une doctrine philosophique visant à repenser le réel en combinant les sciences modernes et la tradition philosophique issue de la Grèce et des Ecritures. Une fois le doctorat en poche, je pensais non sans une docte candeur pouvoir être accueilli parmi mes pairs. Jugez sur pièces s’il vous plaît. Bac + 21, diplôme d’ingénieur des mines, doctorat en pharmacologie et doctorat en philosophie et dîtes-moi messieurs de la politique et de la gestion universitaire si vous connaissez beaucoup d’individu ayant accès à ces trois domaines du savoir, les sciences dure, les sciences de la vie et la philosophie ? Ajoutez à cela un art de pratiquer la complexité et jugez !
Je n’aurais pas imaginé et pourtant c’est ce qui se produisit, qu’avec un tel bagage, à une époque où l’on déplore que les sciences et la philo doivent dialoguer, que la complexité est une priorité, que la transdisciplinarité une nécessité, eh bien avec ces compétences multiples, je n’ai suscité que rejets et indifférences ! Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé… de concourir sur des postes, de demander pour revenir dans le circuit un poste d’ATER, tel un Zidane prêt à jouer avec un salaire de seconde division… de rencontrer des responsables universitaires, des Présidents, d’écrire régulièrement au Ministres, de m’entretenir avec des politiques locaux. Rien n’y fit. Ces gens-là n’entendent pas le progrès scientifique comme je le conçois, à l’ancienne, à la Cassirer, à la Schrödinger. Si Edison revenait sur cette terre, je lui demanderais d’inventer un sonotone pour que ces gens-là qui dirigent puissent être à l’écoute de la pensée !
Que dire de plus ? J’ai publié un ouvrage chez l’Harmattan. Mon doctorat de philosophie contient une amorce de la pensée du 21ème siècle, avec notamment des interprétations de la théorie quantique où apparaît dans une semi-clarté le principe qui gouvernera la science à l’avenir, à savoir l’équivalence forme et énergie, principe aussi déterminant que celui de l’ajustement de l’espace à la matière découvert par Einstein. Finalement ce ne serait pas une mauvaise chose que d’avoir attendu et de profiter de l’année 2005 pour publier cette découverte, lors du centenaire de la parution des articles du grand Alfred E…
Boutade et ironies mises à part, j’insisterai aussi sur mes récentes démarches auprès des Universités pour promouvoir un centre d’ontologie fondamentale où pourrait se pratiquer la transversalité dans le but de comprendre ce qu’est le vivant, la conscience humaine et la société, bref, d’élaborer carrément une ontologie et de pratiquer des recherches encore plus fondamentales que les recherches spécialisées considérées comme telles, autrement dit, pratiquer une science des fondements. Ces projets sont restés lettre morte pour l’instant…Pour finir, une dernière anecdote. J’avais écrit à Alain Juppé en 1996 pour l’informer de ma qualité de Rmiste à bac + 21. Je pris soin alors de m’enquérir de la suite de cette démarche et fut mis en communication avec un membre de la cellule bordelaise à Matignon censée répondre aux problèmes locaux. Je tombai sur un chargé de mission, un certain S. qui sitôt informé de la teneur du dossier n’hésita pas à me traiter de profiteur, osant rédiger une thèse en étant financé par l’aumône publique. C’est sûr, il m’aurait vu plutôt SDF, Savant Déchu de la France. Je n’ai plus rien à dire, ironiser reste une solution de repli, la France se joue la comédie, elle finira comme l’Italie après la Renaissance, en queue de peloton, à moins qu’un sursaut ne vienne secouer les consciences. Auquel cas, je réponds présent et si vous voulez monter mon affaire à la Dreyfus, vous avez toutes les pièces du dossier entre vos mains.
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> Chercheurs en détresse
18 mars 2004
Bonjour,
Je suis dans un cas similaire..........
L’article paru à propos de mon parcours est à l’adresse :
http://www.arborescience.fr/pub1/ne...
Cordialement,
Thierry
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> Chercheurs en détresse
18 mars 2004, par intermitbio
Je constate encore une fois que les parcours des chercheurs post-docs qui ont 30-40 ans se ressemblent étrangement, les états d’esprit aussi. Moi aussi je tiens encore bon, mon état d’esprit oscille entre le bien être dans le travail et le mal être au regard de ma situation de post-doc.
Pourquoi enfin ne pas reconnaître humblement que les manquements des gouvernements et les consentements des membres de la communauté scientifique en France équivalent un "écrémage" passif et un très mauvais calcul pour la recherche : des post-docs avec la valise à la main, qui changent trop souvent de sujets, qui passent un temps considérable à préparer des concours, à s’adapter à de nouveaux labos, à abandonner une partie des développements d’un projet pour partir ailleurs, à déprimer, ... et qui pour beaucoup d’entre eux abandonnent ou s’expatrient définitivement. Et l’on a le culot d’appeler cela "élitisme", si tant est que l’élitisme soit une solution.
J’ai l’impression malgré tout le tintouin, qu’au sein de la communauté scientifique on pense encore qu’une fois cette génération de post-doc partie ou casée, on recommencera sur de meilleures bases ou qu’on prendra sa retraite tranquillement. Mis à part l’injustice vis à vis de ces non-statutaires, un autre problème est que maintenant, dans l’esprit des français voire des européens, les chercheurs français seront considérés d’un mauvais niveau, parfois à juste titre. L’ élitisme est contradictoire avec "l’écrémage ambiant" ; il faudra trouver autre chose.
Silence, on écrème.
l’intermittente
NB : Il serait juste de se faire aussi porte-parole de beaucoup de thésards et post-docs qui ont contribué à la recherche en France et se sont finalement réorientés vers des métiers commerciaux ou autres, ils n’étaient pas forcément mauvais ...
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