réactions à l'article «Commission « Enseignement-Recherche »»
-
> Commission « Enseignement-Recherche »
21 juin 2004, par Philippe HENRY
SLR - Réunion de la commission Enseignement-Recherche (Mardi 1 juin 2004)
Présents : Gilles Bossuet, Christine Bourquin-Mignot, Vincent Giordano, Philippe Henry, Eric Lantz, Christophe Reffay et François Vernotte.
En préambule, j’ai rappelé que le texte rédigé suite à la première réunion de cette commission Enseignement-Recherche avait suscité plusieurs commentaires. Les remarques émanaient de Christine Bourquin-Mignot, Michel Devel, Eric Lantz, Jean-Louis Millot, Georges Soto-Romero, François Vernotte (sur le site).
Je ne pense pas rédiger de synthèse, notamment parce que le travail de synthèse va maintenant se faire pour préparer notre assemblée générale autour du 15 juin. Je remercie ceux qui ont participé aux débats, si ils veulent communiquer à tous leurs réflexions, je propose qu’ils alimentent le forum de la Commission Ens.-Rech.La discussion s’est organisée autour des thèmes de réflexion (liste disponible sur le site). Et nous avons beaucoup parlé du statuts des personnels. Je veux faire ressortir les points de consensus suivants :
Statuts des Personnels
nécessité d’une évaluation complète des personnels incluant la recherche, l’enseignement, les responsabilités administratives (à quantifier par exemple en équivalents horaires), les autres activités (vulgarisation, action sociale …),
nous avons évoqué les trop lourdes charges administratives qui pèsent sur les enseignants-chercheurs et sur les chercheurs. Comme ce ne sont pas des tâches qui devraient nous incomber, nous proposons que le personnel administratif soit un peu plus important, notamment dans les labos. De plus, l’unanimité des présents CNRS, Observatoire et Universitaire affirme que 192 h EDT est un service d’enseignement trop lourd qui est incompatible avec la poursuite d’une recherche de haut niveau,
le service statutaire d’enseignement doit redevenir la norme pour les enseignants - chercheurs avec arrêt du recours systématique aux heures supplémentaires,
les enseignants - chercheurs devraient être dispensés d’une partie de leur service statutaire soit dans les premières années après recrutement pour s’insérer dans les programmes de recherche tout en préparant leurs enseignements, soit parce qu’ils ont une activité, des responsabilités nécessitant une décharge. Certaines universités (Orsay notamment) pratiquent déjà des décharges de service pour les nouveaux nommés, mais il me semble que cela est facilité du fait qu’elles sont en surencadrement.
pour compenser ces dispenses, il conviendrait de faire appel aux étudiants (D ou M), dans le cadre de vacations correctement rémunérées,
les enseignants du supérieur qui ne participent plus aux activités de recherche pourraient demander une rallonge de service, c’était par exemple le cas avec les contrats pédagogiques,
pour traiter de cette question générale sur le statut, il faut s’intéresser aux doctorants, aux précaires et aux titulaires. De plus, il ne faut pas oublier les « sans statuts » : chercheur bénévole après thèse par exemple, statut des post-docs, …
les statuts particuliers (astronomes et physiciens) avec 64h ETD pourraient servir de base pour une réforme.
il n’y a pas unanimité pour la question du statut unique, la majorité y est opposée. Il est reconnu que la situation actuelle n’est pas idéale mais elle offre des garanties qui ne doivent pas être remises en cause par une réforme qui par ailleurs n’améliorerait pas les choses. Autrement dit, il y a suspicion de réformes qui n’ont d’autres buts que de faire des économies, de casser le service public, d’accélérer l’autonomie des universités …
plutôt que préparer un statut unique, il faut envisager de faciliter et d’amplifier toutes les possibilités de passerelles et de mobilité entre recherche et enseignement supérieur, voire étendue à l’ensemble des trois fonctions publiques.
LMD, amélioration de l’aiguillage en thèse, débouchés de la recherche :
Ce thème a été abordé pour souligner qu’il faut davantage réfléchir à la façon dont s’articulent les parcours professionnel et recherche dans les masters. Un statut intéressant pour les doctorants inciterait nos meilleurs candidats à choisir la voie recherche.
La thèse pourrait redevenir un mode de formation par la recherche pour former des ingénieurs de haut niveaux (compétition avec les Écoles et question du statut de celles-ci dans les réformes annoncées ?).
Peut-être que toutes les thèses ne devraient pas avoir les mêmes ambitions en recherche internationale, mais le système ayant existé antérieurement avec des thèses plus appliquées, technologiques ou plus régionales, nous apparaît une piste intéressante. Évidemment cela impose une modification des modalités d’attribution des bourses, le nombre d’allocations de recherche, le financement des projets de thèse, voire une facilité à salarier les étudiants en doctorat sur vacations (voir précédemment).Autonomie des Universités
Nous avons évoqué ce problème pour faire part de notre inquiétude pour le CNRS que certains annoncent comme mort et qui serait réparti régionalement avec gestion par les universités autonomes (pour plus d’infos lire le rapport Blanc, contact C. Bourquin-Mignot). -
> Commission « Enseignement-Recherche »
26 mai 2004, par Eric Lantz
dans mon message précédent, je voulais parler du rapport Belloc, et non Gautherot.
-
> Commission « Enseignement-Recherche »
26 mai 2004, par Eric Lantz , enseignant à l’UFR ST et chercheur au laboratoire d’optique
Je suis assez impressionné par le conservatisme profond de ce texte sur à peu près tous les sujets. Ce conservatisme est d’ailleurs revendiqué, puisque "toute réforme doit se traduire par une augmentation de moyens". C’est mélanger deux choses :
demander une augmentation (ou une non diminution) des moyens, c’était l’objet du mouvement de Mars et il valait mieux à ce moment ne pas trop discuter réforme où les désaccords entre nous s’exprimeraient forcément.
réfléchir aux améliorations du système qui, bien sûr, ne doivent pas être un paravent à la diminution des moyens.
Pour moi :
rien n’est moins évident dans la pratique quotidienne que le fait que nous fassions "deux métiers". j’ai assez profondément l’impression de faire le même métier que mes collègues chercheurs, avec qui je travaille d’ailleurs en collaboration étroite. Comme j’ai eu l’occasion de leur dire à maintes reprises, j’y gagnerais (je le sais) et ils y gagneraient (ils ne le savent pas pour l’instant mais verraient bien vite les avantages) à ce que nous partagions les services d’enseignement. Je crois réellement au plaisir d’enseigner, ainsi qu’à l’ouverture et à la solidité des connaissances qui en résultent. Mais pas 192 h par an pour un chercheur actif.
le rapport Gautherot comporte des avancées évidentes, pour comptabiliser toutes les tâches et en finir avec ce système de bénévolat absurde pour toutes les tâches administratives des enseignants. Bien sûr, toute réforme peut être l’occasion de diminuer encore les moyens et il faut rester vigilant. De là à tout refuser en bloc...
je n’ai toujours pas compris en quoi les diplômes du LMD sont plus ou moins nationaux que les diplômes précédents. Mettre toutes les années en oeuvre en même temps à Besançon est par contre une absurdité qui nous conduira à des graves problèmes l’an prochain.
-
> Commission « Enseignement-Recherche »
31 mars 2004, par François Vernotte
Je trouve qu’il y a au moins une piste de réflexion qui n’a pas été abordée dans cette première réunion (ce n’est pas une critique, d’autant moins que je n’ai pas pu y participer), c’est la dichotomie française entre écoles d’ingénieur et université. Nous avons un peu abordé ce thème dans le cadre de la commission "organisation de la recherche" (nous avons un peu dérivé...) pour faire le constat que si les jeunes docteurs sont peu reconnus par les entreprises, c’était sans doute parce que la plupart des cadres étaient issus de grandes écoles et connaissaient mal, voire pas du tout, la recherche, et, pour certains, étaient méfiants à l’égard des docteurs, a fortiori des post-docs, qui ont "trainé" plusieurs années dans le système universitaire. Sans vouloir remettre en cause le système des grandes écoles, il nous a semblé qu’il pourrait s’accompagner d’une mini-thèse dans un laboratoire, de 6 mois ou un an, afin que les jeunes ingénieurs aient une vision claire de ce qu’est la recherche (voir compte-rendu de la première réunion "organisation de la recherche", que Jean-Marc Petit est en train de rédiger).