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Accueil / Tribunes et Contributions / Une certaine voix des ITA

réactions à l'article «Une certaine voix des ITA»

  • > Une certaine voix des ITA

    4 mai 2004, par Middle Age

    C’est vrai que la voix des ITA a été oubliée. Mais comment pouvait il en être autrement ? La politique de la Recherche est définie et menée par les Chercheurs (CR/DR), ce qui est à priori normal puisque c’est leur fonction. Ce qui l’est moins, c’est que que le rôle des ITA dans la réalisation des recherches n’est que trop rarement reconnu (tout du moins dans le domaine de la biologie dans lequel j’exerce), leur avis concernant l’évolution et le bien fondé d’un travail de recherche est trop souvent passé sous silence (il est vrai que parfois il dérange), et même si les Chercheurs et les ITA forment une EQUIPE, cette dimension collective est trop souvent oubliée à l’heure des choix. Certes, beaucoup de Chercheurs considèrent qu’un ITA n’est pas un Chercheur, bien que cela soit de moins en moins vrai aujourdhui pour les I, mais le problème des ITA n’est il pas aussi lié au trop large éventail de fonctions au sein d’un même corps.

    Faut il alors réserver la recherche aux CR/DR et la technologie aux ITA ? Je pense que non, car alors, il est normal que la refonte du système de recherche soit menée essentiellement par les Chercheurs eux-mêmes. L’évolution de la structure ITA est par contre indispensable aujourdhui, et je rejoins en cela beaucoup de points évoqués dans le texte de Mr Covès. Si d’une part, il faut distinguer IT de A, il me semble aussi indispensable de distinguer I de T. Nous ne faisons pas le même métier. Etant IR donc titulaire d’un doctorat, j’aspire naturellement à faire de la recherche mais j’apprécie aussi grandement de pouvoir m’intéresser aux aspects techniques, ce que permet le métier d’Ingénieur. De plus, je ne peux valoriser mes compétences techniques que par le biais de collaborations scientifiques qui forcément m’obligent à faire de la recherche non technologique. Aussi que faire dans un système aussi cloisonné ?

    Choisir d’être Chercheur ne me semble pas vraiment passionnant puisque sa fonction est aujourdhui de plus en plus celle d’un directeur- manager-enseignant car il doit intégrer des réseaux d’excellence scientifiques et d’enseignement qui lui faciliteront l’obtention de financements. C’est d’ailleurs à cause de cela que de moins en moins de Chercheurs font réellement de la recherche et que de plus en plus d’ITA assurent dorénavant cette fonction. Les dérives liées au financement des recherches ont modifié profondément les métiers de la recherche. Tenir compte de cette réalité est indispensable pour repenser le système de la recherche publique. Aujourdhui, les différents grades du corps CR/DR ne reflètent pas forcément une hiérarchie de compétences "chercheur/manageur/directeur financier". Je pense qu’il en est de même au sein des grades ITA, tout du moins en ce qui concerne les AI/IE/IR car cette même dérive commence aussi à impliquer les Ingénieurs depuis quelques années. Pourtant ni les uns ni les autres n’avons à priori toutes les compétences pour assurer efficacement toutes ces fonctions. Le problème est donc plus complexe. Certaines personnes sont faites pour exceller dans la recherche, qu’elle soit technologique ou non (de toute façon les 2 sont difficilement dissociables), d’autres ont de réelles compétences de transmission du savoir, et d’autres ont un réel potentiel de management, et de merchandising des résultats de la recherche.

    La Recherche est donc un travail d’EQUIPE et cette notion est trop souvent oubliée notamment quant à l’évaluation des personnes qui la font. Si l’évaluation individuelle des ITA est indispensable pour stimuler les motivations des uns et des autres, elle n’a que peu de chance d’éviter les injustices, sources de démotivation et de frustration, si elle ne tient pas compte de cette dimension collective. On ne demande jamais aux ITA d’évaluer les compétences manageriales de leurs Responsables, c’est une idée peut être trop osée ?

  • > Une certaine voix des ITA

    20 avril 2004, par Alain Labèque

    Je suis en grande partie d’accord avec le texte de Jacques Covès. Entré en tant qu’ingénieur dans un labo d’astrophysique (contractuel de l’INAG...) en 1971, j’ai connu des emplois d’abord très techniques, puis plus près de la recherche, ensuite j’ai participé à la direction d’un grand labo, et enfin je suis revenu à la recherche. Grâce à l’exceptionnelle ouverture d’esprit de mon patron actuel, mon travail ne se distingue pas de celui d’un chercheur, puisque je participe très largement à l’encadrement de thèsards. Mais ceci n’est absolument pas reconnu, et si je voulais passer dans le cadre chercheur, il faudrait que je passe, comme un de mes amis l’a fait il y a quelques années, par le circuit DEA, thèse, habilitation...tout ceci au détriment du travail que je produis. Ne pourrait-on pas, comme au CEA, considérer un corps unique chercheur-ingénieur ? Cela permettrait peut-être de faire revenir plus nombreux au CNRS les ingénieurs des grandes écoles qui se font singulièrement rares à l’embauche depuis de nombreuses années.
    On pourrait aussi rêver à une diminution de l’esprit de caste : rares sont les publications qui mentionnent les ITA de tous grades qui ont participé au travail de recherche correspondant. Ne pourrait-on instituer, en bas des articles, comme au cinéma, un "générique de fin" où seraient mentionnés tous les acteurs ? Il me semble que ce serait la moindre des choses...

    • > Une certaine voix des ITA

      29 avril 2004, par Manouche

      ah comme je reconnais la une situation fréquente. A moi aussi il me parait que la moindre des choses est de mentionner les ITA sur les articles, d’autant plus que les chercheurs n’ont souvent plus le temps de "faire de la paillasse" trop occupés à chercher du fric, ou écrire des rapports pour justifier d’avoir dépensé de l’argent. Si j’en juge par mon expérience (certes courte) les labos ou les ITA ont la chance de se sentir véritablement acteurs et non plus simples exécutants sont rares ; lorsque de telles équipes existent, elles sont le fait de directeurs dont l’ouverture d’esprit reste exceptionnelle. L’esprit de caste, cette manie de coller des étiquettes aux gens sont des défauts majeurs de notre système car cela engendre au quotidien frustrations, rancoeurs et mesquineries qui ne favorisent pas le travail en équipe.
      Je trouve également que de nombreux ITA sont mal employés. La ou un bon technicien (niveau bac+2) serait parfait il n’est pas rare de voir une demande de poste d’assistant-ingénieur voire ingénieur d’étude. Evidemment la personne recrutée qui sera peut-être à bac+5 risque de s’ennuyer ferme, de ne pas se sentir à sa place. L’habitude de recruter des surdiplomés n’arrange rien. J’ai moi-même participé à un jury de concours pour un poste d’agent technique dont le lauréat avait un BTS. Il y a fort à parier que petit à petit cette personne se sente mal dans son travail. Avec un peu de chance on lui confiera des taches de technicien mais elle n’en aura pas le salaire ni le titre.
      Mais on peut aussi se sentir coincé dans un job ennuyeux et peu valorisant et peu à peu perdre toute motivation.
      C’est hélas la pente que je suis depuis quelques mois...
      Mais pour que la situation évolue la première condition est que les ITA prennent la parole, expriment enfin leurs opinions et perdent leurs complexes vis à vis des chercheurs. Car je vois beaucoup de collègues qui se sentent méprisés mais qui n’osent pas dire leur malaise coincés qu’ils sont dans ce milieu très cloisonné et hiérarchisé. Et pourtant si tous les techniciens raccrochaient blouses et pipettes.....

      • > Une certaine voix des ITA

        30 avril 2004, par JC Lozano

        Je reviens sur le texte de Manouche. Je le trouve criant de vérité pour de nombreux laboratoires. Revenons à la participation des ITA dans ces Etats Généraux de La Recherche. Je crois qu’elle est faible et même inexistante sur de nombreux sites. C’est fort dommage ! Il suffit de voir le nombre d’ITA dans les comités régionaux. Je ne sais pas ce qu’il faudrait faire pour changer la donne mais c’est crucial. Ce serait super que le collectif SLR appelle les directeurs d’unités à faire participer leurs ITA à ce débat pour parler de leurs conditions de travail, de la reconnaissance de leur
        travail, son évaluation.Ou alors le collectif pourrait lancer un appel à la participation des ITA aux débats. Encore une fois je reprendrai le texte de J Covès qui est DR. Je crois que la recherche française gagnera beaucoup en dynamisme en intégrant tous ses acteurs dans le débat. Il faut absolument " que les ITA prennent la parole, expriment enfin leurs opinions et perdent leurs complexes vis à vis des chercheurs". Si tout débat devrait être occulter à cause de la hiérarchie jugée pesante par beaucoup d’ITA, ce serait catastrophique. La démocratie participative ne doit pas s’arrêter aux chercheurs et il ne faudrait pas qu’une "culture de caste" ou toute autre considération fausse le débat.Chacun doit prendre ses responsabilités : les chercheurs en se demandant si une véritable culture du dialogue entre tous dans leur labo ne pourrait pas changer l’atmosphère quand il y a des problèmes et les ITA en participant au
        débat ou à le demander quand il n’existe pas. Je sais qu’il existe des directeurs de labo avec une grande ouverture d’esprit qui ont compris que la recherche nécessite un esprit d’équipe où chacun a une place reconnue et indispensable. Lee propos écrits de Manouche je les ai entendus chez beaucoup d’ITA. C’est dramatique d’écoeurer les gens de la sorte et de ne pas sentir le malaise qui règne chez beaucoup. De tout ça, il en ressortira peut-être de grandes réformes mais si certaines mentalités dans les labos ne changent pas, le malaise et les problèmes de la recherche persisteront !

    • > Une certaine voix des ITA

      26 mars 2005, par nadou

      Bravo nadou

    • > Une certaine voix des ITA

      26 mars 2005, par nadou

      entièrement d’accord

  • > Une certaine voix des ITA

    10 avril 2004, par Elsa

    Je travaille actuellement sur contrat au CNRS (niveau IE). J’ai parcouru le site du collectif « Sauvons la recherche » et lu votre article et les réponses qui s’en sont suivies avec beaucoup d’intérêt.

    J’ai malheureusement du mal à voir où se situe l’action des ITA dans le mouvement "sauvons la recherche", a fortiori celle des ITA contractuels. Je ne pense pourtant pas être la seule dans cette situation, je dois certainement faire partie d’un bon nombre d’employés du secteur de la recherche !!!
    D’autant plus que, si j’ai bien compris, la pratique des contrats à durée déterminée risque de se généraliser dans l’avenir... Aussi, je profite de cet espace de parole pour vous demander de ne pas nous oublier, nous, les « précaires » !!!

    J’aimerais vraiment m’impliquer dans l’action actuelle mais je n’y trouve pas vraiment ma place. Et pourtant je pense que nous aussi avons notre mot à dire !! Alors, s’il existe un groupe de réflexion sur les emplois à durée déterminée, où êtes-vous donc ?

  • > Une certaine voix des ITA

    8 avril 2004, par J-C Lozano-IR au CNRS

    Bonjour,

    Le texte de Jacques Covès est une mine pour discuter de l’emploi ITA qui est le parent pauvre de beaucoup de débats sur la recherche. Pourtant, les ITA représentent plus de la moitié des effectifs du CNRS. On ne pourra pas réformer la recherche pour la dynamiser en occultant les ITA. Je déplore que le comité Brezin-Baulieu ne comporte pas plus d’ITA. Le collectif SLR a mis en avant le métier de chercheur bien que le dégel des postes profite également aux ITA. On parle beaucoup de l’évaluation qui doit être modifié. Il ne faudra pas oublier de mettre en place une nouvelle politique d’évaluation des ITA qui est aujourd’hui inexistante. Si on veut dynamiser la recherche dans les laboratoires, il est indispensable que les IT soient pleinement impliqués dans la recherche et ne soient pas de simples prestataires de service. Comment voulez-vous alors garder la motivation pendant quarante ans ? C’est impossible !

    Une grande politique de gestion humaine est nécessaire dans les EPST et à l’université : augmenter la mobilité de ces agents d’un labo à un autre s’ils le désirent, intégrer dans l’évaluation des unités et de leur directeur la gestion humaine des ITA, nommer des DSA-ITA dans les départements scientifiques chargés des ITA, augmenter la formation permanente pour ne pas cantonner les IT sur le profil sur lequel ils ont été recrutés, faciliter les passerelles permettant aux IT de passer dans le corps des chercheurs le temps de mener à bien un sujet ou de façon permanente après évaluation, éviter le recrutement des surdiplomés et bien sûr augmenter les possibilités de promotion qui sont dérisoires. Il ne faut pas oublier les métiers qui ne sont pas impliqués directement dans la recherche. Ils sont indispensables.
    On peut comprendre que beaucoup d’ITA-IATOS ne s’impliquent pas plus dans le débat actuel et c’est fort dommage. J’espère vraiment que les assises de la recherche permettront de faire des propositions intéressantes sur l’emploi ITA. Encore une fois, une vraie dynamique de la recherche est impossible sans traiter des points posés par Jacques Covès sur lesquels beaucoup de gens se retrouvent.

  • > Une certaine voix des ITA

    7 avril 2004, par gauvin jean technicien inra

    bonjour,

    etant personnelement technicien à l’inra, autre institut de recherche, j’ai apprécié que le sujet des ita soit abordé et j’aimerai y apporter une contribution.
    d’abord dire que, ce mouvement m’a permis de confronter la situation des ita a l’inra a celle de ceux du cnrs et je dois dire que les difference sont frappantes.
    D’abord dire que l’INRA a la spécificité de posséder autant d’ita que de chercheurs et que de ce fait, les rapport entre les uns et les autres sont plus équilibrés et absolument pas condescendant (du moins dans mon centre de recherche)
    cependant, ce constat n’est valable que pour le t de technicien et le i de ingénieur, helas pas pour le a de administratifs !
    l’aspect administratif est ressenti, je crois par l’ensemble du personnel de recherche comme une lourdeur et un handicap qu’un certain nombre de chercheurs ont tendance a faire payer aux personnels en question.
    En fait, et j’en arrive maintenant au corps de mon propos, je crois que tout est question de nombre est d’eloignement du processus de recherche.
    moins les personnels administratifs et techniques sont nombreux et plus on a tendance a les regrouper "les mutualiser" pour optimiser leur travail. Hors, ce simple fait les eloigne du processus de recherche et est la cause principale d’une perte enorme de motivation de la part de ses catégories.
    c’est je crois ce qui, a l’heure actuelle est ressentie par le personnel administratif et explique sa demotivation a participer et c’est je le crains ce qui pend au nez du T de techniciens si on laisse trop leur nombre diminuer et que on les cantonnent dans une prestation de service sans implication au processus de recherche.
    Je suis triste du sort qui est fait au administratif dans nos institut et je crains la même chose pour les techniciens dans un avenir sombre.
    Je suis plus confiant pour les ingenieurs mais ... je pense a eux, comme a un reve lointain et qui s’eloigne