réactions à l'article «Quelques commentaires peu révérencieux sur le récent discours de Mme la Ministre de la recherche au sujet des fondations»
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> Quelques commentaires peu révérencieux sur le récent discours de Mme la Ministre de la recherche au sujet des fondations
25 mars 2004, par conchon christian
in formation sur la conference de presse du "MEDEF" mars 2004 :
La recherche
Cette situation « inquiète beaucoup les entrepreneurs ». « Nous sommes du sentiment que la recherche est fondamentale » pour assurer l’avenir de nos entreprises. Le trouble né dans la recherche publique, préoccupe beaucoup les entreprises. « Nous connaissons un certain nombre de travers qui existent dans la recherche publique. Nous avons toujours eu le sentiment que l’on allait arriver à les corriger. L’explosion des troubles dans les milieux de recherche doit déboucher sur la mise en œuvre de réformes qui prennent en compte un certain nombre des points de vue des chercheurs et qui, surtout, conduisent à la réforme de la recherche publique ». Le MEDEF constate que nous avons, aujourd’hui, une « recherche publique qui n’est pas au service du développement ». La recherche n’a de sens et d’intérêt, pour les entrepreneurs, que « si elle conduit à des développements et à sa traduction en termes de brevets, de créations d’entreprise, de biens et de services nouveaux ». Le MEDEF prendra part aux travaux de la commission mise en place par le professeur Baulieu. Ce n’est pas un sujet qui se règlera sur « un claquement de doigt » a rappelé Ernest-Antoine Seillière. « Il faut se mettre en position de pouvoir redresser la recherche française et plus généralement la recherche européenne ». Le MEDEF espère que « l’émoi qui a été suscité par un certain nombre de problèmes dans la recherche va nous aider à remettre la recherche française dans la bonne direction ». A cet égard, « nous avons été atterrés par de nouveaux blocages stupides dans le domaine du brevet européen ». Le MEDEF souhaite vivement que « la gouvernance européenne prenne conscience de ce problème et le règle ».affaire a suivre
cela peut etre inquietant
cordialement -
Philanthropie ?
21 septembre 2003, par manu
Pardon si je me fais l’avocat du diable, mais vous écrivez : ".. aucun dévouement particulier à la noble cause de l’humanité (ou de l’humanisme), mais bien plutôt à la cause sacrée des actionnaires."
Pensez-vous que les EPST et leurs chercheurs aient, eux, un but philanthropique ? Je ne le crois pas : ils veulent simplement avoir de l’argent pour poursuivre leurs recherches, car c’est leur boulot, et ils veulent des publis pour leur avancement, etc. Pour ce faire ils se débrouillent pour raconter que leur recherche est vachement importante pour lutter contre le sida [remplacez sida par toute autre maladie à la mode]... même si cela n’a rien à voir. Donc la ministre voudrait bien faire avec les fondations ce qu’elle a toujours fait avec les chercheurs du public : essayer de faire en sorte que des gens qui veulent de l’argent pour leurs recherches s’en servent dans un but qui puisse servir à la collectivité, même si les gens en questions pensent avant tout à leurs publis, et les gens qui financent à leurs actionnaires.
Il me semblerait plus intéressant de se poser la question des avantages et inconvénients de ces fondations... pour la recherche d’une part, pour la collectivité d’autre part, en partant de ce qui existe en Angleterre ou aux Etats-Unis.
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> Philanthropie ?
22 septembre 2003, par Michel Weinfeld
Vous avez une vision bien réductrice et bien méprisante du métier de chercheur et des motivations qui conduisent à l’exercer, alors même que, si je ne me trompe pas, vous êtes vous-même dans un laboratoire mixte du CNRS, et que vous êtes ingénieur au CNRS.
Vous dites que « les EPST et leurs chercheurs » … « veulent simplement avoir de l’argent pour poursuivre leurs recherches » : cette tautologie rappelle la célèbre « vertu dormitive » de l’opium, chère à Molière. Qui donc souhaite exercer son métier sans moyens ? Oui, les scientifiques ont besoin de moyens, mais leur motivation première n’est certainement pas « leur avancement », mais bien plutôt l’intérêt qu’ils portent aux développements de leurs travaux. Et pourquoi s’intéressent-ils à la physique des hautes énergies, ou au déchiffrement de manuscrits anciens, ou aux mécanismes cognitifs, etc. ? Parce que le science est une activité intellectuelle gratifiante, pas seulement pour ceux qui en sont les professionnels, mais pour l’ensemble de la société qui les entoure, qui finance leurs travaux, et qui en attend une certaine quantité de retombées, pas seulement économiques. Si on vous suit, on pourrait aussi afficher votre attitude vis à vis d’autres activités créatrices : les acteurs ne jouent que pour gagner de l’argent, les musiciens ne composent que pour en tirer des bénéfices matériels, les créateurs de tous genres n’ont que des préoccupations mercantiles… Et les enseignants, de leur côté, ne voient que l’aspect lucratif de leur profession… Bien sûr, tous luttent pour leur existence, chacun essaye de montrer que ce qu’il fait est important : dans votre métier, n’êtes-vous vraiment pas préoccupé par le déroulement de votre carrière, méprisez-vous tout ce qui est relatif à votre avancement ? J’en doute beaucoup. Et quant au SIDA, vous avez trouvé un bien mauvais exemple, et je pense que ceux qui en souffrent ne tirent aucune vanité d’être frappés par « une maladie à la mode », pas plus que ceux qui meurent de la maladie de Creutzfeld-Jacob, ou de toute autre. Par contre, ils attendent des chercheurs que ceux-ci trouvent des solutions ou des éléments de solutions. Faudrait-il que ces derniers refusent de répondre pour préserver la « pureté » de leur mission ? Mais il faut dire aussi qu’il est nécessaire de ne pas négliger pour autant les autres domaines, ceux qui ne sont pas « à la mode », car ce que l’on appelle « le front des connaisances » doit rester aussi continu que possible. Enfin, ne voyez-vous pas la contradiction de vos propos, quand vous vous « expliquez » que la ministre, dans un grand élan moralisateur, tente de faire en sorte que les scientifiques travaillent enfin au service de la collectivité, ce qui est la raison de son intérêt pour les fondations ?
Bien entendu, il y a des opportunistes partout, aucun domaine d’activité n’échappe aux travers de la nature humaine. Mais croyez-vous que les scientifiques soient tellement cyniques, alors qu’ils acceptent des conditions de rémunération et de progression professionnelle plutôt difficiles ? Croyez-vous vraiment qu’ils utilisent les moyens qu’on leur octroie en pensant « avant tout » à leurs publications ? Sans compter le fait que les publications sont le seul moyen pour un scientifique de faire état de son travail, et de transmettre les connaissances qu’il a élaborées à ses collègues, et plus généralement à la société. Poussons donc votre « raisonnement » jusqu’au bout : pourquoi les contribuables doivent-ils donc gaspiller leurs deniers à financer des EPST et des scientifiques qui ne travailleraient que par intérêt égoïste et corporatif ? Poussons encore : j’attends de votre sens critique et civique réunis que vous dénonciez avec vigueur les médecins hospitaliers qui ne pensent qu’à leurs honoraires, les magistrats qui n’agissent qu’en fonction de leur déroulement de carrière, les enseignants qui ne pensent qu’en terme d’avancement, les policiers qui ne font rien d’autre qu’à songer à leur traitement, et j’en passe beaucoup. On pourrait donc avantageusement proposer aussi des fondations pour la justice, l’enseignement, la police ou l’armée, et toutes sortes de services publics dont on sait bien, comme les EPST, qu’ils ne servent nullement la collectivité mais seulement à la satisfaction égoïste de leurs agents…
Cette brève réponse demanderait évidemment d’être prolongée par un débat plus approfondi, et argumenté de façon plus substantielle. Je suis tout prêt à discuter de vive voix avec vous si vous le souhaitez.
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> Philanthropie ?
12 décembre 2003, par gilles
Manu, cela est vrai, les chercheurs comme dans tout ensemble de population, il y en a des bien, des moins biens et des à qui on ne porte pas forcémment de sympathie.
Ceci posé, je ne connais pas votre age, avez vous des enfants, si pas encore je pense que vous y pensez peut être.
Dans quel monde vont ils vivre ? vous désirez probablement qu’ils rencontrent des professeurs qui les aideront avec votre aide à choisir leur avenir.
Si (je suis chercheur vous avez du le deviner), dans une société il n’y a plus d’équilibre entre les différentes fonctions nécessaires à tous chercheurs certes, mais enseignant, formés par des chercheurs, mais élèves qui pourront vivre leur vie parce qu’ils auront été formés par des enseignant qui eux mêmes... je vous laisse finir) : ou allons nous ? Il fait chaud nos parents ou grands parents en souffrent (euphémisme), il pleut des gens sont inondés et ne pourront parfois plus être assurés lors de la crue de l’année prochaine (qui était déjà prévue l’année dernière). Je pourrais continuer. Comme dit dans l’article initial cela s’applique évidemment à d’autres qu’aux chercheurs et enseignants chercheurs (j’ai fait l’amalgamme volontairement).
Votre enfant, vous le désirer qu’il vienne au monde ou vous renoncez parce que le monde vous semblera devenu impossible ?
Oui, il faut toujour garder à l’esprit que un système peut être amélioré. Non tuer tout ce qui ne semble pas immédiatement rentable n’est pas possible. A terme les hommes se seront tués en tant que société comme il abiment leur planète.
Enfin, il y a des pays (USA et Japon pour les plus puissants mais bien d’autres dits en émergence qui investissent eux), pas nous la France et pour résumer pas vraiment l’europe. Bienvenue dans un futur pays pauvre et dépendant.
Ceci amicalement vu que vous avez trouvé ce site et pris du temps pour envoyer un message.
Gilles
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> Philanthropie ?
5 mars 2004, par christian conchon
je suis entierement de votre avis
dans tous les milieux il y a des gents interressants et d’autres sans aucunes moralite et valeurs
bien sur heureusement en France il y a de tres bons professeurs d’Universite qui aident les etudiants a trouver leurs voie
c’est un bienfait dans un futur pays pauvre et dependant comme vous le dite si bien
cordialement
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