Faisons reculer la précarité
Informons et sensibilisons
Les réformes actuelles du système d’enseignement et de recherche sont profondes et rapides. Les objectifs de ces réformes et les moyens de les atteindre sont clairement énoncés dans tous les rapports européens et gouvernementaux consacrés à ces sujets, facilement accessibles et repris dans de nombreuses déclarations. On voit ainsi se dessiner très rapidement un paysage institutionnel reposant sur les éléments suivants : pilotage politique et économique allant bien au-delà de la définition des grandes priorités stratégiques (les choix scientifiques et pédagogiques étant de moins en moins définis par des scientifiques -enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs), financement sur contrat à court terme, utilisation systématique d’indicateurs bibliométriques pour l’évaluation, développement sans précédent de la précarité, remise en cause des règles de collégialité et de démocratie, mise en concurrence permanente, remise en cause des statuts de la fonction publique etc. La difficulté n’est pas de savoir si « l’économie de la connaissance » est effectivement le nouvel horizon de nos enseignements et de nos recherches, mais d’en bien apprécier les conséquences pour tous : étudiants, enseignants, chercheurs et citoyens.
Pour cela, il importe de s’informer et de sensibiliser autour de nous.
Faisons reculer la précarité
La question et les enjeux de la précarité ont changé. La précarité a toujours existé dans l’enseignement et la recherche. Elle a souvent été dénoncée. Parfois combattue, avec plus ou moins de vigueur. Aujourd’hui, elle n’est plus un phénomène marginal, aussi étendue qu’elle ait pu être : associée au financement sur contrat de court terme et à la mise en concurrence généralisée, elle est l’un des principaux instruments permettant le pilotage de l’enseignement et de la recherche. Le rôle actuel de l’Etat n’est plus de la réduire, mais au contraire de la généraliser au plus grand nombre de personnes et d’institutions : elle est donc appelée à s’étendre, à devenir le statut de chacun.
Ne favorisons pas le pilotage
En tant que membres d’un établissement d’enseignement ou de recherche, nous pouvons éviter de transmettre toute donnée servant au pilotage de nos activités au moyen d’indicateurs se substituant à l’évaluation par des pairs. Pensons à l’usage qui peut être fait des listes de publications, des indicateurs numériques, des rangs de revues, etc. qui nous sont demandés. Pensons dans nos publications que la mention de notre appartenance institutionnelle peut servir à nourrir la concurrence entre établissements ou entre collègues.